Intelligence artificielle et jeu de société

C’est sévère comme jugement, àmha. En termes de gameplay tout a plus ou moins été fait, donc c’est normal qu’au bout d’un moment on tourne en rond autour des mêmes thèmes et mécaniques, certes. Mais au niveau de la DA, je trouve au contraire que la plupart des productions récentes sont super chouettes et très inspirées. Même des productions plus confidentielles comme Defenders of the wild, Hellton Palace, Witchbound, je trouvais ça bien, y avait une vraie patte et une vraie cohérence qui véhiculait un univers bien spécifique. Ça ne correspond pourtant à aucun illustrateur « star » que tu as cité. Je trouve que c’est plutôt l’inverse : à part des mochetés intégrales comme Ark Nova ou TM, les productions récentes qui sont authentiquement hideuses, ou même juste fades ou peu inspirées, sont assez rares.

Mais le problème se situe au-delà de la question cébô/cépabô. Je m’en fous qu’un jeu illustré par IA soit beau ou pas beau (même si la plupart sont dégueulasses), c’est pas ça la question. Personnellement (et c’est pareil en musique, en littérature, etc.), je ne veux pas prioritairement que le résultat soit beau, je veux avant tout qu’il me parle, qu’il soit le résultat de l’effort de quelqu’un, qu’il y ait une histoire derrière. Je préfère largement du bof humain à du « beau » algorithmique (si tant est que ça puisse exister), y a même pas de débat là-dessus. Consommer des productions machiniques ne m’intéresse juste pas, ça va pas plus loin. Et je parle en tant que programmeur, en plus. :sweat_smile:

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« Le problème avec les citations sur internet, c’est que nous ignorons si elles sont vraies. » - Victor Hugo

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Pour ou contre, on s’en fiche un peu non ? Elle est là, on l’utilise tous au quotidien (consciemment ou pas), elle va se généraliser et prendre de plus en plus d’importance. Si le postulat , c’est IA = boycott, ca va être compliqué à mon avis.

Bien sûr que si : je n’empêche personne d’exprimer son point de vue. Le mien est qu’on peut toujours trouver une autre solution. Il y a 5 ans, ils se seraient débrouillés autrement.

D’ailleurs…

Ils ont choisi une autre solution pour les cartes de l’Ordre de Veiel. Et il y en avait une grosse quantité il me semble. Donc c’était tout à fait faisable avec des illustrations plus simples comme sur leurs premiers jeux. A mon avis, c’est la solution de facilité de l’outil et son aubaine qui les ont motivés. Pas une nécessité professionnelle ou financière.

:point_up:
En choisissant un autre type d’illustration, comme dans ODV chapitre 1. D’ailleurs, la cohérence artistique aurait été meilleure. Là, on a les visuels du 1er jeu, avec un nouveau style artistique qui fait un effet repoussoir. Alors que ça n’était pas du tout le cas sur ODV ch1.
Des solutions, il y en a toujours. D’où ma réaction qu’ils auraient largement pu faire autrement. Et même qu’ils auraient dû faire autrement.

Edit :

Ca faisait tout à fait le job amha.

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Es-tu sûr que ce n’est pas plutôt Emile Zola l’auteur de celle-ci ?

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J’ai déjà lu cet argument mais il est assez fallacieux : l’IA ne s’inspire pas des artistes, elle prend leur travail et le recrache.
Il y a une différence entre trouver l’inspiration quelque part et créer quelque chose de sa main, ce qui va demander du temps, du travail et du talent, et recopier bêtement quelque chose.

J’ai lu ceci à ce sujet, pour ce qui est du texte, mais il n’est pas bien difficile de comprendre que ça s’applique aussi aux images :

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Alors, oui, l’exemple peut sembler pertinent au premier abord, cependant - sauf erreur de ma part - Stravinsky n’est pas parti de zéro pour créer son « Sacre du printemps ».

Il avait une culture musicale derrière. Qu’il décide de s’en détacher pour créer est déjà en soi une forme d’inspiration. Prendre en contre-pied un modèle c’est le copier d’une certaine façon, en tout cas, c’est s’en inspirer suffisamment pour le déconstruire. Là, pour le coup, je ne sais si je suis très clair…

Une IA a cette « culture » puisqu’elle est nourrie par tout ce qui se fait.

Après, à mon avis, la différence réside surtout dans l’intention de celui qui crée. Un humain peut avoir l’intention de faire quelque chose de différent, de novateur, que l’on dira « original ». Une IA non. Parce que ce n’est qu’un outil. On n’attend pas d’un pinceau qu’il nous invente la Chapelle Sixtine…

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Je réponds au deux entre deux emails à mes clients :crazy_face:

Vous partez du principe qu’une IA va vous sortir une copie d’une illustration d’un artiste qui est un postulat erroné.
J’ai généré plusieurs milliers d’images d’Heroic Fantasy pour mon plaisir personnel et jamais, je dis bien jamais, l’IA ne m’a généré une illustration qui m’ait fait dire que :

  • tiens, cette image est volée à telle illustration
  • tiens, ce style c’est du pur Todd Lockwood ou du pur Jeff Easley

Attention ! Je suis le premier à dire qu’il faut respecter les droits d’auteur mais je trouve qu’il y a un faux débat autour du vol d’IP et qu’il s’agit surtout d’une volonté du milieu artistique de préserver un secteur qui n’était pas soumis à la concurrence technologique et qui générait une rareté (leur talent, qu’il soit inné ou issu de leur expérience).

