CQFD ! ![]()
Je suis toujours étonné du raccourci qui amène à penser que le premier argument entraine le second. L’usage n’est pas les gens. (Et, en l’occurrence, l’usage moderne est justement d’écrire 2e, 3e etc. Peu importe que les gens le réalisent ou pas).
L’usage est le fait des usagers. Les usagers de la langue sont les gens qui la parlent et l’écrivent. Si les gens utilisent plus souvent ieme que e, cela s’imposera (et inversement si c’est e, mais qui me paraît bien plus rare). A noter que personnellement je m’en fous, je comprends les deux et je suis pour une langue plus flexible.
Source dans ton chat :
Fantastique.
Je suis, entre autre, sur un forum où des francophones essaient d’apprendre le Français à des Américains.
L’autre jour, une question s’est posée à nous.
Faut-il dire « De toutes les chauves-souris, Batman est LE meilleur » ou « De toute les chauves-souris, Batman est LA meilleure? »
Parce que bon… Le féminin et Batman, hein… ça va ensemble comme « justice sociale » et « Claude Guéant ».
Pour résoudre cet épineux problème, j’ai eu une idée.
J’ai mailé l’Académie Française pour demander.
… Et là je viens de recevoir une réponse. :>
Je cite:
On dit « la meilleure ». Cette nécessité grammaticale n’affecte en rien la virilité de l’homme chauve-souris (pas plus, d’ailleurs, que ses liens, plus ou moins platoniques, avec Robin).
Épique
Eh bien, il y a dans ce cas de gros soucis à se faire quand on voit ce qui s’écrit sur les réseaux « sociaux » ! ![]()
Tu a réson, apré tout, pourkoi nou embété si sela ne nui pa a la conpréension… ![]()
Bravo, comme c’est poétique ! ![]()
Amen ! ![]()
Je comprends l’humour que tu as voulu mettre dans ta réponse, mais, à part le bon trait d’humour, le côté excessif de l’exemple nuit à ton argumentation. ![]()
Parce qu’il est vrai que les usages dont nous parlons sont du même ordre de ton exemple.
Voilà pourquoi je déteste souvent les discussions sur l’orthographe.
Qui sont, en général en plus, et toujours de mon point de vue, totalement éloignée de la pratique de la langue.
Avec ce petit côté « culpabilisant » que j’exècre.
Il est bien trop réducteur (et erroné) de confondre usagers et gens. La langue est une construction sociale qui dépasse de loin l’individu. Les usagers font la langue, oui. Les gens, c’est une toute autre histoire (et dans le cas d’une langue aussi normative que le français, ça semble loin d’être évident…)
Avec tous vos débats, je vais plus jamais oser ecrire 2ème ou 2e (on dirait un numéro d’appartement
). Donc maintenant je systématiserai « en deux » ou « après le 1er » (puisque « 1er » ne semble pas faire débat).
Parce que oui, moi aussi j’ai pris l’habitude d’écrire 2ème, 3ème, etc.
Mais je ne prétends pas à de la production littéraire académique, donc je le vis bien.
Évidemment on est d’accord. Quand je dis les gens, c’est en les considérant dans leur individualité mais aussi les groupes sociaux qui les composent. On ne parle pas et on écrit pas pareil selon la région de France ou le groupe social auquel on appartient. Et il y a des effets d’influence asymétrique sur l’usage de la langue.
D’où ma première intervention sur le fil qui consistait à appeler à la bienveillance et la tolérance sur les façons d’écrire et le suivi de règles académiques.
Parce que souvent ça se résume à deux arguments : « vous nous faites chier avec vos règles, on peut bien parler comme on veut » vs. « si on ne met pas de règles ce sera le foutoir ».
Et les deux camps ont raison, sinon ce serait trop simple.
Vouloir s’accrocher absolument aux règles en vigueur sans tenir compte de l’usage est une erreur ; on le sait et c’est pour ça qu’on ne préconise plus (depuis longtemps) l’emploi du subjonctif imparfait par exemple. Ou, pour rester proche de notre exemple, que la graphie « 2ème » est très répandue.
Maintenant l’argument qui consiste à dire « tant qu’on comprend c’est bon » est lui aussi fallacieux car il n’est valide que jusqu’à l’échec : en gros j’écris comme je veux, donc fut un momment quand que j’ai vouloir dit sera comprenable tant que ni soit.
Il est donc nécessaire d’observer des règles, même si on a le droit de s’en éloigner ; si tout le monde s’en éloigne l’erreur deviendra sans doute la nouvelle règle. En attendant, il faut bien qu’il reste des vieux barbons comme nous (il y a au moins deux traducteurs dans ce fil) pour veiller au bon usage desdites règles. On a un peu l’image du vieux professeur acariâtre qui a traumatisé des générations d’enfants à coups de dictées absconses qui nous colle à la peau, mais ce n’est pas pour le plaisir de faire chier le monde que l’on milite pour l’application des règles.
