L'Académie des simples mortels : c'est par ici qu'on cause de graphie châtiée

C’est une vision que je qualifierai de romantique. En réalité, la langue a aussi pour fonction et devoir de rester suffisamment stable pour assurer une continuité. Et ne peut le faire que dans les limites acceptées par le pouvoir, puisqu’elle en est l’émanation,
[

La aussi, derrière l’apparence, c’est probablement faux. Ajouter des mots dans un dictionnaire n’est pas équivalent à ajouter des mots à son lexique courant.

2 « J'aime »

je ne pense pas que la langue ait un devoir.
‹ continuité ›? dans le sens de permettre à tout le monde de se comprendre ? dans ce cas, à notre époque, le devoir serait d’imposer une langue universelle.
La langue évolue. Point. A travers des microcosmes ou des interactions plus vastes. Par la force ou ‹ naturellement ›. Et ça fluctue, dans un sens comme dans l’autre. Des mots vont se propager à d’autres langues. Des argots vont se développer selon la région, le milieu social, les communautés, puis disparaître, ou pas.

2 « J'aime »

:joy:
Qu’est-ce qui vous fait dire que j’ai des lunettes, c’est un préjugé intolérable !
Tout ça pour dire que certains zigotos n’élèvent pas le débat en pensant défendre un point de vue.

2 « J'aime »

L’Etat aurait donc des outils dont il ne se sert pas ? :wink:
Même ne pas s’en servir est une forme de service.

Continuité dans le sens de sa propre survie. De conserver un lien transgénérationnel. D’assurer le lien historique. D’écrire l’histoire de la Nation.

Ah ben tiens, finalement un « point. » :smiley:

La langue évolue de façon anecdotique. Son usage est une autre histoire. Mais cela me semble bien peu l’impacter au-delà des variations générationelles, donc à la marge.

1 « J'aime »

C’est clair que c’est catastrophique, comme argumentation. Comment nuire à sa cause en une leçon. Newsflash : tu es un homme, coco, et ton orientation sexuelle n’a rien à voir là-dedans.

Il y en a qui confondent tout, aussi… :roll_eyes:

1 « J'aime »

Je reviens sur l’écriture inclusive plutôt que l’évolution de la langue (qui est aussi un sujet à part entière) :

De manière générale ce n’est pas parce que tu es contre l’écriture inclusive que tu es contre l’inclusion. De la même manière ou si tu es contre une organisation pour la paix (pour plein de raisons genre les comptes sont trop brouillons ou l’action n’a aucun impact), ca veut pas dire que tu es pour la guerre.

Ce mot « inclusif » brouille le débat de la question égalitaire, qui se doit d’être posée dans le milieu de l’édition tout comme dans les autres milieux.
Rendre l’écriture plus difficile à lire (car oui, si ce n’est pas vraiment imbitable, ca rends quand même la lecture moins fluide, surtout quand on remplace le caractère du point médian par le point tout court comme c’est très souvent le cas) est une mesure qui n’a que peu de sens basé sur une réalité (et ne repose d’ailleurs sur aucune étude sérieuse de la question).

La façon de voir de 1984 étant du coté du « newspeak » plutôt critiquée. On parle alors de Déterminisme Linguistique. Du style « Est-ce que le langage influe réellement sur notre capacité à absorber un concept précis ? ».
( Linguistic determinism - Wikipedia )

Dans l’absolu, le masculin en français et dans la plupart des langues latines est neutre. C’est moins le cas en anglais, qui a réellement des articles neutres, et pourtant, les inégalités des pays anglophones sont équivalentes aux inégalités constatées dans les pays aux racines latines. ( Liste des pays selon l'écart de revenus entre hommes et femmes — Wikipédia )

Par contre, pour revenir sur la représentation dans la fantasy et le jeu de société, je pense que le débat et l’image ont de l’importance.