Tout le monde le dit, une image générée par IA ça se reconnait à des km, par contre personne n’est capable de dire de quel artiste elle s’est inspirée ou quelle image a été plagiée.

Donc, pour moi, l’IA génératrice d’images ne plagie pas et ne copie pas. Elle génère des images « originales » on s’inspirant de la multitude de sources à sa disposition.
C’est quand tu lui demandes expressément de le faire (les fameux « dans le style de … » ou « avec le visage de … ») que l’on entre dans cette catégorie et que, je suis bien d’accord, cela devient problématique.

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Et j’avais oublié de répondre.

Sur le principe je suis tout à fait d’accord.
Il est clair que les outils IA à notre disposition ne sont pas capables de créations spontanées, maintenant existe-t-il des IA suffisamment perfectionnée et autonome pour le faire ?
Je ne sais pas, j’ai entendu parler d’une IA capable d’écrire des chansons mais est-ce réellement de la création ou juste une programmation suffisamment poussée ?

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Pour moi l’IA ne « s’inspire » pas, ça c’est faire de l’anthropomorphisme : de manière purement « mécanique », elle décompose puis recompose de la matière première à l’aide des métadonnées contenues dans cette dernière pour répondre à une commande (le prompt). Et sans cette matière première, elle ne peut strictement rien produire, donc il serait normal que la matière première soit rémunérée : c’est un peu le même sujet que les droits voisins pour Google (sauf qu’ici, la source « copiée » est identifiable clairement, mais y’a tellement de masse que la rémunération n’est pas gérée au cas par cas).

Pour moi ça c’est une autre problématique : celle de la création facilitée de fakes, et sur ça je suis d’accord avec toi quand tu dis que le problème n’est pas l’outil mais l’usage qu’on en fait.

Alors je me trompe peut-être mais pour moi il n’existe pas d’IA générative qui soit capable de création sans entraînement sur une production existante et sans accès à une base de données/contenus.

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La culture musicale, c’est une connaissance, c’est un outil au même titre qu’un pinceau et que l’IA. De très bons orchestrateurs ont une culture musicale immense, mais ne sont pas très inspirés, n’ont pas la fibre créative, et donc ne composent pas. Ils s’en sortent en appliquant des règles musicales pour le compte des compositeurs qui eux ont créé la musique. L’IA actuelle n’est pas bien différente : c’est un outil. Et je suis d’accord, elle n’a pas d’intention propre, elle n’est pas capable de juger ce qu’elle produit. Contrairement aux artistes.

C’est plus complexe à mon sens, car dépendant du contexte. Pour ou contre une IA qui permet tous nous ficher et nous suivre H24? Une IA qui permet d’optimiser l’énergie d’un système et réduire l’impact énergétique ? Une IA guidant des missiles offensifs? Des missiles défensifs? Permettant des deepfakes pédopornographiques?
Tout ça pour rappeler que le problème n’est pas l’outil mais ce qu’on décidera d’en faire. Quoi qu’on dise, l’avenir passera forcément par l’humain.

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Donc la question n’est pas pour ou contre. C’est comment et pour quel usage. Et oui l’humain reste la pièce essentielle.

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On vit dans une société, l’humanité a une longue histoire, la création ex nihilo par un humain n’existe pas. C’est un processus complexe qui fait intervenir une personne mais aussi toute la structure sociale et culturelle derrière elle.

Quant à la matière première, vu que toute la production humaine de plus de 100 ans est dans le domaine public, il y a de quoi faire.

Et c’est faux. Au contraire, tout le travail des grands fournisseurs comme google par gimini consiste à mettre en place des mécanismes pour minimiser le risque de plagier les artistes contemporains (ce qui n’est pas une mince affaire, ceci dit). D’autre part, il a tout un travail sur la créativité algorithmique qui cherche à voir comment créer des œuvres « différentes ».

Ton postulat de base est donc ta conclusion à quelques mots près. Le problème est que ça ne peut pas être un postulat, ça doit s’appuyer sur quelque chose. Et pour les capacités des humains, c’est très compliqué.

C’est factuellement faux. Même en mettant en place des programmes cherchant spécifiquement à faire ressortir à un modèle génératif exactement ce qu’il a appris, on a du mal à extraire les images utilisées pour l’entraînement.

Cette description n’a pas de sens.

