"L'école est une priorité", vraiment?

Je suis d’accord sur le fond du métier. Ils sont bien différents. Comme prof au collège ou au lycée aussi. Comme prof au lycée en filière générale ou en filière professionnelle d’ailleurs.
Mais il y a quand même pas mal de points communs. C’est le même employeur, avec les mêmes travers. Souvent aussi des classes surchargées, des problèmes de violence, des problèmes relationnels avec les parents, et beaucoup d’attente de la société en général sur leur rôle et leur investissement.

Je suis animateur surveillant de cantine dans cette même école… j’ai donc aussi en responsabilité trop d’enfants sur leur temps de défoulement avec des moyens dérisoires. Il ne me viendrait pas une seconde à l’idée de leur interdire de courir de façon générale pour les protéger, sauf en cas de verglas ou sol glissant.

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Même si la mesure semble extrême, il est vrai que nous sommes dans une société de plus en plus procédurière où règne souvent la menace de suite juridico administrative et que de plus en plus de temps est passé à remplir des formulaires pour se couvrir…

En ces temps de Covid et avec les directives pour le moins assez floues de l’EN et assez souvent l absence de réponse des hiérarchies, il faut que la directrice (je suis en école primaire) prenne sur elle de donner des directives aux familles. Et le plus dramatique je trouve n est pas qu elle se pose la question de quoi dire quoi faire, au mieux pour la sante des élèves et de leur famille, mais quoi dire, quoi faire pour ne pas avoir de reproches par la suite (que ce soit des familles par ce que la classe a fermé pour « rien » ou parce que tout n a pas été mis en œuvre pour la sécurité des enfants, ou de l EN )
Nous sommes très souvent dans un questionnement entre ce que nous pensons être juste de faire et ce qui est attendu de nous ou qui nous sera reproché…

Et je ne parle même pas du fait d être un enseignant homme qui accompagne les élèves à la piscine, en sport, qui doit soigner des bobos…

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Surtout en ce moment, dans une classe tu peux avoir des familles pour qui le Covid est un complot fictif et d’autres qui flippent parce que 3 générations vivent dans la même maison et que papy Jeannot il a truc pour faire la voix de Darth Vader.

N’oublions pas les pauvres conseillers pédagogiques qui épluchent les FAQ du dernier protocole en vogue et en vigueur pour leur académie, pendant que les inspecteurs de circonscription demandent aux directeurs de faire appel au bon sens après chaque phrase de Blanquer, en leur accordant toute leur confiance pour prendre toutes les responsabilités. (Tout ça pour une prime mensuelle dérisoire, of course…)

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Je ne peux que vous conseiller la lecture de l’ouvrage requiem pour l’éducation nationale de Patrice Romain, très éloquent à tous les niveaux

La question n’est pas de mettre en cause les profs. On en trouve de chaque côté des gens qui exagèrent.

Ce qui devrait interpeler c’est que les enfants ont le droit de courir et de faire plein d’autres trucs sous la surveillance des animateurs de cantine et de périscolaire le soir, mais pas sous celle des professeurs pendant la récré. Dans le même lieu

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Dans le même lieu, cela interpelle c’est vrai. Comme le fait d’attendre des enfants d’être des images si tel était le cas.

Mais on manque toujours d’éléments de contexte pour juger pleinement de la situation.
Combien d’enfants restent sur le temps de la restauration scolaire ? Combien en périscolaire (ce n’est pas la même chose de surveiller 400 enfants ou 200) ? La taille de la cour ?
Combien de surveillants sont présents à ces moments là (donc le ratio adulte-enfant) ?
Combien d’élèves au global dans l’école pour combien de profs pour surveiller ? Y-a-t-il eu d autres accidents avant ? Des problèmes récents avec des parents ? Avec ceux de l’enfant blessé ?

En ce qui me concerne, ces éléments de contexte sont déterminants pour juger de la décision.
Qui interpelle malgré tout.

Sur la méridienne, nous avons en moyenne 250 élèves dont 2/3 dans la cour pendant que le tiers restant mange. Et les enfants ont assez de place pour courir (desole, je n’ai pas les dimensions de la cour)

Il me semble qu’il y a, depuis le Covid, 4-5 classes sur 12 en simultané pour les récréations du matin et midi, soit grosso modo 120-150 élèves. Donc non, le problème n’est pas le nombre d’élèves.

Il n’y a pas eu d’accident récent qui pourrait justifier un tel protectionnisme.

Par contre, il y a une nouvelle directrice depuis un an. :wink:

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Merci pour les précisions. Effectivement il y a de la place et pas autant d’enfants que cela.

