Le jeu de société moderne, une définition juste. Ou juste une définition

En parlant de jeux de société classiques, je ne me rappelle pas avoir vu autant de bon rebondissements dans nos pubs françaises pour Destins :

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Pourtant, pour certains, le Monopoly est leur jeu ultime ! :grin:

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Je définis un jeu de société moderne par ses objectifs qu’il tente d’atteindre et qui correspondent plus aux besoins / attentes des joueurs d’aujourd’hui :

  • pas de downtime, temps mort pour les joueurs à qui ce n’est pas le tour, qui ne doivent pas attendre le tour de l’autre, ou tout du moins qui doivent réfléchir à ce qu’ils vont faire.
  • les joueurs ne peuvent pas être éliminés ( ou bien vraiment juste à la fin mais c’est limite )
  • un joueur ne peut pas être marginalisé et subir les autres en permanence ( donc un équilibrage dans le tour des joueurs afin de limiter les écarts par exemple… )
  • la durée du jeu ne peut pas être infinie, et donc une mécanique ou la combinaison de mécanique doit marquer la fin du jeu.
  • le hasard ne doit pas être déterminant dans la victoire d’un joueur
  • une thème fort en cohérence avec les mécaniques ( si ce n’est pas un jeu abstrait )

Les jeux abstraits et/ou party game sont encore à part pour moi.
Certains jeux modernes reprennent des mécaniques classiques d’anciens jeux de carte (plis/collection…) remis au gout du jour en y associant des mécaniques modernes qui prennent en compte les objectifs cités ci -dessus avec du coopératif/solo histoire d’élargir la cible tout cela édulcoré par du narratif / challenge / campagne, et bien sûr des codes graphiques forts et de belles illustration pour créer l’envie et déclencher l’acte d’achat du dernier mètre voire le coups de coeur en boutique. Oui le jeu « moderne » est maintenant clairement un argument marketing pour les nouveaux initiés.

Autre approche (c’est la discussion sur Bauza qui m’y a fait penser) : le jeu moderne est un objet composite, alors qu’avant c’était plus un bloc.

Avant, tu jouais au Monopoly, ou au Cluedo, ou à Dix de Chute, ou au Scrabble.
Maintenant, tu peux jouer à un jeu de pose d’ouvriers, à un jeu de plis, à un jeu d’Antoine Bauza, à un jeu legacy, à un jeu semi-coop, à un escape game, à un jeu illustré par Vincent Dutrait, à un jeu édité par LBDJ, bref, il y a plein de points d’entrées différents sans pour autant être exclusifs les uns des autres.

Une piste juste, ou juste une piste ?

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Oui mais bon la granularité de l’appelation du jeu auquel tu joues est franchement subjectif à la personne. L’offre était réduite et les auteurs/illustrateurs/mécaniques n’étaient pas identifiés avant ( et ne le sont toujours pas pour les profanes ) donc les gens tu les entends encore dire, « viens on va jouer à blanc manger », « skyjo » ou à « uno »… Pourtant ce sont bien des jeux modernes non ? Le point d’entrée du nom du jeu reste le principal pour la grande majorité de la population.

Oui en fait, tu expliques que c’est un loisir qui a évolué. Comme pour le cinéma ou les comics ou les sports urbains.

C’est une bonne piste pour faire comprendre à celles et ceux qui ne s’y étaient pas tellement intéressé qu’il s’est passé des choses depuis 1992. Le jeu a évolué, tout comme les joueuses et les joueurs. L’offre ludique s’est tellement étoffée qu’il y a forcément un jeu pour chacun.

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On n’y arrivera jamais :sob:

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Alors je pense que ta définition du jeu moderne est utopique :sweat_smile:
La plupart de tes points sont pourtant encore présents dans les jeux de nos jours …

Fixed :grin:

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Certains manquent de modernité :wink: Simplement les jeux essaient de tendre vers cela. :stuck_out_tongue:

Je suis d’accord que les défauts mentionnés essaient d’être (plus ou moins) corrigés avec des mécaniques mais c’est compliqué pour certains.

  • Le downtime est toujours d’actualité dans la plupart des jeux, surtout sur les jeux calculatoires. Certains le limite fortement et d’autres l’annulent (jeux de cartes ou coop par exemple)
  • Si tu as des dés pour les combats, des cartes à piocher pour faire ton jeu, la chance sera toujours un facteur important. Alors peut être pas pour déterminer ta victoire directement mais ça y contribuera tout au long de la partie.
  • L’élimination d’un joueur est souvent présent (Loup Garrou, Perudo, etc.). Certains jeux ont trouvé la parade en ayant pour but « le premier joueur à (…) fin de partie » ou alors de déclarer un perdant et les autres joueurs dépendent d’un classement.
  • « Choisissez un joueur et … » c’est encore très fréquent dans les jeux. Dans les jeux de plis, tu as très souvent le choix de « charger » un joueur :sweat_smile:

Mais je suis d’accord avec toi pour dire que si on compare un jeu actuel avec ceux de la première génération, les défauts tendent à s’estomper :smiley:

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À noter que ce qui est présenté comme défaut pour (raccourci) nous ne l’est pas forcément pour d’autres.
Je connais des gens qui kiffent le hasard dans les jeux.