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A ceci près que ça ne se fait pas nécessairement au détriment du travail des autres et sans leur consentement.
Je m’étonne encore qu’on soit fasciné par quelque chose aussi dénué de sens qu’une IA qui génère des images. D’autant que le résultat est souvent très peu satisfaisant et artificiel. Dans le cas d’ODV, c’est assez triste je trouve.

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Probablement, car je n’ai pas les connaissances et le langage technique me permettant de l’exprimer autrement. Il n’empêche : l’IA ne « s’inspire » pas - ce que fait un humain - pour créer (ce que disait le message auquel je répondais), ça n’a pas de sens non plus de le formuler comme ça.

Et ça, pour le coup, je suis plus à l’aise que pour la partie technique : c’est beaucoup de mots pour noyer le fait que si tu coupes l’accès à la matière première d’une IA, elle ne peut pas créer.

Bah OK, si on me certifie qu’une IA n’utilise un corpus composé que d’oeuvres située dans le domaine public, mon objection sur l’absence de rémunération de la matière première disparaît. En revanche, le domaine public, c’est un petit peu plus compliqué que « ça fait x années que l’oeuvre a été produite, elle est désormais utilisable partout dans le monde de la manière qu’on veut ». Bon courage.

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En effet, mais rien n’empêche d’utiliser du domaine public pour entraîner une IA. Quant aux cas de plagiats par des humains, ils sont légions.

Je suis fasciné par la technique. Les résultats actuels sont généralement très inférieurs à ce que produisent de bons illustrateurs. Et artistiquement parlant, c’est globalement nul. Mais ça évolue beaucoup et surtout les artistes s’en saisissent.

Mais ce n’est pas ce qui se passe.

Et donc ? Comme des humains font de la merde, pourquoi pas l’IA ? C’est assez triste comme point de vue.

Alors qu’un ou deux auteurs de BD aient décidé de faire une oeuvre entièrement avec une IA pour prouver que ça n’est qu’un outil comme un autre, c’est assez dégueulasse.
Pour vivre avec une artiste justement (et en côtoyer pas mal), je peux te confirmer quelque chose : ce ne sont pas encore les artistes qui exploitent ça aujourd’hui dans l’écrasante majorité.
Et même dans d’autres domaines comme l’animation ou la musique, c’est pareil. Les résultats sont au mieux minables, au pire dangereux (deepfakes). Bientôt des concerts d’hologrammes avec de nouvelles chansons des Beatles en live ? Si c’est ça les avancées techniques dont on est censé raffoler, je passe mon tour.

Connais-tu les processus cognitifs qui permettent à un humain de s’inspirer d’une œuvre de façon suffisamment satisfaisante pour affirmer ça ? Et même si on les connaissait, il ne faut pas confondre l’IA simulationniste et l’IA optimisatrice. Les IA modernes n’ont absolument pas vocation à simuler les processus du cerveau humain. Elles cherchent à optimiser des métriques de qualité. Ce qui importe, c’est le résultat.

Comme un humain ! C’est l’objet du débat, tu peux la répéter autant que tu veux, ça ne rendra pas ton affirmation vraie. Tu n’apportes aucun argument prouvant qu’un humain peut créer une œuvre artistique sans en avoir vu avant. De toute façon, c’est tellement culturel que la question même n’a pas de sens. Je pensais que depuis Marcel Duchamp on avait bien compris ça, mais apparemment ce n’est pas le cas.

Si tu remplaces x années tout court, par 70 années après la mort de l’auteur, ça veut dire exactement ça : Domaine public en droit de la propriété intellectuelle français — Wikipédia Il a bien des débats sur la durée des droits moraux, mais je doute qu’un juge interdise l’inclusion d’une œuvre dans une IA après l’extinction des droits d’exploitation au titre du droit moral. Je ne suis pas juriste, ceci dit.

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Je parle du processus créatif humain qui est un processus social et culturel avant tout.

Sur ce point tu confonds art en général et illustration. Certains artistes contemporains s’intéressent beaucoup à l’IA et à ce qu’ils pourront (ou peuvent déjà en tirer).

Je ne dis pas le contraire. Je dis que ces artistes sont en train de s’en saisir, c’est tout. Ensuite, puisqu’on est dans l’anecdote, je connais quelques artistes qui font faire des rushs à des IA pour tester rapidement plein de choses. En particulier celles à qui on peut fournir des modèles de départ.

Tu simplifies beaucoup trop : quitte à linker du Wikipédia, tu aurais mieux fait de t’intéresser à la page générale sur le Domaine public. Si j’ai utilisé « x années » et pas « 70 années », c’était pas parce que j’ignorais la durée (révélateur d’une forme de mépris de ta part *) mais parce que ça allait avec « partout dans le monde de la manière qu’on veut ».

*mépris qui d’ailleurs transpire de l’intégralité de tes messages à mon adresse. Je te laisse donc à tes certitudes (toujours beaucoup de mots pour ne jamais évoquer la seule question qui m’intéresse : comment on rend la chose éthique et comment on rémunère la matière première) :slight_smile:

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