Je me suis lancé semi-professionnellement dans la rédaction de règles de jeu de figurines et me suis évidement penché sur la question de manière concrète. Disons que je suis sensible à l’idée de changer la manière de rédiger pour inclure h+f, mais insatisfait de l’application qui en est faite quand elle l’est de manière ostensiblement chiante pour les textes qu’il s’agit de lire. Je suis assez partagé quand à l’inclusion large, là je suis au stade de trouver que c’est un délire complet qui met en branle le principe d’individualisation totale, ce qui est le contraire d’inclure à mon sens.
J’ai pas d’avis tranché sur la question, tant la qualité des personnes et discours qui le revendiquent va de superbes à médiocre, et je n’ai pas les connaissances nécessaires (qui les aurait) donc c’est super complexe je trouve. Il me semble qu’il y le degré de féminisation qui est une nécessité absolue, mais qui doit être traitée de manière à ne pas rendre les textes « normés » et indigestes, et l’inclusion plus large qui pose une question philosophique majeure (qu’est ce que faire société ).
En l’état, je pense qu’on peut faire simple et écrire une auteure, et jouer à l’élite intellectuelle progressiste et écrire auteurice. Si une personne ne se sent liée à aucun genre, je pense qu’elle peut alors librement être qualifiée par l’un ou l’autre, ou sinon pourquoi ne pas mettre le on à toute les sauces, suivons l’exemple des infirmièr·e·s (comme le veut la caricature) !
Quand c’est à son tour, on commence par lancer les dés, puis on additionne le résultat. Quand on veut bloquer qui joue son tour, on peut s’annoncer en tapant du poing sur la table. Qui joue doit alors choisir un de ses dé et le donner à qui a interrompu le tour. Après, on continue son tour avec le dés restant, en déplaçant son pion sur une tuile posée par autrui, etc etc.
Pour l’écriture de règles, il s’agit pour moi de trouver une manière de rédiger chaque phrase pour limiter les occurences genrées, mais comme ce n’est pas suffisant il y a toujours une adaptation à faire selon le livret, et cela peut toujours être différent. J’utilise parfois PJ, en stipulant en introduction que cela désigne une « personne jouant ». Dans le texte, on écrit « la PJ peut blabla » et ça va très bien, ça rend même l’élément PJ plus visible et clair, et on comprend l’accord féminin.
Si j’ai tout d’un coup des PNJ dans mon jeu, je ne pourrais plus utiliser PJ comme plus haut, il y aura confusion de niveau (PJ autour de la table, PNJ sur le terrain) et confusion liée au JdR. Si je ne trouve pas de solution satisfaisante, je peux conserver joueur et mettre une note introductive pour expliquer ce choix, ou utiliser joueuse et mettre la même note. Ce choix va dépendre du jeu et de sa cible.
Dans d’autre cas, par exemple un jeu sur la médecine ( Urgence, the boardgame !) il est envisageable d’utiliser Infirmièr·e, parce que ça reste lisible, plus que joueur·se. Il y aurait aussi docteur·e. Dans la rédaction, on évite de devoir leur ajouter des adjectifs (dont c’est le tour, plutôt que actif·ve) et je trouve que l’on arrive à des résultats pas trop dégueulasse. Mais c’est clair que c’est pas anodin ni indolore. Ça reste moins dégeu que les gens qui se font des games, prennent un token, et que l’on lit bien plus communément que la décence le dicte. 
Quelle est la position d’équilibre, c’est difficile à juger. Quand des sujets sont épidermiques, les arguments sont trop souvent de mauvaise foi, idéologiques, et il est difficile de voir ou se trouve le droit légitime et où commence la dérive ( qui en plus peut avoir parfois des avantages pragmatique si elle est limité dans le temps, histoire de faciliter la décision).
C’est cool les positions de principe, mais en pratique on fait comment ?