Comme on te l’a déjà dit, des boutiques qui veulent faire de la vente à distance iront sans doute dans ton sens… mais des boutiques qui ne veulent pas spécialement faire de la vente à distance mais qui ont un site pour se rendre visible sur le net (et rendre visible ce qu’ils ont en stocks) n’iront sans doute pas dans ton sens.
Je ne sais plus qui t’a déjà aiguillé sur une réponse : ils prennent sur leur marge.
Une autre possibilité, ils font un volume incroyable et peuvent négocier les prix (là où phili peut les petites boutiques ne vendent certainement pas passez pour ça).
Et il doit y avoir quelques autres cas.
Dans tout les cas, la solution parfaite n’existe pas, il va falloir t’y faire.
je viens de comprendre comment j’en suis arrivé à suivre ce sujet.
Bon, comme on dit : « ce fut un plaisir mais j’ai mon cours d’Aqua poney qui va commencer. À plouf …. »
t’inquiètes, on va te taguer. @Syntax-Error
L’entraîneur ne t’a pas dit : c’est ton tour de nettoyer la piscine après ….
Sauf que la définition même de ce qui nuit aux autres n’est pas neutre. J’en ai une belle preuve plus haut où mon trait d’humour (qui n’est pas quelque chose d’objectif évidemment) a semble-t-il choqué quelqu’un et lui a donc nuit. Le droit libéral il résout ça comment ?
Le droit libéral n’est qu’une course en avant de la fameuse guerre de tous contre tous. On trouvera toujours quelqu’un qui sera offensé par quelque chose qui te paraîtra à toi ou à moi, insignifiant. Mais comme l’étalon de la liberté est l’individu, l’offense subie par untel sera légitime. Dès lors la définition simpliste de la liberté libérale qui se base sur une extrapolation utilitariste bornée par l’adage « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » est fatalement bancale.
Ma liberté individuelle de faire de l’humour, par exemple sur le prophète, le Christ, le Droit ou les supporters du PSG s’arrêtera là où commencera l’offense de mon prochain. D’ailleurs le droit libéral est toujours très embêté pour gérer ces contradictions. Je rappelle que le lancer de nains en France n’est pas interdit pour des raisons de dignité humaines (parce que j’ai le droit si je suis un nain de vouloir être lancé sans que vous m’imposiez votre morale à base de « dignité humaine » … et accessoirement parce que cela me permet de me faire un billet) mais au nom du trouble à l’ordre public (la blague). Bref, comment maintenir une morale par le droit libéral ? En invoquant le trouble à l’ordre public.
Bref, le libéralisme était certainement la moins pire des solutions à une époque donnée mais la critique philosophique et celle de ses présupposés et de des conséquences de sa logique permettent enfin de dépasser cette idéologie qui ne dit pas son nom. Mais bon le Sacré d’hier est toujours combattu afin de mieux masquer le Sacré d’aujourd’hui (toujours plus facile de caricaturer un prêtre d’hier qu’un prêtre du Droit d’aujourd’hui ^^)
Mais on ne sera pas d’accord je sais bien
(petit HS parce que je trouve ce débat super intéressant)
Je sais pas si c’est fait exprès mais j’ai l’impression que vous passez tous les deux à côté d’un point essentiel: la liberté d’expression et ses limites.
Nul droit (libéral ou pas) ne peut déclarer une pensée ou une opinion illégale (enfin si, ça s’appelle le totalitarisme, mais spoiler ça marche pas les gens continuent de penser comme ils veulent, pfff les cons). Par contre il y a bien un truc que le droit peut t’empêcher de faire : diffuser ta parole publiquement.
Dans un état qui condamnerait par exemple le racisme :
- Tu peux être raciste (en tant qu’opinion sur le monde) et tu peux même faire des blagues racistes à tes copains en privé, ça aucun droit ne peut t’en empêcher, sauf cf. plus haut.
- Mais par contre (libéral ou pas, je vois pas trop ce que ça vient faire là-dedans en fait) tu n’a pas le droit de dire des trucs racistes à la TV ou de publier un livre exposant tes idées rances
C’est un peu sur ce dernier point que la team « on peut pu rien dire » a fait beaucoup de mal je trouve. C’est pas une question de libéral ou non, même les libéraux ont une limite à la liberté d’expression. On confondrait par libéralisme et libertarisme par là ?
L’Etat peut condamner une idéologie (le racisme) et autoriser une libre expression permettant d’exprimer des théories racistes dans l’absolu ? Surtout si le biais de diffusion est privé (chaines télé ou autre)
D’ailleurs on s’approcherait du libéralisme US plus que de celui mis en application en France j’ai l’impression.