7ème mer a une approche du style « je tire au dé le genre de la personne de mon histoire » et donc on peut se retrouver avec des leaders féminins ou masculins et ça n’a aucun impact sur l’histoire (Et c’est, je pense, une bonne approche de ne pas insister sur ça, pour créer une « normalité »).

Sur Yucatan, nous avons choisi une triple approche : Femmes, Hommes et Créatures « neutres ».
Car oui, les mayas avaient des femmes guerrières, donc vous aurez des chefs de guerre hommes et femmes dans chaque clan. Ainsi que plusieurs femmes en demi dieux. Et les mayas avaient certains dieux genrés que nous avons choisi de présenter en agenré (ce sont souvent des grosses créatures comme un serpent géant, ça ne nécessite pas forcément un genre particulier).

Exemple de Camazotz.

Ben on lui a pas foutu ses attributs sur la figurine.

1 « J'aime »

Bon sang je crois que je t’ai en ami sur Steam, ton pseudo me dit un truc. :sweat_smile:

Autant l’écriture inclusive n’est pas parfaite dans son utilisation (le point peut en effet rendre la lecture plus difficile dans certains cas de handicap), néanmoins, ce n’est pas un argument assez solide pour enterrer son intention, et lui enlever toute possibilité d’amélioration. J’ai vraiment l’impression que vous avez un désintérêt idéologique à son utilisation plutôt qu’autre chose. « Qui n’a que peu de sens basé sur une réalité », je vois pas ou tu veux en venir, la réalité de quoi, de qui ?

Oui, le masculin est neutre, parce que la langue est intrinsèquement dominée par des logiques sexistes (donc la domination masculine), encore une fois, une langue ça ne vient pas « tout seul », ça se construit, par le biais des structures établies et certainement pour d’autres raisons également (certaines langues ont un genre neutre), mais je laisse cette question d’histoire des langues aux historiens des langues et/ou linguistes, je ne suis pas calé sur la question.

C’est marrant parce que chez les Mayas vous auriez pu encore aller plus loin. Dans l’Amérique précolombienne, des études récentes vont dans le sens d’un troisième genre, comme chez les Inuits, chez qui on en a la preuve ethnographique. Par exemple, chez les mayas, les divinités de la lune et du mais sont non-genrées. La théorie de la fluidité de genre est tout à fait sérieuse chez les mayas, et la conception binaire homme/femme daterait de l’arrivée des espagnols, donc en gros, vous auriez tout aussi bien pu ne pas genrer vos personnages, il y a des chances que ce soit plus juste d’un point de vue historique et anthropologique. On retrouve d’ailleurs cette fluidité dans les genres dans d’autres populations amérindiennes, je pense aux berdaches chez les Zunis qui ont un lien prépondérant dans l’ordonnancement social et spirituel.

Pour finir, et là, proposition sérieuse, je suis anthropologue de formation, si jamais vous avez besoin de services de consulting chez Matagot, n’hésitez surtout pas, je cherche du travail, et ce sera avec plaisir.

1 « J'aime »

Sérieusement ?

2 « J'aime »

Oui comme tous les caractères d’ailleurs, chez dyspraxiques par exemple.

Inclusif, hein ? Mes couilles.

2 « J'aime »

Ben suffisait de lire la suite. Non le masculin n’est pas neutre parce que basé sur une logique sexiste (ou alors va falloir me le prouver). Et non proposer une 3 eme forme moins sexiste (si ca l’est) ne devrait pas faire évoluer les mentalités (comme montré par ma comparaison avec des langues plus neutres).

Plein d’autres trucs feront évoluer ces mentalités (cf, les exemples que j’ai aussi donné) mais forcer le langage n’en fera selon toute vraisemblance jamais partie. Si ce n’est faire perdre du temps à la cause puisque le débat se porte vers ce fichu point plutôt que sur des actions qui auraient un impact plus réel (la représentation par exemple, mouvement qui a été bien commencé et qui devrait être maintenu).

C’est noté pour le coté anthropologue si le besoin s’en fait sentir.

