Le jeu de société moderne, une définition juste. Ou juste une définition

Le pire pour moi, quand on veut définir un prétendu « jeu de société moderne » c’est de penser en termes de mieux et de moins bien, ou même en termes d’avant et d’après.
Joueur passionné depuis les années 80, suffisamment curieux en tout cas pour ne m’être jamais arrêté aux têtes de gondoles, j’ai toujours eu l’impression de pratiquer le « jeu de société moderne » comme certains le décrivent.
Et pour cause : je pense que tel qu’il est souvent défini aujourd’hui, le jeu de société moderne est davantage une pratique qu’une typologie ou un (vain) cahier des charges (hasard contrôlé, pas d’élimination et tout le toutim…).
Ce ne sont pas les jeux qui créent les façons de jouer, car le contraire est tout aussi vrai. La modernité est un concept cyclique et intemporel, à la fois toujours neuf et toujours désuet. Le cultissime et indéboulonnable Detective Conseil ne constitue-t-il pas depuis près de 40 ans une des portes d’entrées dans notre loisir une fois passé le cap du Cluedo et des livres-jeux ? Et que penser du fait que l’un des plus gros succès d’une icône du « jeu moderne », j’ai nommé Bruno Cathala et son Five Tribes, puise son inspiration dans ses mécaniques ancestrales d’Awalé ? Proposer à ma tablée de découvrir le vieux Full Métal Planète reste de mon point de vue une posture tout aussi moderne que leur imposer le dernier deckbuilding à la mode, aux mécaniques tout aussi éculées (si ce n’est dans un temps plus restreint), ce qui tendrait à prouver que la notion de jeu de société moderne tient davantage de l’approche de notre loisir que de la simple temporalité.
Je me rends bien compte que ce qui précède est à la fois légèrement pédant et franchement discutable, mais on ne me taxera pas de nostalgie tant j’ai la conviction qu’il sort autant de jeux frais et novateurs aujourd’hui qu’hier, même si j’ai l’impression qu’ils se noient bien plus vite et plus profondément dans le rythme industriel des sorties :cry:

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Je voudrais pas dire, mais depuis qu’il a créé son sujet il n’y est plus retourné. Pour autant qu’on sache c’est peut-être une simple introspection qu’il a eu dans un moment de déprime, et il ne sait même pas qu’on est maintenant en train de discourir en boucle sur la notion de jeu de société moderne :thinking:

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Oui, enfin il a créé son sujet il y a 7h, laisse-lui le temps… :slightly_smiling_face:

Je pense que c’est une question de perspective personnelle vis-à-vis des jeux aussi. Par exemple, j’aime bien une partie de Scrabble ou de Trivial Pursuit, alors que le Monopoly est le pire jeu existant de mon point de vue. J’ai des goûts très très larges, dur de trouver un truc que j’aime pas, alors c’est peut-être le seul jeu qui me pose un problème (Il y en a évidemment d’autres que je n’apprécie pas, mais aucun où je m’ennuie à ce point).

Et donc, si quelqu’un me demande si j’ai le Monopoly chez moi, quand je dis être fan de jeux, ben la réponse est souvent sarcastique. De là à faire l’amalgame avec les jeux anciens vs modernes, il n’y a qu’un pas.

Sinon, un jeu moderne, c’est peut-être tout simplement un jeu moderne, c’est-à-dire à définir selon une date ou période référence. On pourra alors discuter de jeux de transition ou que sais-je, mais au moins on aurait un outil de classement clair et facilement utilisable.

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Pour moi, c’est la diversité, le choix. De mécaniques, de thèmes, de durée, de nombre de joueurs, de gestion du hasard, de visuel travaillé ou pas, de matériel amélioré ou pas, de règles nombreuses ou pas, etc…

En mixant tout çà le nombre de jeux devient infini.
D’où l’importance à mon sens de définir avant tout le public concerné et les objectifs de l’association et des animations prévues.

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Alors, un jeu c’est quoi ? Puis définir société ? Et enfin moderne ? Finalement, les règles de Lacerda sont assez simples :slight_smile:

Pour rebondir a mon propre message du dessus, contre exemple, suite à une petite visite d’un Jouet Club :

Pour commencer, :heart: pour tous, merci pour vos réponses.

