La traduction des jeux de société (... ou "nononon, on veut de la VF Deutsche Qualität bordel !")

Pour moi Reconquista est associé à la reconquête espagnole.
Mais c’est peut être mon côté médiéviste …

L’auteur doit avoir une bonne raison d’avoir choisi ce terme étranger à sa langue, non ?

Wharhammer 40.000, faction Tau :
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En vrai je ne vais pas me prendre la tête, ça va finir en reconquête et basta, c’est un truc auquel personne ne prêtera attention si je mets Reconquête :sweat_smile:

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C’est de la SF, tu peux te faire plaisir alors ^^
Blague à part, faudrait voir le fluff au sujet des T’au si ça parle un peu de ce phénomène.
Perso, je laisserais bien Reconquista, ça ne me choque pas. GW a tendance à calquer ses factions sur des civilisations/peuples historiques, donc pourquoi pas piquer le terme aux Espagnols.

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Pareil pour moi, je laisserais en espagnol, un peu comme un utiliserait remontada dans un contexte de compétition. On est dans un contexte militaire, et dans Warhammer, si je ne m’abuse, le lore religieux est plutôt très présent, non?

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A noter que le terme lui même, celui de Reconquista concernant l’événement historique auquel il renvoie est malvenu. Il s’agit plus sûrement d’une conquête et d’une unification de l’Espagne par les Royaumes catholiques de Castille et d’Aragon. De mémoire, le terme Reconquista apparaît bien après la période médiévale et ne revêt que très peu voire pas du tout une réalité historique.

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Exactement, je conseille par ailleurs ce super thread de Actuel Moyen Âge sur la question :

https://twitter.com/AgeMoyen/status/1468247617901584394?t=ys-jeR83NuMMn-y5k0KEjA&s=19

C’est surtout au XIXe siècle que le terme de « Reconquista » s’impose, dans le contexte du développement d’un nationalisme espagnol. Le terme est souvent repris durant la dictature franquiste. Encore aujourd’hui, il reste fréquemment mobilisé par l’extrême droite espagnole.

Petit HS, mais j’ai pensé à cette discussion en tombant dessus.

Je lis actuellement un roman de Graham Masterton, auteur britannique.
Un ebook emprunté à la bibliothèque.

C’est un policier (on va dire ça) qui se passe dans un district de Londres. L’ambiance y est très locale, ça cause communautés d’origine étrangère, crimes d’honneur, les gens mangent des saucisses aux haricots, la totale.

Pis tout à coup, je tombe sur un personnage dont on dit qu’elle a septante-huit ans !
Comment se faire sortir direct de l’ambiance à cause de la traduction :laughing:

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Oh, ça existe, ça ?

Si un jour vous allez visiter l’Empire State Building, demandez l’audioguide en français : une dame vous raconte son enfance à New York… avec un accent du sud-ouest très chantant que ne renierait pas Maïté. Forcément, la belle histoire de sa jeunesse à Central Park paraît moins crédible.

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Ça me rappelle une trad de certaines scènes cultes de Star Wars en wallon, qu’on a pu voir pendant quelques semaines sur YouTube.

  • Luc, dji sô t’popa !
  • C’y n’est nin possib’ !

Évidemment ça a plus de saveur quand on connaît un peu de wallon :sweat_smile:

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Désolé je ne comprends pas (no troll).

C’est le fait que l’expression utilisée soit belge qui t’a sorti du roman ou bien il y avait ce nombre dans une VO ?

Parce que perso avec l’habitude qu’on me dise soixante-dix huit ou septante huit moi c’est la même chose.

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C’est clairement cela, en effet ! :wink:

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Alors, je m’avance peut-être hein, mais tu es Belge et vis en Belgique, tu es sans doute plus habitué que nous à cette formulation, et à la cohabitation des deux ?
En France, ça reste très rare et immédiatement connoté « pas de chez nous », même si on comprend et on « sait » ce que ça veut dire.

Autres exemples tirés du bouquin : un personnage dit qu’il ne sait pas faire un truc.
Comprendre (grâce au contexte) : il ne peut pas le faire.
Formulation qu’on comprend quand on fréquente des francophones sur le net, on la lit d’ailleurs de temps en temps ici.
À un autre moment un perso prend un « farde » sur la table, et là j’ai eu besoin du dico intégré de ma liseuse.

