Hier j'ai joué à un jeu crowdfundé

Hier soir, j’ai fait une partie d’Arborea sur TTS, en ce moment en financement sur KS.

Nombre de partie : 1
Nombre de joueurs : 2
Durée : 1h30
Explication de règles : 20 mins

Présentation du jeu autour de ses 3 grandes mécaniques

1. Placement d’ouvriers

  • Chaque joueur débute avec 8 ouvriers, 3 sont disponibles immédiatement, dont 1 temporaire que le joueur pourra recruter une fois prochaine, avec les autres restants de côté.

  • Le placement d’ouvriers se fait sur une des 4 pistes dont la spécificité est que les joueurs vont la faire glisser au fil des tours (ou action). Plus son ouvrier va loin, plus la quantité de ressources générées sera grande.

  • Mais attention, faire avancer la piste veut aussi dire faire avancer les éventuels concurrents qui s’y trouvent.

  • Une fois descendu de la piste, l’ouvrier pourra choisir l’un des chemins en dessous ou au-dessus de son emplacement, appartenant tous deux à une région d’un Sage.

  • Au fil de la partie, ces Sages donneront des bonus si des offrandes leur ont été faites. Offrandes se faisant majoritairement via la construction d’écosystèmes (placement de tuiles).

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Cerclés en rouge, les bonus offerts par ce Sage. Cerclé en bleu, le nombre de bonus différents que le joueur vert peut déclencher quand il visite un des chemins du territoire de ce Sage.

2. Placement de tuiles

  • La deuxième grande dimension du jeu est la création d’écosystèmes, des cartes avec des environnements différents sur lesquels les joueurs essayeront d’inviter des animaux exotiques pour scorer un max de points.

  • Le placement de ces tuiles doit être réfléchi, car les animaux sont assez capricieux.

  • Pour développer ces écosystèmes, il faudra aller en récupérer via un des « chemins » d’ouvriers ou suite à la construction d’un précédent. A noter que chaque écosystème peut apporter de multiples bonus une fois construit.

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En bas cerclé en vert, les ressources nécessaires. Au-dessus, en rouge, les bonus immédiats offerts une fois la carte construite. Cette dernière est ensuite retournée pour présenter l’écosystème (image de droite) où on invite les animaux.

  • Mais comment les construit-on, me direz-vous…?

3. Gestion de ressources

  • La construction des écosystèmes passe par la génération des bonnes ressources via les chemins pris par nos ouvriers.

  • La spécificité est cependant que ces ressources sont communes. Si le joueur ne les dépense pas pendant son tour, le prochain pourra en bénéficier. Mais, en contre-partie, chaque ressource nouvellement générée conduira à un scoring de points de victoire immédiat.


Mon avis

Bien entendu, cela n’est qu’un premier avis, après n’avoir joué qu’une seule partie.

Ce que j’ai aimé

  • Le jeu est immersif. Les mécaniques marchent vraiment bien les unes avec les autres et sont cohérentes avec l’univers.

    • Plus on prend notre temps à se balader avec notre ouvrier, plus il récupérera de ressources en chemin.
    • Étant dans un monde où le but est de réparer l’écosystème, le fait que les pistes de progression ou la génération des ressources soit commune fonctionnent très bien.
    • Les tuiles représentant la reconstruction de notre monde restent très thématiques, elles aussi.
  • Le jeu est bien plus facile à comprendre et à expliquer que je ne l’aurais cru : 20 mins seulement et on était lancé !

  • L’iconographie est vraiment très claire et rend le jeu très fluide, mais aussi language independent, donc parfaitement jouable avec des anglophobes (enfin, il en faut quand même un pour comprendre les règles).

  • Un temps de set-up rapide. Le mod TTS n’est pas automatisé, mais la mise en place ne prend pas plus de 5 minutes.

  • Un départ avec un écosystème asymétrique afin d’orienter chacun vers une stratégie légèrement différente, afin de ne pas créer des situations de blocage en début de jeu.

