Hier, on a tenté Robinson Crusoé chez un ami.
Troisième partie, ou plutôt devrais-je dire « tentative » sur le scénario 1. Ce troisième essai à confirmé l’avis que j’avais sur ce jeu, et on ne m’y reprendra plus : je le hais. Viscéralement.
La nourriture et le bois sont au cœur des ressources importantes : il faut du bois pour construire l’abri, construire la palissade, construire les objets, construire le tas de bois pour gagner le scénario, et j’en passe sûrement. Sauf que neuf effets du jeu sur dix te font perdre tout le bois que tu peines à accumuler. Le dixième te fait perdre de la bouffe…
Genre il faut deux bouts de bois pour construire un bout d’abri, tu peines à en réunir deux et pan, une carte à laquelle tu ne peux échapper te dit qu’il faut perdre trois bois. Bon, c’est pas grave,y a pas mort d’homme. Eh ben si ! Car si tu ne peux pas perdre de bois, tu perds des PV à la place ! Donc non seulement t’as plus rien, mais en plus t’as perdu de la vie.
Je ne parle même pas de la météo (tirée au D6 : 4 faces pluie, une face grosse pluie, une face neige… Il me semblait que Robinson s’était échoué dans le Pacifique Sud, pas au large de la Bretagne.) qui te fait AUSSI perdre du bois et de la bouffe, ou de la liste des moyens pour te permettre de mitiger les pertes (indice : y en a pas, ou du moins pas d’assez peu onéreuses pour pouvoir les construire avant que les autres merdes te tombent sur le coin de la figure).
Bref, ce jeu est pour moi une sorte de longue descente au enfers : tu regardes tes ressources (bois, nourritures, points de vie) descendre petit à petit alors que tu ne progresses sur aucun point. et quand par miracle on arrive à construire un truc sympa, on le perd aussi sec parce que du coup on ne s’est pas focalisé sur la prochaine tuile qui arrive. C’est impossible de couvrir tous les fronts en même temps, et je le conçois dans une optique d’attrition des ressources, mais les maigres succès que l’on remporte par le sang, la sueur et les larmes sont balayés tellement facilement que ça n’en est même plus frustrant. On se regarde mourir avec une sorte de fascination horrifiée, et à la fin, on ne se demande plus si nos naufragés vont survivre, mais seulement comment ils vont mourir. Bouffés par un tigre ? Morts parce que leur abri leur tombe dessus ? Parce que la FOUDRE leur tombe dessus (c’est vrai, le destin ne s’acharnait pas assez sur ces pauvres naufragés, il fallait une carte qui leur fasse subir la colère de Zeus, ça manquait) ? J’ai eu le sentiment que quoi que je fasse, ça n’avancerait à rien.
Pour conclure, j’ai pas aimé. Du tout.
Et oui, je sais, cette critique n’est pas objective. J’assume.