C’est d’ailleurs pour ça qu’à titre personnel je ne reprends pas les gens qui se plantent (sauf cadre pro vu que c’est mon métier). On a trop vite fait d’être catalogué comme un pédant qui sait tout mieux que tout le monde même quand on veut juste rendre service (cf. le côté « culpabilisant » que tu mentionnes). Je ne le fais que pour les gens qui me connaissent bien et que je sais qu’ils ne vont pas se vexer.
EDIT et pour me plaindre des fautes récurrentes dans la publicité, les médias, les journaux télévisés… où clairement l’orthographe n’est plus une priorité. Quand j’étais gamin j’avais tendance à me fier à tout ce qui était imprimé : une pub, une affiche, une revue… mes certitudes ont volé en éclats le jour où j’ai vu une belle pub carrefour affichée en énorme dans la rue : « De quoi nourir [sic] vos rêves »
Pour avoir été de l’autre côté du mirroir, celui qui les écrit ces pubs, je peux t’assurer que tu te trompes (trompais^^) au moins pour ce secteur. C’est au contraire un domaine écrit où tout est lu, relu, corrigé, validé souvent de multiples fois, parfois même en faisant appel à des spécialistes. Sans compter qu’en prod, on y retrouve même pas mal de relecteurs / correcteurs venus valoriser leur expérience dans une seconde carrière plus juteuse.
Par contre, l’exercice impose souvent de devoir exploiter des phénomènes populaires, peu importe leur absurdité. Et n’a évidemment aucune finalité artistique ou littéraire. Mais le hasard ou l’involontaire y sont bien rares.
tu veux dire que la shitstorm de la « crème quantique » de Guerlain était calculée par leur communiquants ? ![]()
2e, moi ça me fait penser à la classe de seconde E.
A quand la crème de Schödinger? Avec elle, les rides sont à la fois là et pas là (jusqu’à ce qu’on vous regarde et qu’elles soient là)
C’est le moment de republier cette vidéo sur l’orthographe pour éviter l’amalgame de la langue et de son écriture ![]()
On m’a déjà redirigé plusieurs fois vers cette vidéo et je ne la trouve pas terrible, pour être franc.
Je préfère celle de Muriel Gilbert, correctrice au Monde dont j’ai déjà parlé ici :
bien joué ![]()
Ou qu’ils s’en foutent royalement ? A 600+€ le pot de crème, ils s’attendaient certainement à déchainer les réseaux sociaux. Sans que ça ait probablement la moindre importance par rapport à la cible visée. Pire, ça leur a fait un buzz gratos avec une adversité certainement inaudible pour leur cible (entre le vieux scientifique en tweed qui fait pitié et le jeune chercheur incapable d’écrire correctement, ça ne va pas aider la vieille pigeonne habituelle à aligner deux neurones pour réaliser qu’on se fout une fois de plus de sa gueule; de toute façon, ça fait un nombre oublié de décennies que Guerlain et confrères lui ponctionnent des sommes toujours plus indécentes sur des promesses toujours plus débiles, si l’intelligence avait son mot à dire, ça se saurait).
C’est pas passé cette fois, c’est pas grave. On retire « quantique » de la promesse, on l’induit dans le texte. Ca revient exactement au même (et, pire, tout cela augmente même probablement l’attrait du produit). D’ailleurs, ça reste dans la version internationale. Preuve de plus qu’ils n’en ont rien à cirer vu qu’ils savent parfaitement que c’est une question de jours avant qu’un autre « chevalier blanc de la science » fasse passer le message in english…
Perso, ce qui m’étonne le plus dans ce genre de promesse de merde, c’est qu’elle franchisse le juridique. J’ai beaucoup bossé pour de l’alimentaire et vous n’imaginez même pas comment la validation juridique peut être casse-burnes pour des conneries. Visiblement, pour les cosmétiques, aucun souci à tartiner du bullshit à la truelle…
Merci @Dust
Idem. Autant on se doit d’être des « obsédés textuels » (copyright Richard Herlin) dans le cadre de notre travail, autant ça n’a pas sa place ailleurs, amha (bon, sauf quand certains ont l’outrecuidance de parler de chocolatine au lieu de pain au chocolat, bien sûr, mais là, c’est plus la défense du bon goût qu’autre chose). ![]()
Je te dirais bien qu’ils ont pris ce R parce qu’ils en avaient besoin pour la promo de Starfield, mais hélas… ![]()
Ça n’est pas justement la fonction de ces petites précisions qu’on trouve parfois dans la communication des cosmétiques : « probablement la meilleure », « parmi les plus efficaces », etc. ?
Une ancienne collègue avait fait un stage dans le luxe et m’avait raconté qu’ils faisaient justement très attention à ce genre de chose.
Pis d’façon, faut aussi lire les petites lignes :