Ça semble effectivement une explication plausible :wink:

Et, ben bon courage. C’est pas les gamins qui posent un soucis, ce sont les parents qui ne font pas leur job d’éducation. L’école ne devrait être là que pour enseigner le savoir et pas le savoir être. Or, les enseignants passent leur temps à gérer les comportements ou à les subir et dans notre société de l’enfant roi, les parents sont prêt à judiciariser dés que leur petit subis une réprimande : une plainte récurrente aujourd’hui est harcèlement psychologique de l’enseignant, entraînant une phobie de l’école. Lorsque l’on creuse, les problèmes dans 99% des cas, viennent d’ailleurs, de la famille ou de petites crapules dans l’établissement mais c’est plus simple de viser l’éducation nationale et un prof. C’est même devenu dans certains endroits un sport national ! Jusqu’où le prof va t-il tenir ? Combien de temps va t-il rester en place ? Cette société va mal, trés mal et je plains les profs. Sans compter qu’il faut maintenant faire attention aux échanges, aux débats, ne plus parler de religion, de minorité, d’esclavage … raz le bol !

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Concernant le covid ou la covid, je pense que l’on a pas pris le problème par le bon bout. Il fallait confiner nos anciens et faire une grosse campagne de vaccination des actifs. On commençait par l’hôpital, l’école afin de permettre aux enfants d’être scolarisé et aux parents d’aller au boulot, puis les actifs en entreprise. Les anciens, en dernier. Ainsi l’école pouvait fonctionner, les parents aller au boulot, les commerces pouvaient ensuite poursuivre leur activités et, en dernier, nos anciens qui eux, en attendant, pouvaient se confiner. On a fait a l’envers, tant pis. Dans une semaine faudra fermer les écoles ou accepter un taux de contamination catastrophique.

Alors, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais surtout ce ne sont pas les mêmes responsabilités il me semble.
Les récréations sont gérées par l’école sous la responsabilité du chef d’établissement, et le temps périscolaire est sous la responsabilité du référent périscolaire, qui dépend de la mairie non ?

Je ne suis pas tout à fait d’accord.
Pour apprendre à se comporter correctement en société,

il faut avoir une société.

C’est très facile d’inculquer des règles de bonne conduite à un enfant, et généralement ils maîtrisent très bien la théorie, mais c’est confronté aux autres que l’apprentissage se fait vraiment je pense.
Et là l’école a son rôle à jouer - comme la crèche avant, ou le club de sport sans doute.

De plus, depuis ses origines chez nous (coucou les Jules et leur république), l’école publique s’est donné pour mission de former les citoyens, ce qui implique forcément un savoir être (… conforme à ce qu’on attend de nous).

Et pour finir,

Vraiment, on en est encore là ? :slight_smile:

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Matez la conférence gesticulée de Franck Lepage sur internet sur l’école, c’est top

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Bien sûr que l’enfant est roi ! Lorsqu’il se plaint d’un professeur, les parents débarquent et ça part trés rapidement en vrille !
Concernant le fait que l’école doit éduquer sur le savoir être et bien c’est une grosse erreur. Que l’école soit la pour éduquer la vie en groupe et chercher à ce que les uns et les autres se respectent, oui, mais pas plus.
Pour le reste, le bonjour, le respect de l’autorité, l’écoute, le fait de ne pas contre dire … ça c’est de l’éducation qui relève des parents. Si l’éducation Nationale veut s’en emparer grand bien lui fasse mais ce n’est pas étonnant qu’elle ai du mal à recruter. Le professeur va trouver le temps où pour faire passer le savoir. Car au niveau du savoir être, pour beaucoup, tout est à revoir ! Donc le savoir on le passe quand :kissing:.
Franchement, c’est beaucoup trop d’énergie dépensée pour un retour sur investissement peu encourageant. Beaucoup de famille ne veulent plus prendre de temps pour façonner leurs enfants. Combien acceptent de passer les week-ends à les accompagner lors d’activités sportives ? J’en sais quelque chose. Mes deux enfants ont fait de la natation, du ski et nous étions toujours les mêmes parents pour accompagner.
Les parents prennent l’école pour une garderie. L’école doit leur apprendre à nager, à courir, à se gérer en groupe, même à manger correctement. Ma femme travaille dans une cantine scolaire, et en maternelle, des enfants ne savent pas se servir d’une cuillère car les parents leur donne encore un biberon … c’est trop dur de faire à manger :thinking:… et le week-end on est fatigué donc… repos, le gamin avec son biberon et devant la télé… et oui. Alors ce n’est pas une majorité mais c’est tout de même assez récurrent et en zone rurale ! Je suis très pessimiste sur la suite. Et je me demande si ce n’est pas voulu car une jeunesse moins éduquée, ce sont des citoyens plus malléables. Mais là je deviens complotiste :crazy_face::rofl:

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Mettons nous tout de suite d’accord sur le fait qu’on risque de ne pas l’être, tu veux bien ? :slight_smile:

Alors moi j’espère que mes enfants auront toujours les moyens et la possibilité de contester l’autorité si celle-ci ne s’exerce pas correctement, et qu’ils auront toujours les moyens et la possibilité de contredire un interlocuteur, y compris adulte, si ils ne sont pas d’accord avec lui.

