Je pense que ce qu’Anzahra explique, c’est qu’un logo pour un client ça reste 3 traits sur un timbre poste. Ça a juste à être sexy et ça ne justifie pas une grosse dépense.
À l’inverse pour un graphiste, créer un logo c’est du benchmark (étudier la concurrence), établir le positionnement commercial de son client, concevoir, créer, éventuellement décliner.
Pondre un logo c’est un casse-tête aussi difficile que son apparence sera simple et demande pas mal de connaissances théoriques et techniques pour exploiter au mieux les biais de notre cerveau.
Faut compter deux jours de boulot mini, et à moins d’être bon pédagogue très peu de « petits » clients (qui ne comprennent pas l’enjeu d’un logo) consentiront à cette dépense.
Ils préfèreront se tourner vers le crowdfunding (la grande époque Wilogo ou Creads il y a 10 ans), vers des générateurs de logo, de l’IA, ou leur neveu qui a un Photoshop cracké.
Je ne suis pas sûr qu’il y ait encore beaucoup d’indépendants qui arrive à tourner avec de la créa de logo uniquement, aujourd’hui ça se passe essentiellement en agence.
La bonne nouvelle pour ton fils est que le niveau moyen a tellement baissé que s’il a une bonne formation il n’aura pas de mal à se faire une place.
@Delfe a merveilleusement bien illustré le propos. Beaucoup des gens ont la sensation que c’est un travail simple qui ne nécessite pas de payer un vrai prix pour « si peu ». Ils ne voient pas le temps passé, les licences à payer, les frais annexes en matériel,… Autant, comme le disait notre grand patron, il y a eu des dérives avec des graphiste qui faisaient exploser les prix, autant les gens veulent payer le prix le plus bas pour investir cet argent ailleurs dans leur projet d’entreprise. Après tout, qui n’a pas un copain, une connaissance de connaissance ou un collègue qui fait des « trucs sympas » sur photoshop .
On a donc vu l’essor des sites à logo gratuits ou des propositions amateurs emerger là où à l’inverse les graphistes, surtout en freelance, ont commencé à avoir plus de difficulté à mener les deux bouts. Le phénomène est amplifié par des sites style printerest. Il y a une partie sur le site qui permet de passer des annonces. Si on prend le temps de regarder, des centaines de personnes vont proposer leur service à des prix cassés qui sont parfois à moins de la moitié du prix habituel pour ce type de produit. Si on prend la peine de regarder les Books, la qualité est loin d’être exceptionnelle voir même parfois amateur sur les tarifs les plus bas. La situation actuelle fait que les gens regardent plus facilement le prix plutôt que la qualité et il devient de plus en plus difficile de justifier nos prestations.
Malgré tout, ce tableau noir n’est pas non plus une vérité parfaite. Beaucoup de graphistes arrivent très bien à vivre mais ils doivent se battre et savoir se démarquer pour faire face a cette concurrence déloyale ou accepter de travailler en agence.
Merci à tous les 2 pour vos éclaircissements. Il y a des choses que je soupçonnais déjà un peu, mais c’est très intéressant pour moi votre vison depuis votre expérience.
Pour la formation nous avons été obligés de choisir une école privée vu qu’il n’avait aucun book ni expérience. On a fait une tentative par parcours sup en public : 15 places pour 800 demandes. Le problème de ces écoles privées c’est qu’elles vendent toute leur soupe mais comment savoir si il y aura bien des de réels débouchés pour les élèves ? Bref, en attendant il s’éclate et çà lui plait beaucoup… Advienne que pourra.
J’essaierai de lui faire prendre conscience de çà de temps en temps.
Mais de rien, c’est normal. La clé principale est de se diversifier. Avant, certains graphistes se spécialisaient uniquement dans la création de logo. Aujourd’hui, et surtout en freelance, ils faut savoir proposer plusieurs compétences pour augmenter son champs d’actions. Il n’est pas rare de voir des graphistes qui font du branding ainsi que du web design et de la conception 3d, voir de l’illustration (qui est encore une compétence à part).
Un autre conseil est de suivre plusieurs graphistes sur les réseaux sociaux ou autres sites. Outre le fait que ce soit une grande source d’inspiration, ça permet aussi d’être toujours au courant des styles appréciés par les clients. Le graphisme suivent des modes involontairement et il est bon de savoir dans quel milieu on évolue. D’ailleurs, pour recentrer sur le sujet initial, je me demande si les IA sont capables de déceler ces « modes » ? Finalement, ca pourrait être ça la faille dans la matrice .
Mais il faut qu’il s’accroche. Certes, les places sont chères mais il est intéressant de voir qu’un quota s’est créé de manière induite à l’entrée des ecoles. Cela permet aussi de contrôler l’existence d’un débouché à la sortie et ce n’est pas négligeable.
