Merci pour ces échanges intéressants. Je suis en phase avec ce que je lis ici.
J’aimerais toutefois émettre un bémol sur l’avion, qui est souvent cité comme le « mal ».
Certes prendre l’avion est rarement une nécessité. Mais l’avion permet aussi de s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres personnes, d’autres façons de penser. On a la chance d’habiter un beau pays qui propose plein de chouettes endroits pour partir en vacances, mais on n’y retrouve pas le même dépaysement qu’en partant à l’étranger.
Alors oui, aujourd’hui, on prend trop souvent et trop facilement l’avion. On le prend pour faire des réunions professionnelles qui pourraient se faire par visio, on le prend pour aller faire du shopping dans les mêmes magasins qu’on a chez nous, on le prend pour aller se dorer la pilule sur une plage plus jolie que celle qui est près de chez nous, on le prend parce que c’est plus rapide/moins cher que le train… Tous les motifs ne se valent pas, mais qui pourrait décider quand c’est OK de le prendre et quand ça ne l’est pas ?
Cela fait plusieurs années que je n’ai l’ai pas pris moi-même, mais lorsque mes filles seront un peu plus grandes, j’espère bien pouvoir les faire voyager pour qu’elles découvrent comment on vit ailleurs qu’en France/Europe, afin qu’elles apprennent et qu’elles élargissent leur horizon. J’ai bien conscience que dans la situation actuelle, ce n’est pas raisonnable. Mais comment faire autrement ?
Un monde dans lequel on ne va plus à la rencontre de l’autre me paraît presque aussi inquiétant qu’un monde devenu invivable en conséquence de nos choix de société. Comment concilier les 2 ?
À défaut, je suis d’avis qu’il faudrait prendre des mesures pour limiter drastiquement les vols sans pour autant les interdire, mais cela me paraît assez utopique.
Plus jeune (comprendre « avant les enfants ») j’ai un peu voyagé. Certes beaucoup moins que d’autres, mais un peu quand même. Et ça me manque. Et moi aussi j’aimerais faire découvrir le monde à mes enfants. Mon rêve ? Les emmener à Hong-Kong, où je suis allé deux fois et que j’adore.
Et pourtant je sais que, blablabla.
Parallèlement, je me refuse à visiter les zoos depuis quelques années. Et donc à y emmener mes enfants. Y a plein de chouettes documentaires disponibles si on veut voir des lions, des girafes ou des orques.
Mais pour les voyages, j’arrive pas à me dire qu’il y a aussi plein de chouettes documentaires sur la vie quotidienne partout ailleurs…
(Pis bon, faut être honnête aussi, si aller en Thaîlande c’est squatter Khao San Road et aller à la Full Moon, on est loin de Voyage en Terre Inconnue )
Cette série documentaire, qui fait suite au film du presque même nom, est super bien : Les chemins de l'école - Vidéos | Lumni
On peut trouver l’intégrale en DVD à pas cher, et ça montre le quotidien des enfants ainsi bien sûr que leur trajet pour aller à l’école, sans jamais pour autant tomber dans le misérabilisme.
Une petite pépite, vraiment.
sans être anti-zoo, j’ai longtemps été défavorable à ce type de structure. Mais j’ai depuis quelques années révisé mon jugement (notamment parce que celui de mon ainée, qui sera normalement diplomée en éthologie dans quelques jours, a elle aussi révisé le sien. Et elle est pourtant assez engagée dans les assoc de défense des animaux, L214, One Voice etc…). Parce que les zoos développent de plus en plus de programme de sauvegarde des espèces, de réintégration en milieu naturel etc. Sans eux et sans ce - maigre - apport financier, il y aurait beaucoup moins de choses faites dans ce domaine.
Après,ça change effectivement rien au fait que ça reste des animaux en cages (même si là encore, ça tend à évoluer dans le bon sens)
On va vers un monde où on n’ira plus à la rencontre de « l’autre » parce qu’il sera justement devenu invivable.
De plus, il faut définir l’autre : tout le monde rêve de vacances à Bangkok, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Afrique ou autre mais connait finalement très mal ses voisins et son propre pays. L’autre, ça peut aussi être la personne formidable au bout de la rue.
En revanche, pour voir des paysages qu’il n’y a pas en France, effectivement, il faut voyager (ou ouvrir un livre). Mais il ne faut pas faire passer l’envie d’aller vers « l’autre » quand, souvent, c’est juste qu’on a envie de se changer d’air et de se dépayser.
