Je me permets de te répondre vu que tu m’as quote, mais le premier truc, c’est que rien que le fait de polariser le débat à ce point entre « anti-IA » et « pro-IA » me semble taper complètement à côté de ce qui se dit sur ce topic. Car à vrai dire, j’ai vu assez peu de messages absolument et sans nuances hostiles à l’usage de l’IA : c’est moins vrai pour les « pro-IA » qui généralement se contentent de lâcher un - minimum syndical - « bien sûr qu’il faut faire attention aux questions éthiques, mais », avant de dérouler le discours visant à dire qu’il n’y a aucun problème et que les « anti-IA » sont des salauds qui empêchent les gentils entrepreneurs de gentiment entreprendre.
Le fait est que tu me quote sous forme de cherry picking au sein de messages où j’explique, me semble-t-il clairement que ce qui me pose problème avec l’Ordre de Veiel deckbuilding n’est pas l’usage de l’IA en soi, bien qu’il soit évidemment questionnable, que tu le veuilles ou non, mais le discours le justifiant, qui est parfaitement hypocrite. Désolé, mais affirmer qu’il n’y a pas d’alternative, c’est juste faux en fait, y’a vraiment besoin de développer ? C’est un choix d’utiliser l’IA pour réaliser le jeu exactement de la manière souhaitée, sans concession : c’est un choix, il suffit de l’assumer.
La nuance c’est nul ?
Et en fait en le disant, j’ai l’impression qu’il est là le problème : un discours nuancé, rappelant qu’il y a d’autres voies et que l’usage de l’IA pose un débat important, est catalogué comme un discours anti-IA. En fait, si l’on n’achète pas le narratif (la soupe) du gentil créateur de jeu passionné qui n’avait pas d’autre choix pour faire le jeu de ses rêves et pour faire rêver les gentils joueurs passionnés, on est des haters et/ou des anti-IA. Comme si… comme s’il y avait une légère difficulté à assumer l’usage de l’IA ? Désolé mais si l’on est parfaitement à l’aise avec un choix, on formule un discours honnête : « Oui je sais qu’il y a un débat éthique sur l’usage de l’IA mais j’ai choisi de le mettre de côté car je veux faire le jeu exactement comme je l’ai imaginé, je veux plein d’illustrations sans payer d’illustrateur car je préfère utiliser mon budget autrement ».
Maintenant en vrac :
Pardon mais comment on faisait avant l’IA ? Je n’achète pas ce narratif. C’est un discours avec lequel on peut justifier n’importe quoi.
[quote=« froh, post:600, topic:42214 »]
Tout ça dans un univers ou Hasbro, lui, qui a les moyens de se payer les artistes ne va pas le faire (parce que le jeu est un produit).[/quote]
Ca c’est du whataboutisme, je ne vois pas en quoi ça fait avancer la question
Non il va l’encadrer, et c’est très bien.
Ca, ça me fait penser à un truc cher à notre bon président : la fameuse « théorie du ruissellement ». Tu nous annonces que si les boîtes peuvent librement utiliser l’IA pour économiser sur les artistes (ce qu’elles peuvent déjà faire hein, elles n’aiment visiblement juste pas qu’on leur dise que ça pose question), alors quand elles seront devenues de grosses boîtes, elles embaucheront des artistes ! Bah désolé, mais on n’est pas obligé d’y croire. La seule vérité, vérifiable immédiatement, c’est que c’est profitable aux entreprises et à elles seules : le cercle vertueux, pour l’heure, il n’est que littérature.
Quant à parler de boycott, généralement, on associe ce mot à un mouvement collectif et organisé : ça n’existe pas (en tout cas rien de particulièrement massif ou visible). Il n’y a pour l’heure que des comportements individuels de consommateurs qui sont à l’aise ou pas à l’aise avec l’idée de posséder des jeux réalisés avec des outils qu’ils n’approuvent pas. Et encore heureux qu’ils aient le droit d’exprimer leurs points de vue avec leurs achats : de toute façon ça ne changera rien, c’est un public extrêmement minoritaire qui s’intéresse à ce genre de problématique et qui est susceptible de ne pas acheter un jeu car fait avec de l’IA.
No comment
Je ne sais pas de quels reviewers tu parles : mais je me répète, ici, la plupart des discours sur lesquels tu apposes le sceau « anti-IA » sont nuancés et ouverts au débat.