On en a marre du woke

L’avantage du non genre, c’est qu’il n’y a plus de « minorité » :
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Sur l’ensemble des magistrats du département de la Seine, un seul refusera de prêter serment au nouveau régime (le juge Petit) et sera révoqué jusqu’à la Libération.

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Je pense que peu de gens savent que Philippe Pétain a été déchu de ses titres.
Levez la main ceux qui le savaient, ici :smile:

D’autre part, il n’a, fort heureusement, pas été rayé des livres d’histoire. Je ne dis pas ça sous l’angle du respect du bonhomme. Du tout. Mais pour recouper ce qui a sûrement déjà été dit par d’autres : rayer toutes les figures totalitaires du passé, c’est le meilleur moyen pour perdre la mémoire collective des crimes commis au cours de l’histoire, y compris par des figures qui ont pu s’illustrer sur certains plans.

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Je trouve que cette parodie de Mozinor va très bien dans le contexte !

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troller à l’infinitif

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Tout à fait. Tu as du même acabit, un certain Joseph Darnand :

  • En 1918, alors qu’il est déjà un héros de la 1ère guerre, blessé plusieurs fois, il mène une opération que l’on nommerait aujourd’hui « commando », dans les lignes ennemis et va anéantir un état-major allemand, lors de ce raid. Il subtilise des plans qu’ils jugent, important et qui s’avèreront être l’offensive prévu par Ludendorf, pour septembre 1918. Résultat, les alliés vont lancé une offensive fin septembre qui va tuer dans l’oeuf, la tentative d’offensive allemande et amener l’Allemagne à la reddition.
    Darnand est un héros. Personne ne peut en douter.

En 1943, il va accepter de prendre la direction de la Milice, par carriérisme, par idéologie (Antisémite, pro-nazi) et deviendra l’un des personnage le plus puissant et le plus zélé dans la répression de la résistance.

Et bien, je pense qu’il est bien de pouvoir lire des ouvrages sur cette personne, sur ces deux « visages », afin de bien prendre conscience de la complexité de l’être humain et d’avoir, ainsi, un repère pour ne pas verser, un jour du côté obscur et être critique vis à vis de sa réflexion s’il elle doit entrainer un engagement.

Par contre, déchu de ces citations et décorations, il n’a, pour moi, aucun droit à être l’objet d’un hommage. Donc, il en va de même pour Philippe Pétain. Il a été déchu de son statut de Maréchal, de ses décorations, et ne doit plus faire l’objet d’hommage mais son histoire doit pouvoir être étudiée.

C’est d’ailleurs, pour moi, une forme de pédagogie pour les générations à venir :
Réfléchissez bien aux engagements que vous prenez car, vous êtes responsables de vos actes et vous ne pourrez pas vous cacher derrière le fait que tout le monde vous applaudissait en vous vénérant pour ce que vous représentiez avant vos actes répréhensibles.

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Sauf que personne ne demande à ce qu’il soit rayé de l’histoire, juste qu’il reçoive pas d’hommage national.

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Ah, Darnand, super cas d’école aussi, c’est le cas de le dire !
Merci pour ces rappels historiques précis sur le gusse et pour ta réflexion globale, bien mieux formulée que mes réponses à l’arrache (au turbin, sous la pluie).

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Parce que Pétain est symbolique d’une culture de l’oubli généralisée : une certaine partie de la droite voudrait qu’on oublie ses méfaits pour se remémorer le grand homme qu’il fut lors de la 1ère GM (alors que ce n’était qu’un militaire dont les plans ont un peu mieux fonctionné que d’autres, à un meilleur moment du conflit). Les gens plus orientés à gauche généralement, ou qui ont eu à subir les méfaits de Vichy y voient un monstre justement déchu de tous ses droits à la libération (peu importe les conditions) et ne veulent pas creuser plus loin. Et, dans l’ensemble, la République et la Nation souhaitent au maximum oublier l’arbre derrière le vieil homme. Et les horreurs commises au nom de la raison d’Etat.