2 « J'aime »

Éliane Viennot, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française | Cairn.info

C’est une recension d’un livre d’histoire sur la question, qui montre qu’on ne peut pas détacher le contexte social de la langue, si jamais vous mettez la main dessus ça vaut le coup.

Merci ! Mes dms sont ouverts si jamais.

Pas pour désigner des personnes, uniquement des objets.
Pour les personnes, y’a le « they » qui apparait mais qui fait débat.

Comme dit plus haut, la langue ne règlera pas tout. Ce n’est pas l’écriture inclusive qui changera quoi que ce soit aux inégalités de salaire.
Mais ces inégalités ne sont pas la raison d’être de l’écriture inclusive.
Donc dire « Ca ne sert à rien car ça ne règle pas X » avec X qui n’est en rien lié, ça n’a pas de valeur comme argument (ça a un nom de se justifier avec un truc qui n’a rien à voir, mais j’ai plus le terme).

Du coup, non, pas démontré.

Note du début, lorsque je parle d’écriture inclusive, je me réfère à celle que tout le monde débat, c’est à dire le fameux point médian. Le fait de féminiser un nom de joueur dans les règles, et d’avoir des noms de métiers féminins n’est pas impacté par ces propos.

Et pourtant c’est ce qui se produit de plus en plus. Vu que les pronoms them et they sont maintenant utilisés par les personnes (ah je viens de voir ton edit).

Donc elle règlera quoi exactement ?
Parce qu’entre « pas tout » et « rien », je suppose qu’il y’a une sorte de réglage. Mais là, actuellement, pour moi, cela penche vers « rien ».

Bien, alors commencons par définir la raison d’être de l’écriture inclusive. Parce que si c’est « lutter pour les inclusions », et bien ça ne semble pas le faire.
Puisque les inégalités salariales sont bel et bien le reflet chiffré d’un manque d’inclusion. Et donc l’un des arguments majeurs pour prouver cette non inclusion. Avec la non représentativité qui, elle aussi, est chiffrables aux différents postes de pouvoir.

Il est important pour moi de garder en tête des objectifs chiffrés plutôt que des sentiments lorsque je parle d’un truc. Ca me permet de prendre du recul pour proposer des solutions objectives plutôt que subjectives.
C’est quelque chose que je cherche à m’appliquer dès que possible (dès que j’ai commencé à me renseigner sur le nucléaire par exemple, un tout autre débat). Donc n’hésite pas si tu as d’autres chiffres à comparer.

Potentiellement le Sophisme ou le Paralogisme selon la bonne foi ou non, mais je ne sais pas si c’est ce terme là que tu cherchais ou quelque chose de plus précis.

Très intéressant. Et on voit bien que le terme « autrice » revient naturellement (même si bloqué pendant des années) dans la langue, sans qu’aucune personne ne se sente forcé. C’est une évolution naturelle qui suit le changement de mentalité (et donc très rarement l’inverse).

3 « J'aime »

Quand on voit le résultat d’une volonté d’inclusion à toute épreuve dans le secteur du handicap, je ne comprends pas que cette notion soit encore utilisée pour défendre les droits des personnes s’estimant non représentées dans notre système d’écriture.

Il ne faut pas confondre considération et inclusion. (qui peuvent être antinomiques en passant).

2 « J'aime »

Mais vu que les gens gênés dans leur lecture par l’utilisation du point (peu importe sa hauteur) sont des handicapés, la boucle est bouclée.

4 « J'aime »

J’ai un sarcasmomètre à côté de moi. Il est brûlant, je crois que tu l’as fait bugger.

4 « J'aime »

j’avoue que voir les difficultés de lecture du point médian ramenée à un handicap, ça m’a un peu fait vriller. Après ça, il ne reste plus guère que l’humour…

2 « J'aime »

Du coup finalement la question ce serait :

Inclusion des personnes en situation de handicap < inclusion des personnes non genrées ? ^^

image

5 « J'aime »