Les grèves qui cassent les roubignolles...ou pas

En fait, c’est un comportement qui est en bonne partie lié au fonctionnement des institutions de la Véme République. Que l’on a déjà observé avant dans les rangs de l’UMP d’alors (pour le pacs, etc.). C’est l’une des rares possibilités pour les oppositions de se faire entendre.

Parce que le parlement n’a que très peu de pouvoir par rapport au pouvoir exécutif, pouvoir exécutif largement concentré dans les mains du président de la République.

Ce n’est pas l’assemblée nationale qui fixe son agenda, mais majoritairement le gouvernement.
La Loi se prépare beaucoup au conseil des ministres et où dans les ministères, pas au parlement.

Pour les oppositions, tu as une niche parlementaire par session parlementaire je crois. Donc 1 journée sur l’ensemble de la session pour proposer tes projets.
Et on a vu comment les autres groupes, dont celui de la majorité, se comportaient aussi sur ces niches.
Par exemple l’obstruction sur le projet d’interdiction de la corridas (j’ai celui-ci en tête parce que cela a été médiatisé, mais il doit y avoir d’autres exemples). Obstruction critiquée par ces mêmes groupes sur la réforme des retraites.

Tu noteras de des hommes ou des femmes politiques de premier plan la déserté depuis longtemps l’assemblée nationale pour d’autres lieux de pouvoir. C’est un signe que que ne sont pas les députés qui comptent.

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Ouais enfin, on ne me fera pas pleurer sur Caron et la NUPES qui semblaient découvrir cette méthode alors qu’ils la pratiquent depuis 2017… c’est assez cocasse de se faire passer pour les victimes d’une méthode qu’on chérit :crazy_face:
Et ça n’a pas ralenti les débats ni focalisé les débats sur ce seul sujet durant des semaines, en l’espèce.

Mais tu as raison de rappeler que ce ne sont pas les Insoumis qui ont inventé ce procédé qui remonte aux débuts de la Vème.

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Effectivement, « je me suis trouvé » dans cette catégorie en 388C.

Merci à nouveau pour le partage de données.

En l’espèce ce n’était pas possible car la niche parlementaire ne dure … qu’une journée. Donc ce n’était matériellement pas possible de durer au delà.

Note que :

  • le sujet cité n’était pas non plus un projet de loi de xx articles comme celui des retraites par exemple nécessitant, même sans obstruction, plusieurs jours de debat. Il y avait un article unique.
  • le sujet cité n’était pas le seul de la niche parlementaire. Il y avait plusieurs autres a étudier.
  • le projet (d’un seul article je le rappelle) a fini par être retiré pour que les autres puissent être étudiés et mis au vote.

Tout cela pour dire que depuis, de mon point de vue, que les élections présidentielles et législatives sont au même moment l’assemblée nationale est devenu une chambre d’enregistrement et un théâtre.
Qui fait que nombre d’hommes et de femmes politiques lui préfèrent désormais d’autres mandats (les régions, le parlement européen ou le sénat par exemple).

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@Narsir :

:rofl:

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Nan mais vraiment faut arrêter de taper sur les oppositions dans des moments comme ça. C’est un peu facile de désigner ceux qui ne sont pas au pouvoir en disant « ah bah ils font rien ».
Et ce n’est pas parce que les médias relaient ce qu’ils veulent bien relayer que les oppositions ne proposent rien. Elles ont justement proposé de nombreuses solutions de financement pour les retraites pendant le débat, mais c’est marrant, les médias ne se sont pas fait l’écho de ces propositions.
Le PS a proposé des choses (à l’assemblée comme au Sénat), la NUPES aussi. A la limite, s’il y en a qui n’ont effectivement rien proposé, c’est le RN. Mais en même temps, ça ne surprend personne.

Quant au déroulé de cette réforme, c’est un peu facile de passer ça en budget de la sécu, sur une fenêtre limitée, d’user jusqu’à l’os d’articles qui ferment tout débat, pour venir dire à la fin : l’opposition fait de l’obstruction.
C’est une blague j’imagine.

C’est comme si on te disait que tu n’avais que 5 minutes de temps de paroles au lieu d’une heure. Tu t’indignerais que ce soit trop court et à la fin, je te dirais « attends, t’as eu tes 5 minutes, mais en parlant d’autre chose, tu as bloqué le débat. Suivant. » Hallucinant.

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Au temps pour moi, ils ne font pas rien, mon propos était lapidaire.

Mais il est faux de dire qu’ils n’ont pas la parole dans les médias.

En revanche, je ne suis pas économiste pour deux sous et je me garderais bien de dire que je connais LA solution miracle.
Mais j’attends de la représentation nationale autre chose que des propositions magiques et parfois même contradictoires : on a justement pu entendre des députés insoumis s’accrocher à l’un des scénarios du COR qui dit que le régime des retraites ne sera pas déficitaire. Or, il me semble que cette option table sur une croissance moyenne de 2% par an pour les 15 ou 20 prochaines années. Pas très cohérent quand, « en même temps », on ne cesse de démolir le principe de croissance économique.

Quant au RN, ce matin on entendait encore une députée sur Inter dire que la solution magique était d’augmenter tous les salaires de 10%…

Pourtant j’aimerais vraiment que ce soit aussi simple que tout ce que vendent ces oppositions…

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C’est bizarre, on dirait que la politique, en fait, c’est quelque chose qui nous tends vers le bas.

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Ce n’est pas forcément antinomique. Il y a une proposition faite dans un cadre donné (la croissance), et les oppositions contre-argumentent à partir de rapports fait dans ce cadre.