Bon je connais pas suffisamment le droit fédéral US et peut-être que certaines logiques sont à voir au niveau du droit des Etats, mais y a des amendements qui condamne la discrimination aux USA mais pourtant, si tu veux publier/diffuser des pamphlets discriminants tu dois pouvoir le faire, non ?
Des spécialistes du droit US pour répondre à ça ?
En tout cas le cadre de la liberté d’expression semble différent entre ici et les US pour ne prendre que ces deux exemples d’Etats d’inspiration libérale (parce que bon, si je prends l’Iran ou l’Arabie Saoudite, je suppose que la liberté d’expression est encadrée très différemment ^^)
je confirme, c’est en partie ce qui les a retenu de couler purement et simplement, la mise en place du site en ligne intimement liée avec le click & collect, l’aspect vente à distance tenant plus de l’effet secondaire. Sans ça et un groooos coup de pouce de leurs clients ils auraient mis la clé sous la porte.
C’est d’ailleurs pas la seule boutique en dur qui ait dû en passer par là pour survivre au confinement… La règle du Jeu à Vienne a dû faire pareil, et j’imagine des dizaines d’autres en france.
Le droit est une construction commune. Il n’est pas libéral, il est un outil pour maintenir une vie commune dans un système libéral afin que tous disposent d’un cadre commun.
Pour ta question, le droit stipule clairement ta liberté à faire de l’humour. Même mauvais (on ne juge pas la qualité de l’humour dans un système libéral, tu es libre d’en faire, chacun est libre de le trouver drôle, sans intérêt ou même dégueulasse).
Le droit libéral n’est qu’une course en avant de la fameuse guerre de tous contre tous. On trouvera toujours quelqu’un qui sera offensé par quelque chose qui te paraîtra à toi ou à moi, insignifiant. Mais comme l’étalon de la liberté est l’individu, l’offense subie par untel sera légitime. Dès lors la définition simpliste de la liberté libérale qui se base sur une extrapolation utilitariste bornée par l’adage « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » est fatalement bancale.
Tu mélanges beaucoup de choses là-dedans. Et tu en interprètes (classiquement) mal d’autres comme la citation de Mills (qui, de toute façon, est au moins dépassée depuis deux siècles). Nulle opposition ni compétition là-dedans, juste une reconnaissance de l’interdépendance spontanée des relations humaines.
En effet, j’avoue être incapable de comprendre cette fascination de certains pour des organisation autoritaires…
Y a quand-même 2-3 échelons subtils entre libertarisme et autoritarisme
En es-tu si certain ?
Je ne vais revenir sur tout, nous en avons déjà discuté, nous ne sommes pas d’accord même si je trouve toujours vivifiant nos échanges. Je ne reviendrai pas sur le droit libéral qui est une vision du droit, axiologiquement neutre. Je ne reviens pas non plus sur la liberté de faire de l’humour qui n’est pas totale puisqu’elle est corrélée à la liberté d’expression qui est elle-même encadrée. Mais passons, ce qui m’intéresse c’est ta remarque en forme de saillie épistolaire qui témoignait soit d’un agacement, d’une réponse un peu rapide, soit d’une provocation :
Penser que l’alternative au libéralisme c’est l’autoritarisme (si je t’ai bien compris) c’est pas un peu réducteur ?
Toi même tu le sais (nous en avions discuté précedemment) la notion de liberté ne se résume pas à celle des libéraux. D’ailleurs Bastiat ou Constant je ne sais plus, avait bien rédigé un ouvrage intitulé « de la liberté des Anciens et des Modernes » reconnaissant de fait qu’avant les libéraux, une conception de la liberté existait déjà. Je dirai même des conceptions (de celles développées dans la Grèce et Rome antique à celle de Spinoza ou même celle de Descartes qui est quand même différente de celle des libéraux qui découle de Bentham notamment.
Pour être même honnête, la liberté libérale est une part infime du concept de liberté dans l’histoire des idées. C’est d’ailleurs là une des prétentions des libéraux de croire que leur liberté est la liberté. De la même façon que leur logique de l’Histoire leur permet d’en annoncer la fin (avec la réussite que l’on connait).
Bref, ce n’est pas parce que nous sommes au coeur (du point de vue spatial et temporel) d’une religion (idéologie sera moins polémique ^^) qu’on ne doit pas être capable d’embrasser l’histoire des idées dans sa totalité.