Faut bien dormir un peu aussi hein :smiley:


L’objectif de cette discussion c’est bien de trouver des éléments permettant de définir ce que j’appelle le « jeu moderne » même si j’ai bien conscience que même cette appellation n’est pas pertinente.
Parce que par exemple, le très vieux Full Metal Planet en fait pour moi partie.

Mais avant d’aller plus loin, je me dois de réagir à ceci :

Je cite @Thanos parce qu’il est le premier à réagir mais j’ai bien tout lu tout le monde et je suis d’accord avec tous pour dire que c’était une réponse maladroite dans sa forme, parce qu’elle exprimait mal son fond.

En fait, je ne vous ai pas tout dit - et je vais d’ailleurs éditer le message initial pour les éventuels futurs lecteurs.

Je le mets en spoiler parce que c'est long et tl;dr: la réunion avait été préparée, ils nous connaissent déjà, savent ce qu'on propose et à quoi on fait jouer et ma réponse, qui voulait en effet dire qu'ils n'ont pas besoin de nos services pour jouer à un jeu qu'ils connaissent déjà, n'a pas été la seule et a été développée.

La structure en question, c’est ce qu’on appelle chez nous une maison des habitants. Il y a en a une dizaine à Grenoble.
C’est une sorte de mélange entre une mairie annexe (on peut y trouver des services comme payer son abonnement de stationnement ou profiter d’un écrivain public) et une MJC (ils proposent des tas d’animations, de rencontres, etc.).

J’y suis déjà intervenu trois fois avec mon association, pour faire des soirées jeux à destination des familles, avec des enfants à partir de quatre ans.
On leur a sorti des jeux comme Imagine, Concept Kids, Bubble Stories, Woolfy, Dino Hunt Dice, Tsuro, Attrape Rêves, Flash 8, Bandido, Aquarena, les Ma Première Aventure, les BD de Makaka, etc.
Donc du récent et du (un peu) moins récent.

Et l’échange en question a eu lieu en fin de réunion, après qu’on ait présenté nos activités, nos autres interventions, les différents jeux qu’on propose, expliqué notamment le principe des jeux coop, des jeux legacy, des jeux de rôle, etc.
Nous étions en train de définir des sessions à destination cette fois de leurs bénévoles, pour leur présenter des jeux et leur permettre de le faire ensuite auprès de leur public. Une sorte de « formation », et je mets des guillemets car nous n’avons aucun agrément ni aucune compétence officielle pour le faire.
C’est à ce moment là que le Cluedo a été mentionné.

Ce que je voulais exprimer, comme deviné par certains d’entre vous, c’est qu’en effet ils n’ont pas besoin de nous pour découvrir un jeu qu’ils connaissent déjà - faut savoir que jusqu’à présent ils nous ont payés pour venir faire jouer les gens.
Mais je reconnais aussi que je fais partie de ceux qui pensent, peut-être à tort, que le jeu « moderne » vaut mieux que le « pas moderne ».
Et ça c’est l’erreur que j’ai commise, ça s’est senti je pense dans le ton de ma réponse, ce qui en a sans doute brouillé le message.

Mais il faut que vous sachiez aussi que je n’étais pas venu seul, et que mon comparse a enchaîné en expliquant que nous avions plutôt vocation à faire découvrir des jeux peu connus du grand public, en reformulant ce que j’avais maladroitement exprimé.
Donc au final je pense que le message est passé.
Et on a défini les dates de nos sessions :slight_smile:


Cela dit, et j’en reviens à la question posée, je me suis retrouvé devant la difficulté à expliquer clairement, sans recourir à des tas d’exemples, en quoi « nos » jeux sont différents des grands classiques.

J’aime bien cette approche, mais elle ne couvre pas tous les jeux :

Je vais prendre le temps de regarder les vidéos proposées plus haut, et de mûrir vos réponses.

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C"était une plaisanterie hein !
Merci pour le développement, on se doutait un peu que tu n’avais pas eu le temps de tout dire.