  • Des points de victoires permanents. Que ce soit en cours de partie ou avec des conditions de scoring final.

  • Une variabilité de certains points de victoire, mais aussi des bonus one-shot d’invitation des animaux, permettant d’apporter de la variété entre les parties.

  • Sans avoir pu mettre le nez dans l’extension (incluse dans le pledge KSE), car les règles sont indisponibles, certains composants sur TTS me font penser à une variation possible des bonus des Sages. Ce qui ajouterait encore un peu plus de renouveau.

  • Un jeu qui semble bien équilibré (à vérifier sur plusieurs parties). Malgré la multitude de générations de points, nous finissons avec des scores relativement proches 192 contre 175 (qui sont probablement bas, puisque le marqueur permet de monter à plus de 300 !).

  • Sans être fortes, les interactions entre joueurs (pistes d’ouvriers et ressources communes) sont présentes et ne donnent pas l’impression que chacun bosse dans son coin. Idem pour les animaux à inviter sur ses écosystèmes, dont la présence sur le plateau central peut dépendre de l’action d’un précédent joueur.

  • La DA et le matériel sont vraiment sympas ! Si ce n’est la piste de progression des meeples que je trouve un peu « tristoune » dans son design, le reste est vraiment joli ! Mais ce n’est qu’une question de goût.

Ce que j’ai moins aimé

  • Des tours plus dynamiques en début et fin de partie, mais avec un petit ventre mou au milieu. Le jeu offre au début de multiples bonus one-shot asymétriques qui ensuite disparaissent, au profit des bonus des Sages, via les offrandes faites par les joueurs. Au début inexistantes, il faudra un peu de temps à ces derniers pour exercer leurs influences sur tout ou partie des 8 Sages du plateau.

  • Trop peu de placements d’ouvriers pendant son tour. C’est soit on en place 1, soit on fait avancer de 1 la piste sur laquelle l’un des notre se trouve. Certes, on peut dépenser du Spirit (seule ressource qui nous est propre) pour refaire cette action, mais c’est « peu ».

  • On se retrouve donc avec des tours où la seule chose qu’on fait est : placer un ouvrier ou faire avancer la piste et… attendre son prochain tour. C’est frustrant.

  • A noter que cette sensation doit être bien différente à 3 ou 4 joueurs, car l’avancement sur la piste de ses ouvriers, pendant le tour des autres, sera bien plus fréquent ! Le jeu ne se scale donc pas vraiment ou, en tout cas, les sensations sont différentes car…

  • Autant la planification de ses futures constructions d’écosystèmes est possible à 2 joueurs autant le faire avec 4, tapant tous dans les ressources communes, doit rendre ça complètement folklo !

  • Le jeu est bien plus léger que ce que j’aurais imaginé. Très loin du 4.00/5 de BGG, j’aurais plutôt vu un 2.75 - 3. Selon moi, on n’est clairement pas sur un heavy eurogame, comme peut aussi le laisser suggérer la dimension intimidante et les multi icônes du plateau.

En conclusion

J’ai passé un très agréable moment avec ma compagne, hier soir.
C’est un bon eurogame intermédiaire avec une thématique très bien intégrée, avec peut-être un sweet spot à 3 joueurs, pour un meilleur équilibre entre : dynamique de jeu, interactions et planification des ressources.
Le jeu est sans doute un peu trop léger et trop long à mon goût. J’aurais préféré un format 45-60 mins, plutôt qu’1h30 avec des tours plus dynamiques et un rythme moins haché entre pose et activation d’ouvriers.
Je pense malgré tout que, par sa simplicité de mise en place et d’explication de règles, par ses petites mécaniques originales, sa rejouabiilté et un matos plutôt sympa, il pourrait trouver sa place dans pas mal de ludothèques.


Voilà pour mon retour, en gardant toujours à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un retour à chaud, après seulement une partie :slight_smile:

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