Salut à tous, je n’ai pas tout suivi du sujet mais je m’y intéresse. J’ai testé des dessins avec différents logiciels et je trouve ça « amusant » mais assez bancal le plus souvent (des fautes de perspectives ou trucs du genre". Pour l’instant ce qui m’a le plus bluffé c’est « this person does not exist ». Mais on peut quand même imaginer qu’il va y avoir un métier à créer pour savoir parler avec ces IA qui font parfois un peu n’importe quoi.
Pour ce qui est du texte, je viens de tester chatGPT et sur le coût j’ai été bluffé par sa génération d’histoire (je lui demandais de me créer une histoire sur une divinité de la lune). Puis en marche inverse j’ai recherché les mots utilisés. Et en fait ChatGPT c’est contenté de me reformuler une histoire de mythologie Grecque… Grosse déception sur sa capacité créative.
Malgré tout la performance reste surprenante. A la question :
"Dans le jeu « blood bowl » quelle race est conseillée pour battre les amazones ? "
J’ai eu une très bonne analyse du jeu et de l’avis général sur le sujet.
R: "Dans le jeu « Blood Bowl », la race qui est généralement considérée comme la plus efficace pour battre les Amazones dépend de nombreux facteurs tels que le style de jeu, les compétences et l’expérience du joueur. Cependant, certaines races sont généralement considérées comme étant plus adaptées pour affronter les Amazones en raison de leur composition de l’équipe et de leurs compétences spécifiques.
Les Nains du chaos sont souvent considérés comme étant une bonne option pour battre les Amazones, car ils ont une défense solide et des joueurs puissants, ainsi que des compétences telles que « Block » et « Tackle », qui les rendent capables de tenir en échec les joueurs adverses.
Les Orques peuvent également être une bonne option, car ils ont une défense solide et des joueurs très puissants, ainsi que des compétences telles que « Foul Appearance » et « Dirty Player », qui peuvent les aider à contrôler le terrain de jeu et à perturber les Amazones.
D’autres races telles que les Gobelins, les Skavens et les Nécromantiques peuvent également être des options efficaces, mais cela dépendra du style de jeu du joueur et de sa capacité à utiliser les compétences de l’équipe de manière stratégique. Il est important de noter que chaque race a ses propres avantages et inconvénients, et que la meilleure stratégie pour battre les Amazones dépendra du joueur et de sa compréhension du jeu. "
Bref, très sympa. Bon, ChatGPT a bien listé les différents équipes qui contrent les amazones mais a mentionné les nains du chaos en oubliant les nains « standards ». Soit ils ne sont pas si bons, soit l’IA n’a pas différentié les deux qui ont des noms trop proches avec l’inclusion de l’un par l’autre.
Bref, très bon outil mais perfectible.
Au delà d’être pour ou contre, l’IA est évidemment un sujet clivant est de ce fait je pense qu il est important pour le consommateur de souligner lorsqu’il en est fait usage.
Mon avis personnel, c’est que la problématique se situe sur la juste rémunération des artistes. Si on avait un outil qui permettait de générer des oeuvres « out of thin air », je m’alignerai sur ton point de vue. Mais en l’occurrence il s’agit de redite et de mélange d’oeuvres existantes dont les créateurs et créatrices n’ont pas été avertis ni rémunérés. Du coup, les utiliser dans un cadre commercial va, pour moi, à l’encontre d’une éthique créatrice minimale.
Enfin voilà, je ne pensais pas trigger le sujet, d’autant plus qu’ici ce n’est pas le cas
Du coup je suis hypé pour le jeu, j’adore le placement de dé, comme dans Spirit of Eden et UFS.
D’où cette précision
Et oui, je suis d’accord avec toi, même si au fond une bonne majorité d’artistes vont se balader sur Pinterest et d’autres site similaires pour chercher l’inspiration. Cela ressemble de loin à ce que font les IA (chatGPT ou Midjourney).
Sans trop réfléchir, je vois deux solutions possibles :
Les IA (illustrations) piochent dans une base de données répertoriée et c’est au choix des artistes de s’y trouver ou non. (mais ne piochent pas dans TOUT internet).
Les illustrateurs devront posté leurs œuvres uniquement sur des sites « sécurisés » qui bloquent les IA.
Je ne m’inquiète pas, la solution sera rapidement trouvé. Mais préparez vous a voir apparaitre un Google images façon MidJourney. Et avec un peu de chance Google sera en capacité de donner toutes références.
Vu la vitesse à laquelle ça avance et la concurrence, qui est déjà très active dans le domaine, je suis déjà curieux de voir ce que ça va donner dans 3 et 5 ans
Et tu as à mon avis raison. Ton modèle ne me semblerait pas aussi performant sur Gamefound.