Il y a 3 siècles (et peut-être dans 3 siècle) ou à 5000 kilomètre de chez nous, nos conceptions de la liberté et de la supériorité morale (tiens c’est drôle ça ^^) du libéralisme doivent apparaître au mieux comme exotique, au pire comme une belle prétention de petits privilégiés
En tout cas, si l’on part de la période classique grecque (je connais pas trop les travaux des pré-socratiques sur le concept de liberté) jusqu’à nos jours, soit peu ou prou 2500 ans, les prétentions libérales représentent 10% de cette durée (soyons fous, on y intègre l’utilitarisme et même certaines réformes jansénistes ou certains propos de Luther pour l’éthique protestante et en tirant par les cheveux on arrive à 500 ans en intégrant certains humanistes soit 25% de la philosophie occidentales hors pré-socratiques). Quelle prétention dès lors de penser que la liberté, concept sur lequel on buté bon nombres de philosophes, se réduirait à la définition donnée depuis ces quelques derniers siècles. Alors même que des auteurs contemporains critiquent cette définition.
Bref, ne pas être libéral ou, pour être plus exact, critiquer le libéralisme (je ne le rejette pas dans son ensemble), ce n’est pas forcément être un admirateur de je ne sais quel autoritarisme.
Oui c’est très différent. Ce qui ne veut pas dire que l’utilitarisme c’est débile. Mais Descartes et Spinoza ne sont clairement pas utilitaristes. Même si ce sont des modernes qui visent le bonheur/bien-être.
C’est pas faux, et @thierry, comme je sais que tu apprécies la théorie des capabilités, tu sais aussi qu’avec l’orientation de Sen, ce que dit @shix est assez consonnant.
Bon allez, je retourne dans mon terrier. À plus pour une bêtise sur un autre fil
Une p’tite quinzaine de minutes pour un joli topo sur la notion de liberté (une de mes vidéos favorites) "Un peuple qui sacrifie un peu de liberté pour un peu de sécurité..." - YouTube
Pour Descartes, il aurait douté du plaisir même de ses sens au point de l’empêcher de verser dans un usage « rationnel » d’un utilitarisme quotidien
Spinoza c’est encore autre chose. Son monisme l’empêchait de pencher vers le rationalisme cartésien ou vers l’empirisme des utilitaristes. Il allait bien au delà le Baruch.
Et si l’utilitarisme n’est pas débile, il a clairement des limites dans ce qu’il a pu produire par ailleurs. Et puis de toute façon j’ai un faible pour le MAUSS
Intéressant.
J’aime bien l’exemple du sacrifice de la liberté de conduire bourré au nom du droit de se promener sereinement dans la rue.
Des fois je me dis que sacrifier la liberté de consommer à outrance pour préserver le droit de chacun de vivre sur une planète habitable aurait aussi du être envisagé. Mais il paraît que c’est fasciste de limiter le « doux commerce »
Je pense que c’est un peu inexact pour Descartes (mais peu importe - osef), du coup, compte tenu de la position supposée de départ oui je vois ce que tu veux dire pour Spinoza.
Et sinon moi aussi j’apprécie vraiment les travaux du MAUSS, même si ça ne veut pas dire que l’utilitarisme était débile en son temps, etc. (Après entre l’utilitarisme classique et les néocons, y a une bonne marge.)
Mais c’est juste du Mill, ça !
Oui je pense que beaucoup de doctrine entre ce qu’elles proposent originellement et ce qui en ressort dans leur application ou dans leur logique aboutie, il y a de la marge.
En effet, l’utilitarisme part d’un présupposé loin d’être idiot : le fait qu’une morale commune pour définir le bien-être sera impossible et qu’il vaut mieux partir du bien-être de chacun que du bien-être supposé de tous. En cela, c’est loin d’être débile surtout à une époque qui a échoué à proposer des « morales » communes … en cela les guerres de religions en Europe ont été un sacré constat d’échec d’imposer une morale du bien-être.
D’ailleurs c’est aussi la logique libérale originelle qui part de ce constat qui encore une fois est loin d’être débile. Je dirai même qu’à l’époque c’est révolutionnaire et salvateur.
Sauf que partir du seul individu comme source de légitimité ramène assez rapidement à proposer le désir comme fondement de l’éthique. Sauf que derrière cette religion de l’individu (oui je pense que c’est devenu une religion, du moins c’est aussi Sacré que le Christ l’a été en son temps), on met en second plan beaucoup de choses au moins aussi essentielles : la relation interpersonnelle (qui ne se réduit pas qu’à la relation contractualisée marchande dénaturée et qui n’a plus grand chose à voir avec une relation « humaine »), l’écologie, la dignité …
Surtout que le désir bon … c’est ce qui témoigne de notre imperfection (sans quoi nous ne désirerions rien) et c’est une force puissante pour avancer mais qui n’est pas celle qi est le plus facile à rationaliser et pas celle qui embrasse la totalité des enjeux qu’elle chamboule.