« Eux » ça existe, et ce sont justement des personnes qui aspirent à une chose en particulier, le fait de ne pas avoir un genre pré-défini par une norme sociale arbitraire. C’est un groupe social comme un autre que l’on peut délimiter, à la manière des précaires, des personnes racisés, ou encore de la bourgeoisie, ça permet justement de pouvoir éviter d’atomiser des luttes que l’on a besoin de comprendre au niveau systémique.
Cependant oui, après on peut affiner, et tenter de rentrer dans des considérations plus individuelles, certaines de ces personnes sont plus ou moins militantes en fonction de leur vécu, mais il existe aussi beaucoup de cas dans lesquels des individus concernés ne voulaient pas rentrer dans une logique militante, mais y étaient poussés bon grès mal grés du fait d’un rejet social, que ce soit de la part de la famille, d’employeurs, d’anciens amis.
C’est pour cela qu’il vaut mieux parler de minorité et donc, de groupe social, sinon, on dépolitise nécessairement une question qui l’est absolument, à savoir : leur existence à tous.tes indépendamment de leur avis personnel sur un pronom. Et je le rappelle, le militantisme n’aurait pas besoin d’exister si iels étaient accepté.es de façon unilatérale.
Je pense justement que l’erreur c’est de s’arrêter au « iel » sans aller voir derrière, pour comprendre des vécus, d’en accepter l’existence. Parce que derrière ce pronom il y a des gens qui l’ont adopté pour se définir, et si c’est de l’angélisme comme vous dites, au pire, tant pis, il vaut mieux avoir cette étiquette que de chercher à les silencier imo.
Alors après comme vous dites il y a surement des anti, et autres pour des raisons très différentes, par exemple le fait de trop mettre la lumière sur les personnes non binaires à travers le pronom, fait peur à certain.es, notamment parce que l’extrême droite est de plus en plus puissante en France, et des agressions accompagnent souvent la mise en lumière des minorités, on l’a vu et le voit encore durant le covid avec les personnes d’origine asiatique.
Bon je passe, pour ael, et iel, encore une fois je pense que ce n’est pas à nous cis, de décider de ce qu’il faut dire et comment, de toute façon on ne l’utilise jamais à titre personnel…
Je nuancerai en disant que l’usage c’est tout le monde. Le Robert n’a jamais voulu faire un coup de pub, ce sont certains milieux réactionnaires qui ont décidé de faire un focus dessus, ce qui a crée une sorte d’effet Streisand tout simplement. De plus, je vous invite à feuilleter le dictionnaire pour vous rendre compte qu’il y a beaucoup de mots que vous ne connaissez certainement pas, et c’est normal, le dictionnaire a pour utilité de réaliser l’inventaire des pratiques langagières existantes, des plus minoritaires aux plus majoritaires, il est donc normal que « iel » y soit. (Les dictionnaires ne sont pas et n’ont pas à être sous contrôle politique, ou sous contrôle de l’académie, qui prône un français bourgeois).