Non mais je suis d’accord que c’est pas gagné dans l’immédiat.
Mais clairement si nos démocraties condamnent par les actes Israël, ça n’arrêtera pas Tsahal dans l’immédiat mais ça permettra ensuite de négocier différemment la résolution du conflit. Parce que là sinon on fait une annexion de gaza et point barre.
Mais surtout je pense à l’avenir, le Liban, la Cisjordanie, la Syrie … peut être même l’Iran.
Si Israël n’est absolument pas contesté dans sa violence militaire actuelle, qu’est-ce qui l’empêche de réaliser le projet messianique de grand Israël en massacrant quelques millions d’arabes ?
En fait c’est quasi l’Arabie Saoudite et la Turquie qui pourraient être des éléments modérateurs (c’est dire …) là où l’UE aurait dû être un acteur majeur d’apaisement.
Parmi les éléments de preuves pour déterminer l’intention génocidaire, Amnesty International a analysé 102 déclarations publiques de dirigeants israéliens.
Ces propos déshumanisent la population palestinienne. En voici certains.
« C’est une nation entière qui est responsable. Ce n’est pas vrai cette rhétorique selon laquelle les civils ne sont pas conscients et ne sont pas impliqués. C’est absolument faux. »
Isaac Herzog, Président de l’État d’Israël, le 12 octobre 2023
« La bande de Gaza devrait être rasée, et pour tous, il ne devrait y avoir qu’une seule sentence pour tous ceux qui s’y trouvent : la mort. Nous devons rayer la bande de Gaza de la carte. Il n’y a pas d’innocents là-bas. »
Yitzhak Kroizer, membre de la Knesset, 5 novembre 2023
« C’est une lutte entre les enfants de la lumière et les enfants des ténèbres, entre l’humanité et la loi de la jungle. »
Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, le 16 octobre 2023
« L’utilisation d’armes de destruction massive, y compris une bombe atomique, doit être envisagée si cela est nécessaire pour garantir la sécurité d’Israël face à ses ennemis. »
Amichai Eliyahu, ministre du Patrimoine, le 5 novembre 2023
« Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence. »
Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense, 9 octobre 2023
Ces propos, profondément choquants, ont précédé de nombreux actes illégaux commis par l’armée israélienne, qu’Amnesty International dénonce dans son rapport.
Ces propos, vous remplacez le terme « palestinien » par le terme « juif » et vous prenez conscience de l’ampleur de ce que nous avons laissé faire.
Encore une fois on ne parle pas de Billy qui déballé ses obscénités sur son compte Facebook. On parle des dirigeants de la « seule démocratie du proche et moyen Orient »
Ce n’est pas toi qui avais posté un article il y a quelques semaines sur la production d’armes en Israël, et qui montrait par ailleurs que le pays était plutôt exportateur en la matière ? Ce qui d’ailleurs m’avait surpris. Autrement dit, ils ont les moyens de produire leur matériel et comme en plus il ne s’agit pas d’un conflit de haute intensité, je ne crois pas qu’un embargo les gênerait. Ca les ralentirait peut-être, mais je doute fort que cela mette un terme à leur opération.
Et si j’étais cynique, j’irai jusqu’à dire que pour éradiquer des civils, tu n’as pas besoin de matériel de pointe…
Ils exportent certainement certaines armes et ont besoin d’autres types d’armes pour compléter leur arsenal.
Après tu peux aussi faire des sanctions économiques drastiques auxquelles la population ne serait pas indifférente et finirait par exiger de son gouvernement des concessions (si on parle bien d’une démocratie, cela devrait pouvoir s’envisager)
L’aide militaire américaine à Israël en 2024 s’est élevée à plus de 12 milliards de dollars (source).
Contrairement au soutien militaire des États-Unis à l’Ukraine, les détails des armes envoyées à Israël demeurent vagues. (source)
Des informations divulguées montrent l’envoi de système de missiles à guidage laser, des obus de 155 mm et de nouveaux véhicules militaires, entre autres, à la demande d’Israël. (source)
Des responsables anonymes déclarent en mars 2024 que les États-Unis ont approuvé la fourniture de 1 800 bombes MK84supplémentaires et de 500 bombes MK82. (source)
Le génocide à Gaza est sponsorisé par les États-Unis et certains de ses alliés (dont la France).
GUERRE À GAZA : LA FRANCE A FOURNI EN SECRET DES ÉQUIPEMENTS DE MITRAILLEUSES À ISRAËL
La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret depuis Marseille, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement.
Mais je suis d’accord avec toi qu’une des solutions pourrait être de pousser la population israélienne à faire pression sur son gouvernement. Le soucis, c’est que même si il y a des voix qui s’élèvent, l’opposition est quand même plutôt étouffé et qu’il y a une partie de l’opinion publique israélienne qui doit quand même crier « vengeance » au regard des civils tués le 7 octobre. Après, quelle est la proportion des uns par rapport aux autres…
Mais tu conviendras aussi que les besoins en armes et munitions pour mener leur opération ne sont pas les mêmes que pour mener une guerre conventionnelle (ce qui n’est pas une raison pour leur fournir des armes néanmoins).
Les armes fournies par la France à Israël c’est en quantité négligeable, que ce soit rapporté au total de nos exportations ou au total de leurs importations.
Ce n’est pas donc pas un levier de pression dont dispose la France pour arrêter les massacres en cours et je ne sais pas ce qu’on pourrait faire pour infléchir la position d’Israël. J’imagine et j’espère que la diplomatie française s’y emploie en sous main mais le seul pays qui pourrait vraiment faire pression sur Israël c’est les Etats Unis.
Et pour l’instant leur soutien est inconditionnel, que ce soit de la part de Biden ou de Trump.
" Le traitement politico-médiatique différencié entre les crimes en Ukraine et à Gaza montre que les vies humaines ne se valent pas et montre aussi l’hypocrisie sur l’universalité des droits de l’Homme"
Après des mois de recherches, de collecte de preuves et d’analyse juridique, Amnesty International est en mesure de qualifier de génocide ce que subissent les Palestinien·nes à Gaza.
Leur nouveau rapport publié aujourd’hui le prouve : les autorités israéliennes ont commis et commettent toujours des actes interdits par la Convention sur le génocide, dans l’intention de détruire physiquement la population palestinienne de Gaza.
Leur rapport se base sur la définition de ce crime telle qu’énoncée dans la Convention sur le génocide adoptée par les Nations unies en 1948 et dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Car qualifier un génocide est une conclusion juridique.