Alors moi j’suis plutôt jardinier que potier en fait :wink:

https://sinstruireautrement.fr/etes-vous-potier-ou-jardinier/

Alors nous, les jardinier, on est plutôt adeptes de la DME (Diversification Menée par l’Enfant) :

Je pense du coup qu’il y a tous les profils possibles parmi les parents, et parmi les enfants.
C’est trop facile de tout réduire à quelques stéréotypes.
Et c’est valable bien sûr pour les enseignants et le personnel de l’EN, et les ATSEM, etc.

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Après Patman, pour appuyer un peu ce que dit Lacouenne, et sans basculer dans la caricature « il faut de l’autorité pour mater ces sales gosses », il y a quand même une dérive depuis des années.

Ma conjointe est AESH et a un master en psychologie, donc elle est quand même bien formée pour gérer des enfants difficiles. Et régulièrement elle est mise en défaut par le même discours de certains enfants :
« Tu vas faire quoi ?? De toute façon tu peux rien faire ».

Les enfants les plus difficiles comprennent vite que les adultes n’ont aucun moyen pour les faire obéir quand ils dépassent les limites. Et je parle ici de gamins qui frappent les adultes, s’enfuient de l’école ou autre. Et face à ça l’adulte ne peut rien faire, les punitions sont interdites, hausser trop la voix peut même se retourner contre lui (violence psychologique). L’administration a complètement abandonné et ne soutient jamais l’enseignant (ou l’AESH, etc.). Et ça les enfants les plus difficiles le sentent et en profitent. Sans compter le développement de « l’inclusion » qui sous couvert du bien être des enfants est surtout un moyen de fermer les établissements spécialisés et de lâcher dans l’école des cas qui devraient avoir un suivi beaucoup plus poussé, voire médicalisé.

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Un autre aspect est que même si la plupart des enfants sont sages, dans une classe de 30 il y a besoin de peu de choses pour que ça devienne très compliqué. Donc même si la majorité des enfants ne posent aucun soucis (autre que les bêtises habituelles d’enfants), il suffit de 2 ou 3 cas très difficiles dans l’école pour que ça se complique fortement.

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en gros, 8-12% de la population. Ce qui est très loin de faire une généralité. Et rend caduque tout espoir d’amélioration. Mieux vaut donc faire avec, ça remet le problème sur l’école plutôt que les parents (qui, de toute façon, ont aussi été formatés par l’appareil scolaire)

Merci pour les liens, c’est interessant.

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Ben effectivement, nous ne serons pas d’accord, mais c’est pas grave :joy::wink:. Moi, l’enfant à l’école, il est là pour apprendre. Donc il écoute, et il apprend, point barre. Si, lorsqu’il rentre à la maison, je constate des dysfonctionnements, c’est à moi de prendre attache avec le professeur afin de comprendre éventuellement et identifier le problème mais cela implique que je m’occupe de mes enfants le soir. En aucun cas, c’est mes gamins qui doivent entrer en confrontation avec le professeur. Pour moi, l’instituteur ou le professeur, il delivre le savoir et, à ce titre, il doit être protégé. Je peux contrôler et si je ne suis pas en accord, demander des explications mais ce n’est pas à mon enfant de demander des comptes.
Je suis effectivement pour une éducation à l’ancienne et toutes les nouvelles lubies sur l’éducation, ce n’est pas pour moi. Nous avons élevé deux enfants, cela n’a pas été de tous repos car ils avaient leur caractère (les chiens ne font pas des chats !) Mais, devant mes enfants, je n’ai jamais critiqué le travail ou le comportement d’un professeur. Si je n’étais pas en accord avec une sanction ou une remontrance, ou une remarque sur une copie, je demandais une entrevue et bien souvent, par rapport à ce que mon gamin m’avait raconté, les tenants et aboutissants n’étaient pas toujours dans le sens raconté par mon enfant. Mais, finalement, ta réflexion me fait mieux comprendre les raisons des difficultés que rencontre l’éducation nationale ! Avec ce type de raisonnement, on n’est pas sorti des ornières :sweat_smile:. Du coup, je préfère être à ma place, qu’à la leur.
Bientôt c’est le prof qui devra prouver que ce qu’il dit est vrai car l’enfant pourra (mais c’est déjà le cas sur certains sujets) le contredire et apporter la controverse, avec l’appui de ses camarades, bien sûr et si le prof perd pied, et bien ça partira en vrille. Super ! Aprés, je suis certainement un méchant réactionnaire :wink:, mais tant pis. Pour ma part, cette éducation n’a pas trop mal fonctionné !

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