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Alors oui, c’est idiot au fond, mais toutes ces expressions et tournures belges auxquelles je ne suis pas habitué me sortent un peu de l’ambiance « Londres craspouille » du roman, alors que je le lis en français.
Il est rigolo ce cerveau.

Je me projette une image mentale, qui bien que décrite en français me situe à Londres, mais cette VF belge m’en détourne parfois.

Sur un sujet un poil différent, j’avais ressenti un peu la même chose en lisant un autre roman étranger - toujours en français - dont j’étais persuadé que l’intrigue se passait dans une petite ville américaine, jusqu’à que l’évidence me démontre que c’était en fait en Angleterre.
J’ai buggé un petit moment après :grimacing:

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Chez nous, oui. Renseigne-toi, y a pas de raison que ça ne soit pas le cas chez toi.

:slightly_smiling_face: tes exemples me rappellent des souvenirs de colos à Saint-Omer d’un organisme belge pour enseigner le français à des flamands. La moitié des animateurs étaient Wallons.
C’est ainsi que j’ai découvert la prononciation du huit (« houit »), le gsm, le « je ne sais pas faire »… je crois que je connaissais déjà le septante et nonante.

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Ah oui donc clairement c’est traduit par un traducteur belge.
Étonnant, car les régionalismes peuvent effectivement teinter une traduction qui va forcément sonner différemment à l’oreille d’un lecteur français.
Une amie m’a dit une fois « non demain je ne saurai pas venir » et j’étais à deux doigts de lui répondre « ben pourtant c’est la même route qu’aujourd’hui, tu devrais t’en sortir »

À ce sujet, je ne peux que conseiller de relire « Astérix chez les Belges » qui fourmille de ce genre de petit détails :slight_smile:

C’est l’histoire d’un Français en Belgique, avisant un passant :
« – Monsieur, je me suis toujours demandé. On dit ‹ Vallonie › ou ‹ Ouallonie › ?
– On dit ‹ Oualonnie ›, Monsieur.
– Mais, vous êtes du coin ?
– Non. Je suis en ouacances. »

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C’est clairement une faute de l’éditeur, à ce niveau. Masterton n’est pas non plus un petit auteur local, et s’ils espéraient diffuser le livre au-delà des frontières belges (ce qui semble évident), faire appel à un traducteur français s’imposait.

J’ai eu le cas dans l’autre sens, une fois (désolé :sweat_smile:). Un éditeur québécois qui m’a confié la traduction d’un bouquin car il voulait qu’il soit traduit en français « universel » et ne pouvait donc pas faire appel à ses traducteurs habituels. C’est une simple question de bon sens, tant certaines expressions/formulations sont marquées, que ce soit en français du Québec, de Belgique ou de Suisse (idem pour l’espagnol d’Espagne et celui d’Amérique du Sud, etc.).

Autre exemple du même genre, mais dans le doublage. Un JV sur l’époque des Trois Royaumes en Chine, pour lequel le studio d’enregistrement a eu la super idée de faire appel à des acteurs ayant un accent… marseillais (j’imagine qu’ils étaient… peuchère :grin:). Immersion garantie. :sweat_smile:

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Prochain épisode : Shogun Total War doublé avé l’assent de Toulouse

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Rigole pas, c’était remonté jusqu’à l’éditeur (Koei), à tel point que, pour le suivant, ils m’avaient demandé d’écouter et de valider quelques bouts d’essai réalisés par les acteurs du nouveau studio d’enregistrement, afin d’éviter que ça se reproduise. J’imagine qu’ils avaient donc dû recevoir plus de deux ou trois plaintes de joueurs mécontents. Et comme c’était pour leur licence phare, ça les a sans doute un peu plus préoccupés que s’il s’agissait d’un jeu confidentiel… :sweat_smile:

Y’avait eu la même chose avec le jeu Binary Domain sur ps3. Y’a des extraits trouvables sur Youtube, c’était assez… spécial.

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