Ce n’est pas trop le sujet du fil (et ca mériterait sûrement un sujet dédié, pas de soucis si un modo passe par là ), mais pour ma part, autant j’entends l’intérêt que ça pourrait représenter pour un artiste de devenir une version “augmentée” de lui-même, lui permettant d’envisager de nouveaux terrains d’expérimentation, tout en le rendant bien plus efficace qu’auparavant, mais je vois toujours 2 biais à cette technologie :
Cela va amener une nouvelle concurrence comme le milieu n’en a pas connu depuis l’essor de la Conception Assistée par Ordinateur. Surtout, des personnes n’ayant pas spécialement de compétences vont pouvoir se lancer sur ce type d’activité pour des besoins relativement simples. Bref ça va être très violent socialement, vu comment déjà le milieu est considéré vis à vis de la valeur ajoutée d’un illustrateur dans la chaîne de rémunération. Et cela ne touche pas que le JdS, mais aussi la BD, le JV, le cinéma, la pub, l’événementiel, l’industrie… c’est juste considérable. Si beaucoup d’artistes se retrouvent sur le carreau, et que c’est justifié parce qu’un gamin tout juste sorti de l’école, sans avoir une formation artistique poussée (mais qui maîtrise toute la panoplie d’outils de CAO moderne), alors qu’on traverse une période d’inflation où en prime on nous demande de bosser plus longtemps, le rapport au travail en sera à nouveau bouleversé.
Comme pour la voiture autonome, à mesure que la technologie va progresser et gommer ses principaux défauts, il va y avoir là aussi un flou juridique qu’il faudra bien aborder. C’est tellement bien géré par l’industrie automobile que j’ai découvert il y à peu que Toyota ne mettait pas en avant la conduite autonome sur ses modèles… Dans le cadre qui nous intéresse, on peut s’attendre à voir des gens qui vont s’en servir comme moyens pour réaliser leurs crimes (comme faire chanter un adversaire politique, exemple complètement pris au pif… ), et trouver là un moyen d’échapper à la justice (fausse preuves, etc…).
Je suis donc tout aussi capable de voir le bienfait global pour l’humanité et de me dire que dans 2-3 générations on ne se posera sûrement plus la question si c’est bien ou pas. Mais en attendant, j’aimerais bien voir nos sociétés évoluer sur le rapport au travail, qu’on ait à nouveau le droit de souffler dans nos vies, ce qui ne peut que passer par une nouvelle répartition des richesses, ainsi que par une taxation de ces technologies. On ne peut pas dire qu’on s’y dirige, particulièrement en France où l’on se permet de rejeter les alertes des plus grands pourvoyeurs de ces mêmes technologies. Je trouve que c’est un comble! Et enfin il faudra aussi responsabiliser pénalement les entreprises développeurs de ces IA si elles devaient être associées à des affaires criminelles.
Bref, pour l’instant je trouve dans cette période plus de réactions émerveillées qu’inquiétées, et je ne vois pas les premières donner beaucoup de garanties aux secondes.
Un 3ème biais, plus philosophique, m’est revenu : si les IA ne font que digérer la création humaine existante, quid à terme de notre capacité à créer à nouveau, si les IA finissent par “tuer le match” avec les créateurs humains?
Effectivement, c’est un tout autre sujet
Un topic sur le sujet des IA serait fort intéressant.
Mais pour répondre à ta dernière question, je dirais que l’humain est en train de se diriger vers un être hybride. L’aide des IA dans son quotidien est l’une des premières étapes à cela. Les capacités humaines résideront principalement (comme c’est le cas aujourd’hui) sur les Idées. L’IA n’est pas encore prête à développer des idées. Pour le moment sans l’Humain L’IA n’est rien, et c’est très bien comme ça.
Oui mais je tempère tes ardeurs sur l’hybride, en disant que cela implique qu’il y aurait toujours une forme de pensée créative et de curiosité intellectuelle du côté de l’humain.
Car il y a l’art et les inventions, mais avant de créer, on apprend ou on essaie de décrypter pour apprendre avant d’exceller et de proposer une œuvre ou une évolution.
Et en même temps, certains artistes s’inspirent de plusieurs styles différents et pourtant on ne leur attente pas de procès d’intention.
Je pense comme Ÿøssef, que c’est le futur et qu’il va falloir que les artistes s’adaptent.
Personne n’a fait de levée de bouclier quand Airbnb a commencé à marcher sur les platebandes des hôteliers, pareil pour la robotisation de certaines tâches (même si ça a du mieux mais ça a détruit des emplois), la concurrence des taxis avec les VTC…Les exemples sont nombreux. Même si ça ne fait pas plaisir aux artistes car ça fait de la concurrence « déloyale », il faut se rendre à l’évidence que le monde évolue et qu’il faut savoir prendre le train en marche pour tous les sujets 2.0 au risque de louper le coche…
.
.
), mais pour ma part, autant j’entends l’intérêt que ça pourrait représenter pour un artiste de devenir une version “augmentée” de lui-même, lui permettant d’envisager de nouveaux terrains d’expérimentation, tout en le rendant bien plus efficace qu’auparavant, mais je vois toujours 2 biais à cette technologie :
), et trouver là un moyen d’échapper à la justice (fausse preuves, etc…).
