Content que ça t’ait plu ! J’ai vraiment adoré le premier.
J’avais eu du mal à rentrer dans au départ, vu que tu débarques vraiment. Et l’héroïne est assez antipathique au premier abord. Mais une fois que l’histoire se déploie, wow…
C’est vrai qu’on est à mi-chemin entre fantastique et SF, un peu comme l’excellent cycle du Plasma qui malheureusement ne sera probablement jamais terminé. Édit : je viens de voir que l’auteur a récupéré les droits et est en train d’écrire le troisième volume !
Tiens, j’ai jamais traîné mes guêtres par ici…
Je vais faire court : j’invite tous les amoureux de l’imaginaire, de la SF, de la transfiction à fréquenter ce blog.
Tout ce que ce mec conseille est de l’or en barre. C’est mon prescripteur quasi unique de bouquins, et même s’il il y a eu quelques ouvrages auxquels je n’ai pas adhéré, je lui dois bien des merveilles : Vorrh/Les ancêtres de Catling, Les flibustiers de la mer chimique d’Imbert, tout Phenderson Djeli Clarck, Les métamorphoses du couple Diatchenko, La cité des nuages et des oiseaux de Doerr …
Je me demande si ce n’est pas un ancien du Cafard Cosmique.
Merci ! Je vais regarder de près les recommandations d’un gars qui colle 8,5/10 à La cinquième tête de Cerbère, un des chefs-d’œuvre de Gene Wolfe !
Par contre « Notre part de nuit » d’Enriquez je suis le seul au monde à ne pas avoir accroché? Ce livre semble être adoré par tout le monde (et par des personnes très recommandables) mais je ne suis vraiment pas rentré dedans.
J’ai trouvé le premier tiers du livre absolument glaçant. Le second OK et le dernier quelconque. C’est dommage.
Je sors des Furtifs de Damasio, comme d’hab, c’est très à gauche, mais j’ai bien aimé (moins que La horde du contrevent mais plus que la zone du dehors où la fin est juste baclée). On voit que l’auteur reste dans sa zone, mais il y a toujours de bonnes idées, même si ça tire parfois un peu trop en longueur ou en lourdeur (la typographie originale, encore, ça me va, mais les inversions de lettres, ça heurte vraiment la lecture).
Il y a clairement des hauts et des bas dans le livre, mais le message global et la critique de la société surtout me parlent. C’est clairement pas pour tout le monde, c’est pas celui que je conseillerai en premier de l’auteur, mais je suis content de l’avoir lu.
@bigduff un grand merci pour ton lien de blog. Ça m’a donné plein de pistes pour de nouvelles lectures avec des choses très prometteuses !
Les Furtifs j’ai essayé plusieurs fois, j’ai jamais réussi à dépasser le tiers du livre (et pourtant j’ai adoré les deux autres que tu cites). On dirait presque une caricature de lui-même avec les trurebelz qui parlent comme des guedins. Et pourtant je suis du même bord, mais j’ai trouvé que ça manquait de finesse. Du coup je n’arrivais pas à sympathiser avec les personnages. Pourtant j’ai trouvé plein de bonnes idées comme la ville privatisée d’Orange, les furtifs eux-mêmes…
J’ai lu en entier, après avoir adoré La Horde du Contrevent, et j’en ai le même avis. J’ai trouvé le début pas mal, mais la fin poussive, rhooo…
Damasio, je trouve ça super lourd et indigeste. Jai été au bout des Contrevents mais je le trouve tellement survendu…
Vous me donnez clairement pas envie de me lancer dans ses autres oeuvres ^^
Bah vu que La Horde du contrevent possède la fin la plus obvious que j’ai jamais vue. Là si vous dites que la fin est encore plus prévisible, la réponse est dans le résumé ou sur la couv’ alors ?
Comme on dit, ce qui compte ce n’est pas la destination mais le voyage. Pour la Horde la beauté de la langue, le type de narration, tout s’accordait pour en faire un très beau roman.