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Ou de prendre conscience qu’un héros de la Nation n’a rien d’un être exceptionnel. C’est potentiellement tout autant un immonde salopard que n’importe qui. Les sociétés ont du mal à faire sans ces mythes réunificateurs. Ces individus exceptionnels censés nous galvaniser, nous servir d’exemple. Peu importe les humains qu’ils furent (ou sont, de nouveaux naissent chaque jour et ne valent pas mieux que leurs prédécesseurs)

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Cette conversation sur la consommation de viande et les vêtements m’a rappelé cette chanson des Fatal Picards. Je m’excuse par avance…

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Pas faux. On pourrait se pencher de la même manière sur Mitterrand ou De Gaulle. Mitterrand, ministre de l’outre-mer en 1958, qui acceptera que soit donné les pleins pouvoirs de police à l’Armée pour combattre la résistance Algérienne et qui fera installer la guillotine à Alger, puis, en 1981, deviendra une icône de l’humanisme en abolissant la peine de mort.
De Gaulle qui, durant le temps de la France Libre, demandera aux colonies de basculer dans le combat à ses cotés et leur a garanti leur liberté, puis, à la libération, l’a accepté pour l’Afrique occidentale mais l’a refusé pour l’Indochine, l’Algérie et le Maroc, puis à tergiversé dans les années 1958 à 1960, permettant à des extrémistes de croire à un destin pour l’Algérie Française, pour, finalement lâcher prise, ce qui était inéluctable.

Pourtant, ces deux hommes sont des « figures », des icônes, voir même de « grands hommes » montrés en exemple.

Je pense que les faits sont exceptionnels, parfois, les hommes subissent ces faits et réagissent selon leur conscience. C’est bon, voir très bon ou c’est pourris, voir très pourris. Mais je suis d’accord qu’ils ne sont pas exceptionnels, ils ne font que réagir à des faits exceptionnels. De ce fait, une même personne peut, sur différents évènements, apparaitre comme « exceptionnel », puis sur un autre évènement, être désigné comme un parfait « salaud » car il aura fait les mauvais choix ou son côté sombre aura pris le dessus en rapport avec l’évènement.

J’ai pu lire les écrits de Hélie de Saint Marc (Résistant à 16 ans, déporté à Buchenwald, légionnaire parachutiste en Indochine puis en Algérie, pro Algérie française, participation au Putsch d’Alger) donc de héros à « salaud », qui se pose justement ce type de réflexion :
Est-ce les hommes qui devant l’adversité, sont exceptionnels ou les faits qui, étant exceptionnels, font ressortir ce qui est le meilleur ou le plus sombre de l’être, ce qui enlève, de facto, l’exceptionnalité de l’individu ?

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Mmm en Indochine… :thinking: Il serait donc revenu avec un Wok…Tout s’explique…:bulb:
La boucle est bouclée !

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c’est pas l’impression que j’ai , la plupart des gens n’ont d’avis sur rien . Ils te sortent des phrases comme "c’est la vie " , "que veux tu y faire " ou encore « c’est le sens de l’histoire » . Le problème c’est pas le wokisme mais la population qui se laisse faire

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D’ailleurs, il est intéressant de noter que les deux plus jeunes préfets de France en 1940, aux carrières publiques jusque là exemplaires, étaient Jean Moulin et René Bousquet…

Concernant les putschistes d’Alger, Challe, Zeller, Jouhaud et Salan ont tous servi avec bravoure pendant la Ière Guerre Mondiale, avant de rejoindre la France libre ou la résistance entre 1940 et 1942 selon les cas (comme De Lattre ou Juin). Ils ne sont pas devenus des « salauds » du jour au lendemain, mais on agit pour ce qu’ils pensaient être la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la France.

L’Histoire leur a donné tord, au point où en était le conflit algérien, le maintien au sein de la France n’était plus possible, ils ont commis le crime de sédition et ont violé leur serment d’officier et les lois fondamentales de la République. Mais ils avaient fait la même chose pour rejoindre De Gaulle, sans que l’on y trouve moralement rien à redire.

D’autres exemples de tous bords pendant la Seconde Guerre Mondiale : le colonel Georges Groussard, ancien cagoulard, nationaliste, anticommuniste, qui a pourtant fait partie des premiers vichysto-résistants, de même que Maurice Duclos, cagoulard antisémite qui rejoindra De Gaulle comme agent de renseignement dès juillet 1940. A l’autre bout du spectre, Marcel Guitton, numéro 3 du Parti Communiste Français qui organisera un groupe politique fascisant prônant la collaboration avec l’occupant ou même Maurice Thorez qui reconnaîtra avoir tenté de négocier avec les autorités allemandes pour permettre la publication de l’Humanité. Jean-Paul Sartre profitera de l’exclusion pour « judéité » selon les lois de Vichy de l’un des enseignements de Khâgne pour prendre sa place…

Il est facile de juger a posteriori, mais méfions-nous de notre certitude d’être du « bon » côté, car ceux d’en face le pensent également.

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Rappelons que l’assemblée qui a voté les pleins-pouvoirs au maréchal était majoritairement de gauche.
Mais il s’agissait pour la plupart de personnes ayant vécu le traumatisme de la Grande Guerre.
Facile de les juger, difficile de prendre leur place.