Si les réponses étaient faites dans la «démolition lu principe de la croissance économique», il y a de grandes chances qu’elles proposeraient un changement de cadre profond ; mais quand ces propositions sont faites, c’est là qu’on entend «utopistes», «communistes», «khmers verts», «écologie punitive» etc. Des arguments dignes pour un débat constructif (l’autre camp a aussi ce genre d’arguments, bien sûr malheureusement).

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A noter que meme dans ce scenario optimiste, les retraites sont deficitaires pour les 30 prochaines années.

Le caractère définitif et catégorique de cette affirmation est loin d’être conforté ou étayé par le rapport du Cor.
Lequel présente de nombreux scénarios, dont certains envisagent un déficit, d’autres non.

La seule chose factuellement ssytematique, c’est l’idéologie (et/ou les intérêts bien compris) qui présidé a ne présenter/envisager/prendre en considération de réformes/solutions/raisonnements possibles que dans le cadre d’une « politique de l’offre ».

Je mets volontairement des guillemets car cette notion, comme beaucoup d’autres, à été largement dévoyée ou réduite parr ses actuels zelotes.

Cela a conduit à toujours compter sur la bonne volonté/moralité/« patriotisme » (sic) des entreprises, et toujours contraindre/obliger/contrôler les citoyens et les catégories socio pro petites et moyennes.
Illustrations rapides:
Baisses de charges multiples et variées, répétées, sans « contreparties » ou réelles revoyures. Cf la restauration et ses conditions de travail il y a quelques années, et « on » s’étonne aujourd’hui du manque de volontaires pour ces emplois.
Par contre, réformes de pôle emploi, des modalités du chômage, contrôles et contraintes accrues pour forcer la main d’œuvre.

Le cice, dont le constat par les services fiscaux du non respect des conditions (ne pas être utilisé pour dividendes, par exemple) ne pouvait, suite à décret ou réglé interne, donner lieu à poursuite par lesdits services. Les bénéfices du cice restent aujourd’hui toujours difficiles à réellement distinguer au regard de son coût.

Les neo libéraux, c’est partage ascendant et « main invisible » pas d’intervention de l’état (compris au sens impôts) des profits et richesses, ruissellement solidarité pour les merdes et epongeage des infrastructures pertes investissement par l’état.
Le projet de partition des activités d’edf qui était envisagé avant les grosses crises récentes en était encore une éloquente illustration.

Leur notion du partage et de la justice, c’est captation et impunité.

Désolé pour ce gros pavé néanmoins résumé.
Promis, je recommence à rester en réserve :sweat_smile:

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Ne reste pas en réserve :slight_smile:
Mais j’aimerai que tu detailles les nombreux scenarios dont tu parles.

A ma connaissance (mais je reconnais que celle ci n’a rien de parfaite), en dehors de reforme, 4 sceanrios sont envisagés, 3 sont deficitaires durablement, 1 est deficitaire pour 30 ans avant de revenir en positif.

Par rapport à notre système politique, si tu empêches les obstruction (les dépôts de 25000 amendements) et le 49.3, on retrouve un truc plus sain non ? J’ai l’impression que c’est simple mais que ce n’est pas fait

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Pas du tout.
Il y a une nuance entre ce que l’on souhaite (en l’occurrence la décroissance) et les faits tels qu’ils sont envisagés par le COR. Souhaiter la décroissance (qui a déjà commencé mécaniquement d’ailleurs) ne signifie pas que c’est ce qui se passe.

On file quand même près de 160 milliards d’aide aux entreprises par an, ces mêmes entreprises dont les représentants et dirigeants nous expliquent que la valeur travail « c’est c’qui y a d’plus beau ».
Et franchement, pour qui a mis le nez dedans, les crédits (CICE, CIR surtout), c’est quand même de l’escroquerie organisée.

C’est pas ce que me disait le marc de café au ptit déj.

Cette crise ne fait que cristalliser la lutte des classes.

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Ne peut-on pas accepter qu’un régime de retraite soit déficitaire ? Est-ce si grave quand le déficit de l’état est négatif tous les ans?

Le déficit dont on parle est relativement limité quand on voit ce qu’on peut mettre comme argent dans d’autres actions.

Travailler moins ça devrait être un objectif de société, et c’est pas grave si c’est financé par autre chose.

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Le problème, Camarade, c’est que c’est présenté par certains Insoumis (je dis bien certains) comme une espèce de bouée ou de texte sacré, au choix.
Le premier a s’être ridiculisé sur le sujet, c’était quand même leur économiste préféré, Thomas Porcher.

Cette crise semble surtout propice, pour certains, à y projeter un peu tous leurs fantasmes, d’un côté comme de l’autre.
Comme lors du confinement il y a 3 ans.

Bah oui, c’est très bien, comme ça c’est la génération d’après qui paiera les intérêts de l’endettement ainsi induit.

Enfin, pour certains, le fantasme tient au fait de pouvoir vivre dignement. Pour d’autres, c’est plutôt comment s’en foutre plein les fouilles au détriment des autres. Mettre tout le monde dans le même panier, c’est un peu rude pour celles et ceux qui souffrent.

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Je pense qu’il ne faut pas oublier que parmi ceux qui souffrent et dont tu te préoccupes tant, par écrit du moins, tu en as pas mal qui votent « mal », c’est-à-dire pas pour cette gauche qui sait mieux qui est « le peuple », ce qu’il veut, ce qu’il pense.

Bref, c’est un peu facile de se placer soi-même dans le camp du Bien. Ca permet de disqualifier toute pensée légèrement dissonnante.
Si la pensée de gauche se cantonne à ce genre de postures, on n’a pas le cul sorti des ronces.

A croire que le populisme n’est pas l’exclusivité de nos professionnels de la politique.

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