Dans le cas des Furtifs le style pompeux se retourne comme une crêpe (en tout cas de mon point de vue) et rend l’ensemble assez indigeste et ridicule. Est-ce que c’est parce que c’est un roman d’anticipation, plus proche de nous, ou parce que la recette ne fonctionne plus, je ne sais pas.
Tellement. C’est comme Rogue One, la fin est évidente et c’est de très loin le meilleur Star Wars (et oui, this is the hill I want to die on).
C’est clair qu’il faut être accroché pour lire les furtifs. Mais je trouve les idées très bien. Et clairement, pour moi, il faut avoir lu d’autres choses de lui, avoir aimé et se dire qu’on veut aller plus loin.
L’avis du blog posté par @bigduff est loin d’être déconnant.
https://justaword.fr/les-furtifs-b768b049afb8
Et je rejoins d’autres sur La Horde du contrevent, c’est un des rares livres de l’imaginaire que j’ai lu où la langue et le style valent eux aussi le coup en plus de l’histoire. Mais le coup des glyphes pour chaque personnage, ça m’avait par contre bien gonflé et pareil pour les furtifs.
C’est bien écrit et il y a plein de bonnes idées.
Par contre je n’aurai pas casé Hyperion dans « les 20 romans pour débuter en douceur dans la science fiction »…
On s’habitue très vite puisqu’il y a finalement peu de personnages qui parlent vraiment et qu’ils ont tous un style très particulier (pour la Horde).
Clairement !
Bon alors j’ai eu l’idée de génie de (re)lire Étoiles, garde-à-vous !.
Premier constat, j’étais persuadé de l’avoir lu et je suis maintenant convaincu que ce n’était pas le cas. J’ai tout simplement vu Starship Troopers. Et comme @Jean_Neige, j’avais adoré et puis avec mon grand âge, j’ai du me convaincre que j’avais lu le bouquin. Bref…
Deuxième constat, c’est complètement nul (le romain). On se fait chier d’une force, c’est impressionnant (alors que c’est très court). En gros l’idée est de mettre en scène la guerre vue par un gars, Juan Rico, qui s’engage et qui raconte à la première personne. Le mec est clairement con comme une valise (ce qui est bien rendu dans le film, d’ailleurs) et on se demande comment il peut monter en grade. Mais surtout, il y a très peu de scène de batailles (deux, en gros) et Heinlein réussit très bien à rendre le chaos probablement ressenti par un soldat. Et donc c’est le bordel, on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe.
Le reste est une longue et pesante description de la formation du mec. Imaginez La stratégie Ender écrite avec les pieds et racontée par un crétin en pâmoison devant des sous-officiers sadiques (enfin, durs, comme on dit) et des profs proto-fascistes. C’est consternant. Il y a notamment deux chapitres, en gros, qui sont des monologues de représentants du « savoir » et de l’autorité. Et c’est là qu’on constate une fois de plus qu’être prof de philo, de sciences politiques ou de sociologie, bah c’est un métier et qu’un écrivain ex-militaire peut difficilement produire un discours qui fait autre chose que singer (au sens littéral du terme) ces gens. Alors la partie militaire du récit me semble très réaliste (et encore une fois, les combats sont chiants mais l’impression qui en ressort est tout de même notable), mais pour les sciences politiques ou la morale c’est affligeant.
Est-ce que c’est pour autant facho ? Ou au moins réac ? J’ai noté deux choses importantes.
D’abord c’est d’un sexisme ahurissant. Je ne parle pas de misogynie : il y a même des passages à la gloire des femmes, plus intelligentes que les hommes, plus rapides, etc. Les vaisseaux spatiaux sont systématiquement pilotées par des femmes parce qu’aucun homme ne leur arrive à la cheville. Mais tout ça est construit sur l’idée que l’espèce humaine contient deux races : les femmes et les hommes. Tout le bouquin met en scène une ségrégation complète entre hommes et femmes et le héros fait preuve d’une niaiserie qui pourrait être touchante si on oubliait ses fondements.