Tout à fait d’accord avec toi. Le hasard ne m’a jamais dérangé. J’adore les jeux de dés :slight_smile:

Mais je pense que l’on sera tous d’accord sur le downtime … a moins que tu aies une envie de chier à chaque tour, tu n’en trouveras pas d’interet à celui-ci :wink:

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Oh yeaah baby !!
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Ca c’est pas la définition du jeu moderne, c’est les qualités qu’on recherche dans un eurogame :stuck_out_tongue:

Pour moi c’est même LA bonne piste.
Plutôt que d’essayer de distinguer les jeux d’avants des jeux d’aujourd’hui ce qui est, d’après moi, presque impossible tant il y a de contre exemple à presque toute tentative, ça me semble être une très bonne idée de mettre en avant la très grande diversification de l’offre, et de pointer du doigt, comme le dit @Gurderman, le parallèle avec les autres formes de culture.
Chaque nouvelle création profites des retours d’expériences des créations précédentes, et ça crée une évolution constante, on tend vers la disparition des mécaniques qui ne marchent pas, et la multiplication de celles qui marchent.

Un peu comme dans les films, il y a des bon vieux classiques qu’on regarde en se disant qu’ils ont créer une mouvance, mais en sachant que depuis des tas de sorties ont été, sont et seront des versions améliorées et plus intéressantes de ce genre. (Bien sur il y a aussi les tentatives ratés de faire avancer les codes de son genre, et les pales copies)

Et du coup que soit ils continuent de regarder encore et encore les mêmes 3 films (ici le cluedo ;)) qui fonctionnent évidemment et ils vont sans doute passer un bon moment mais ça peut rapidement devenir redondant, soit ils s’ouvrent un peu au catalogue pléthorique de sortie, allant du blockbuster décérébré ultra efficace, au film indépendant d’art et d’essai de 8h en passant par toutes les nuances possibles entre les 2.

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Je te rejoins entièrement, même si je m’estime infiniment moins connaisseur que vous tous, bandes de joueurs invétérés.

Le problème est dans la question : un jeu classique (au sens où un livre est classique, par exemple, ou un film comme tu dis), c’est un jeu qui… a été moderne.

(Sachant que ce n’est pas qu’une question d’époque : sur ludovox ou ici, un jeu sera « classique », mais complètement bizarroïde pour le fanatique du Colonel Moutarde ; question de public, de culture, autant que d’époque, d’où le choc à l’origine de la question de @patman .)

De sorte qu’on peut en effet se demander ce qui caractérise le monde du jeu de société aujourd’hui, ou bien réfléchir à… ce que sont les jeux classiques contemporains.

Voilà, vous avez quatre heures.


Suite imprévue du blabla : on peut toujours arguer, à raison, que l’expérience (ça fait très marketing tout ça) offerte par nombre de jeux évoqués en ces lieux est infiniment plus riche que celle proposée par Monopoly et Cluedo. Ce serait un critère fourre-tout bien pratique, ça, la richesse de l’expérience ludique. Mais les premiers joueurs du Cluedo, compte tenu de leur vie ludique, avaient peut-être une impression analogue.

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J’ai un peu tendance à raisonner en termes de succès. De ventes quoi.
Par exemple, pour moi Catane, Carcassonne, Pandémie, 7 Wonders sont des classiques - tous dispos chez Jouéclub tiens :wink:
Au même titre qu’un Verger ou un Time’s Up pour diversifier un peu l’approche.
Le problème de ce procédé c’est qu’un Blanc Manger Coco devient aussi un classique :smiley:

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Même si ça peut nous heurter, on est pour moi bien obligés de composer avec le succès et de considérer qu’effectivement, Blanc Manger Coco est devenu un classique (connu de tous, joué et offert par des non-joueurs…).

Disons que c’est le même statut qu’un Marc Levy en littérature française : c’est absolument de la merde, mais c’est populaire, ça fait vendre, ça permet à des libraires de subsister. Donc ça a sa place en littérature. Même si objectivement on peut considérer que ce n’est pas un « classique » ni un chef d’œuvre et qu’il y aurait tellement mieux à lire et faire lire…

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Eugène Sue était renommé en son temps.

Le critère des ventes a le mérite d’être objectif ; si on ajoute la durée de vie, on aura peut-être quelque chose d’intéressant.

Je ne connais pas ce titre bizarre : Blanc manger coco. Est-ce qu’il se vendra encore dans 20 ans ?

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J’ai lu un Marc Levy (il y a tres longtemps), ce n’était pas mal écrit, l’histoire avait un coté fantastique, une histoire d’amour pas désagréable, pas un chef d’œuvre non plus, mais je pense qu’il s’en prend plein la tete surtout parce qu’il vend beaucoup.
Blanc Manger se vendra probablement encore très bien dans 20 ans, mais pour moi, il ne fait pas partie du jeu moderne, mais du business, c’est un produit marketing qui ne touche finalement qu’assez peu notre communauté. Je ne l’ai pas, ni ai jamais joué et pas l’envie, je pense pouvoir trouver une alternative plus intéressante (dixit, adopter un gnou, just one, association 10és, so clover…).

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