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C’est vrai, il s’agit de la Chambre des députés issue du Front Populaire de 1936. Cependant, l’Assemblée nationale ainsi réunie en 1940 compte également nominalement 302 sénateurs, majoritairement de droite. De plus, il faut quand même noter que du fait de la débâcle (et de la déchéance de leur mandat de 61 parlementaires communistes), seuls 670 parlementaires sur plus de 900 sont effectivement présents.

212 contre 23 sénateurs voteront oui, contre « seulement » 357 contre 57 députés.

Après, cela suffit à déterminer une majorité absolue (62,73%), mais pas aussi écrasante qu’on a pu le prétendre.

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N’empêche le plus gros reproche que je fais au wokisme et même aux woke (ceux qui pensent réellement lutter contre les inégalités via l’intersectionnalité des luttes) c’est qu’ils évincent complètement la question sociale qui reste la seule capable de poser objectivement la question de la domination matérielle et qui s’affranchit de toutes les revendications libérales et communautarisantes distillées par les wokes.

J’ajoute que la logique libérale qui sous-tend ces revendications n’est qu’une manifestation d’une lutte de tous contre tous au lieu d’une lutte de classes. Chacun trouvera une identité pour revendiquer face à son prochain. Seule l’altérité compte.

Le pire c’est que poussée à l’extrême cette logique devient débile puisque chacun est libre de se considérer comme opprimé quitte à s’approprier une identité (qui osera publiquement me dénier le droit que je suis une femme ? Peut-être même à moitié libanais pour ceux qui verront la référence). Bref, je suis un homme blanc quadra cis-genre mais bon … je suis breton (administrativement mais ça suffira pour m’inventer une souffrance au nom d’ancêtres fantasmés) et je porte en moi la douleur de ma culture opprimée par la France etc … Et je peux m’inventer d’autres identités pour rendre ma personne unique et la rendre légitime dans la compétition de la souffrance.

Par contre, si je prends des critères objectifs qui définissent l’appartenance à une classe sociale (par objectif, j’exclue donc les habitus bien que …), là je vais me retrouver à défendre des intérêts avec des gens de tous les horizons. Globalement la grande bourgeoisie le fait bien. Les autres classes sociales le font beaucoup moins parce que le red neck texan, le latino d’Austin et l’afro-américain de Comptown ne vont jamais s’unir sur la base de leur oppression matérielle. Pire ils vont se foutre sur la gueule.

C’est (encore) un peu moins le cas en France car le communautarisme et les identités revendicatrices sont un peu moins actives, mais espérer voir les gilets jaunes et les habitants de quartiers populaires revendiquer ensemble un partage des richesses un peu plus en leur faveur, c’est pas demain la veille.

Et ça ne s’arranger pas de sitôt puisque l’avant-garde éclairée du prolétariat préfère continuer à nous parler de barbecue viril et de pansement beige …

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Mais ce n’est pas le Front Populaire qui a donné les pleins pouvoirs à Pétain comme on l’entends souvent.

« A la question : « La Chambre du Front populaire a-t-elle voté les pleins pouvoirs à Pétain ? », la réponse me semble donc devoir être négative. Il est vrai que, comme nous venons de le voir, la majorité de la Chambre des députés s’est prononcée pour les pleins pouvoirs. De manière non moins évidente, c’est bien la Chambre élue en mai 1936 qui a émis ce vote. Mais, depuis au moins deux années, cette Chambre n’est plus celle du Front populaire. Et celui-ci, en tant que rassemblement d’organisations, est mort entre octobre et novembre 1938, du fait du refus des radicaux de demeurer plus longtemps alliés aux deux partis marxistes : la SFIO et le parti communiste. En fait, et bien avant cette date, le Rassemblement populaire n’a plus d’existence réelle : les événements politiques ont déplacé la frontière entre la droite et la gauche, qui passe désormais au centre du parti radical. »

Oui, c’est déjà ce que je disais.

Dire explicitement que c’est le Front populaire qui a voté les pleins-pouvoirs relève plus de la posture politique que de l’Histoire, mais de la même manière que l’auteur de l’article décompose un peu hypocritement les différentes tendances de gauche pour prétendre le contraire.

Il s’agit bien de la Chambre issue du Front Populaire, majoritairement de gauche, toutes tendances confondues (SFIO et radicaux principalement), même si l’alliance entre ses différentes composantes avaient cessé. Mais il est important d’ajouter que les 60 communistes ont été exclus et que le poids des sénateurs conservateurs a pesé lourdement dans la balance.

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