D’autre part, une idée fondatrice du roman est que le droit de vote est réservé aux vétérans (hommes et femmes). Tout le monde peut s’engager et si on fait ses preuves, on a le droit de vote, sinon macache. C’est le point le plus controversé du roman, mais c’est paradoxalement celui que je trouve le plus ambigu. En gros Heinlein nous fait de la morale kantienne « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d’une législation universelle ». Son argument est de dire que seul les personnes qui sont vraiment capables de faire passer les intérêts généraux devant les leurs doivent avoir le pouvoir. Et il défend l’idée que seuls les vétérans ont montrés qu’ils étaient capables de ça. C’est au minimum naïf, ou même très con. Fasciste, je ne sais pas.
Après, il y a d’autres indices de « bien à droite » comme la défense de la peine de mort, l’idée que sans expansion, l’espèce est vouée à disparaître, etc. Mais ça pourrait être des idées attribuées aux personnages, alors que la défense de sa version de l’impératif kantien semble être vraiment son point de vue.
En tout cas, c’est assez mauvais, je ne vois pas trop l’intérêt de ce roman. A contrario, le travail d’adaptation de Verhoeven et Neumeier pour le film est vraiment impressionnant.
merci pour ton avis qui va m’éviter de lire ce livre qui était dans un pile je ne vais pas perdre mon temps
j’ai tellement aimé le film qui doit etre dans mon top 20/30 (en fait, je pense que c’est Verhoeven qui est dans mon top plus que ses films :p).
Mais quitte à parler du film que j’ai du voir une bonne douzaine de fois, je pense qu’il se distingue de l’oeuvre d’origine par la satyre qu’il porte ouvertement.
Satyre qui n’avait pas été totalement comprise par les critiques de l’époque qui taxaient ouvertement le cinéaste de raciste-nazi (si je ne dis pas de bêtise y’avait une sorte de joute washington post / NYT à l’époque)
Le film, à mon avis, ne doit pas être vu comme une glorification du fascisme ou du racisme. Comme tu le mentionne justement, par l’exagération des éléments militaires et de la hiérarchie sociale, il offre une satire de l’autoritarisme et de la militarisation à l’extrême.
Le choix de Verhoeven d’incorporer des éléments visuels et thématiques rappelant des régimes totalitaires du passé n’est pas une célébration mais une critique. Il utilise l’esthétique nazie non pas pour promouvoir ces idéaux, mais pour les dénoncer, en montrant jusqu’où peut mener l’idolâtrie de la force et de la domination.
J’ajouterai pour finir, que la dimension satirique de « Starship Troopers » est renforcée par son traitement exagéré de la violence et son utilisation ironique de la propagande, rappelant les films de guerre classiques et les œuvres de science-fiction.
Donc je te rejoins, à la fois sur le traitement du film mais aussi sur le fait qu’à minima le film n’a rien de propagande fasciste
Oui, oui, je pense que tout le monde a cet avis sur le film maintenant (HS : il y a deux suites directes dispensables (2004 et 2008), puis deux autres films (Invasion en 2012 et Traitor of Mars en 2017, et une série animée en 1999, qui à très mal vieillie visuellement parlant mais dont certains épisodes tenaient finalement mieux la route que les films) (ah et il y a aussi bien sûr eu un « Starship Troopers The Miniature Game » et un « Starship Troopers The Roleplaying Game », et plusieurs jeux vidéos dont un assez récent qui apparemment très, très bonne presse, « Starship Troopers : Terran Command », ouf !).
Après concernant Verhoeven, j’ai découvert récemment que certains considéraient aussi son « Showgirls » comme un film injustement méconsidéré à l’époque, et que ce dernier aurait, pour un certain public, obtenu le même genre de statut de « film culte » depuis. J’avoue sur ce dernier point ma totale incompréhension (mais c’est toujours hors sujet).