Ce Weekend, j’ai enfin pu tester DayBreak (oui, après tout le monde, mais j’attendais une bonne occasion pour franchir le pas).
En quelques mots, DayBreak est le nouveau (bon pour moi, car en vrai il est sorti en 2024) jeu de Matt Leacock (le papa de Pandemic et gros promoteurs des jeux coop) et de Matteo Menapace. Il a reçu le KennerSpiel en 2024. C’est un jeu de construction de tableau coopératif, dont l’objectif est de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C.
Les règles
C’est un jeu accessible. Chaque joueur a un plateau de départ avec
- sa demande en énergie (la maison). Sachant qu’avec l’électrification des usages, cette demande augmente au cours du temps
- sa prod d’énergie (l’éclair) qui est soit décarbonée (en vert) soit productrice de carbone (en noir).
- sa production de carbone (la fumée) via son mode de vie.
- sa capacité de résilience (le bouclier)
- ses communautés en crise (en bas à droite)
Chacun des set up est différent en fonction du pays de départ choisi (images BGG)
Le cœur du jeu est dans les 5 colonnes de carte. A chaque tour, on aura une main de carte. On pourra jouer ses cartes de trois manières différente :
- pour son texte/pouvoir en la positionnant sur le devant de la colonne (dans ce cas là on masque et perds le pouvoir de la carte qui était précédemment sur le dessus de la pile)
- pour son icône en la positionnant derrière (ça peut renforcer des pouvoirs, comme sur la carte la plus à gauche)
- pour activer des pouvoirs en la défaussant
Une fois que chaque joueur a joué ses cartes, on compte le carbone produit par tous les joueurs, on déduit ce que la planète peut absorber via les océans & forêts, et on augmente la température en fonction de ce qu’il reste dans le petit thermomètre à droite.
Ensuite, c’est le tour du plateau de jeu de nous filer des crasses soit via des effets de la Température sur la planète (dégel des banquises, du permafrost…), soit via des crises (les cartes à droite du plateau).
Et on recommence pour un maximum de 6 tours.
Les règle sont relativement simples, mais l’interaction et l’optimisation des différents éléments entre eux peut être un peu casse tête et fait que je ne le jouerai pas avec mes filles tout de suite (9 ans pour la plus âgée)
Le matos
Alors c’est un jeu qui se veut écologiquement réfléchi. Du coup, que du carton/bois et pas de plastique.
Pour aider au rangement, il y a 3 tuckbox (une par taille de carte) et 4 (trop grosses) boites pour ranger les token. Autant je trouve la démarche louable, autant je trouve ça super chiant sur le set up. Car NON, tout foutre en vrac dans une boite, ce n’est pas rendre service aux joueurs.
Il y a 20+ tokens différents, 10+ type de carte différentes, et les foutre en vrac dans chaque boite, c’est juste casse bonbon pour le set up.
Franchement, perdre 10 min à installer le jeu, c’est dommage, et ça risque de démotiver à y jouer. Je pense que le jeu se prête assez bien à faire des boites en origami, à voir si j’en ai le courage pour garder la vision des auteurs/éditeurs. (pour le moment, j’ai pris des zip lock pour préparer le set up de chaque pays, au moins, c’est beaucoup plus rapide à mettre en place)
Pour une note plus positive, il y a un parti parti graphique, qui est parfois un peu pastel mais qui est cohérent et joli.
Mon avis
Ma revue a été écrite après 4 parties faites sur un WE, donc il n’a pas encore passé la phase de sélection dans la ludothèque au milieu des (dizaines d’) autres jeux.
Pour le moment, on a bien aimé, c’est rafraichissant. Jouer avec les icônes pour optimiser et construire un moteur efficace n’est pas quelque chose de fréquent dans nos jeux coopératifs, et nous avons bien aimé. L’aspect coopération est lié à l’objectif commun (= ne pas trop augmenter la température), mais chaque joueur joue sur son tableau, en apportant quelques coups de main à son partenaire. Mais ça reste tout de même un jeu plutôt chacun de son côté. Je pense aussi qu’on a pas assez coopéré, car plusieurs cartes permettent de le faire, et on ne les a pas assez utilisées.
La durée des partis est adaptée pour nous (30 à 45 min), la difficulté est correcte et adaptable (3 victoires et 1 défaite en mode standard, et il existe des cartes « défis » et des set up adaptés pour modifier la difficulté).
Hormis le rangement qui est vraiment pourri, c’est un jeu auquel je vais prendre plaisir à rejouer, suffisamment différent de ce que je possède dans ma ludo pour avoir envie de le conserver.