Réponse : on ne peut pas.
5 millions d’hectares déjà brûlés au Canada, des températures record cette année.
Personnellement, je sais que mes filles ne verront pas le monde en voyageant (pas plus que je ne l’ai fait). J’espère déjà que le monde qu’elles auront quand elles auront 30 piges sera vivable. C’est dur de se le dire en prenant acte de sa propre lourde part de responsabilité.
Et dans les campagnes, il y a plein d’animaux que les gens connaissent mal ou peu. Mais comme on a fait un sport national soutenu par des lobbys et des utilisateurs abrutis de les chasser toute l’année…
On peut y voir évoluer dans un espace restreint quelques bêtes curieuses qui préfèrent pousser quelques bouts de carton sur l’eau en polluant un max plutôt qu’en restant chez eux à faire strictement la même chose pour beaucoup moins cher.
De drôles d’oiseaux…
C’est un choix que j’ai vraiment fait ces dernières années, visiter des coins à moins de 3-4h de route de chez moi. ça permet de découvrir plein de coins chouettes dont je n’avais pas conscience.
Clairement, c’est pas le dépaysement d’un voyage au Japon, mais c’est aussi très bien et ça permet également de se ressourcer. Je le conseille à tout le monde (et ça réduit accessoirement drastiquement le cout des vacances).
C’est souvent l’argument qui est choisi pour défendre l’avion.
Sauf qu’il y a plein d’autres moyens de découvrir d’autres cultures, d’un, et d’autres façons de voyager, de deux.
Les récits de voyages et de dépaysement y en a depuis l’Antiquité, et je ne crois pas qu’il y avait d’avions, pas même sous la forme de prototypes (et ne me citez pas Icare et sa désastreuse tentative). Rien qu’aux siècles derniers tout intellectuel devait avoir fait son « voyage à Rome ».
De toute manière la physique va se charger du problème à notre place, vu que tôt ou tard il n’y aura plus de kérosène à mettre dans les réservoirs.
Quand on voit que les anti-chasses qui font la une ne sont pas capable de faire la difference entre un chevreuil et une biche, on peut ce demander qui c’est les abrutis ^^ (spoiler: il y en a des 2 cotes).
Et c’est pas la faute des chasseurs si les gens ne connaissent pas la faune du lieu ou ils resident.
Moi rien que pour ça c’est ce genre de trucs qui me ferait fuir, les rolistes aux cheveux gras, les geeks bedonnants en train de faire leur enième rollback à Barrage parce qu’il est hors de question qu’ils perdent leur partie de découverte, et tutti quanti
Je rajoute un petit emoji parce que je voudrais pas créer trop de crispations. Voilà :
Tu as « le droit » à deux tonnes d’émission de carbone par an et par personne. Un AR Paris - New-York, c’est 1,9t pour une personne. Pourquoi ne pas se dire que tu fais 20 ans à 1,9t et que du coup tu as le droit à un voyage ?
Bon j’ai conscience du côté théorique de ce que je dis vu que tomber à 2t c’est une gageure aujourd’hui et pas pour demain… et tes gamins seront grands quand tu auras économisé 20 ans d’émission ! Mais si on se dit qu’on arrive à 2t parce que les individus, les états et les entreprises ont fait ce qu’il fallait, finalement ce n’est plus qu’une question de priorités et pourquoi ne pas imaginer voyager ?
Rien a voir avec mon pseudo, mais pour le coup, oui tu as tout a fait raison. Je defend pas activement quoi que ce soit, mais voir des gens dire d’autres qu’ils sont « des abrutis » sous pretexte qu’ils pratiquent une activite qui ne plait pas, c’est assez fort.
Je préfère me prendre en pleine figure un tweet d’un « abruti anti-chasse » qu’une volée de plomb dans le cul.
Mais je suis probablement biaisé par le fait que je vis dans un département assez rural où les accidents sont assez fréquents. Et quand tu vois la faune qui part le dimanche après-midi bien murgé à l’Anjou rouge bah ça incite pas trop à l’insouciance.
)
Mais si on se dit qu’on arrive à 2t parce que les individus, les états et les entreprises ont fait ce qu’il fallait, finalement ce n’est plus qu’une question de priorités et pourquoi ne pas imaginer voyager ?