Par contre je me dois de signaler cela : « après qu’on ait présenté nos activités » :scream:

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Tu l’aurais écrit comment ? :thinking:

« Après qu’on a », après que est toujours suivi de l’indicatif puisqu’on expose un fait et non une hypothèse.
Avant que + subjonctif, après que + indicatif.
C’était mon moment pédantesque, désolé ! Cela dit j’ai plus d’indulgence sur ce genre d’erreur que des monstruosités comme « faire sens » ou « adresser le problème ».

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Ah ben j’avais oublié cette règle :wink:
Je l’aurais mis aussi au subjonctif mais en fait c’est pas logique …

Tu as tout à fait raison, moi aussi j’avais oublié :confused:

Afin de se rappeler une fois pour toutes la règle de la construction «après que + indicatif», retenons cette petite astuce: «avant qu’une chose ne soit faite, on ne peut la faire. Mais qu’après qu’elle est faite, elle n’est plus à faire.»

Et je laisse la fôte, pour la postérité :slight_smile:

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Oui. En revanche, j’accepte l’accusation de snobisme car je pense que parfois j’en fais preuve à l’encontre de certains des classiques.
Par exemple : ma belle-mère ne sait pas ce qu’est devenu son jeu de Bataille des animaux qu’elle proposait aux enfants.
Moi je sais :smiling_imp:

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Pas détruit quand même ? Même un jeu naze j’aurais du mal, je préfèrerais encore le refiler à une obscure association ou succursale (bon, c’est peut-être pas un service à leur rendre…)

Non, « rangé ».

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Au moins ça fera le bonheur des archéologues du futur.
"Ce domicile appartenait à un dénommé Patman, et son bien le plus précieux était un genre de jeu de cartes avec des animaux aujourd’hui disparus, étant donné qu’il avait pris soin de le protéger et le dissimuler aux yeux de tous.

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Excellent !

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J’apporte mon pion au sujet :

pour moi moderne c’est avant tout des jeux contemporains auxquels nos grands père et nos grands mères n’ont pas joué :wink: oui car quand on a un âge certain les jeux anciens sont forcément à chier. Plus tard ça s’appelle dès madeleines de Proust.

Ensuite, au delà de l’offre qui semble s’être grandement étoffée il y a point qui pour moi me paraît essentiel : il y a une partie de l’offre qui s’adresse à des « adultes » alors qu’avant le jeu de plateau était pour les enfants du moins familial. Ceci a fortement contribué à complexifier les mécaniques pour faire évoluer le jeux de plateau en fonction que l’âge que prenait la clientèle.

Quand j’étais minot mes parents achetaient un jeu de société pour jouer avec leurs enfants (pour leur faire plaisir), 30 ans après, je suis désormais parent et j’achète des jeux pour mon plaisir et je fais jouer mes enfants à ces mêmes jeux :nerd_face:. C’est plus du coup pour les ouvrir aux jeux plus complexes à mécaniques multiples. Pour autant je continue à jouer avec eux à « attrape carotte » :grin:

Donc finalement pour moi, moderne évoque « pour adulte », « mécaniques multiples » et actuel.

Je trouve que les jeux vidéos prennent exactement la même direction (en tout des grandes marques ont pris ce créneau)

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Petit digression : je dirais même que ce sont les jeux vidéos qui ont permis l’essor du jeu de société.
Avec ce petit enchaînement : smartphones > jeux mobiles > les adultes découvrent qu’on peut jouer sans que ça soir forcément enfantin > tiens, il y a d’autres types de jeux ?
Donc merci Steve Jobs :smiley:

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Pour le coup le placement « enfantin » du jeu de plateau c’est « récent », après guerre je dirais au doigt mouillé.
Parce que le jeu de plateau traditionnel était bien souvent l’apanage d’une élite, que ce soit les échecs forcément (jeu des rois, roi des jeux), le backgammon, bridge, tarot (les premiers jeux de cartiers étaient de véritables oeuvres d’art) ou bien le senet, dont on trouvait des exemplaires dans les tombes des pharaons…
Les enfants jouaient plus souvent avec des poupées, bâtons, cerceaux, etc. J’aime beaucoup la toile de Brueghel, les Jeux d’enfants, c’est très drôle à regarder (notamment le fameux « bâton merdeux »).

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