"Payé" ou "Payer" pour travailler dans le monde du jeu?

C’est évident. Totalement d’accord avec ça. Ça revient à ce qu’on disait, nul ne veut travailler « pour la gloire » ou « pour quelque chose de plus grand que soi ».
Ça peut compter, c’est éventuellement une motivation pour accepter d’être un peu moins bien payé, mais dès que le différentiel est trop important (et chacun mettra la limite où il le souhaite selon sa situation personnelle et familiale et son niveau de rémunération) ça ne peut plus suffire… Et ne saurait servir de justification à un employeur, privé ou public, pour jouer les moins-disant salariaux.

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A une époque j’ai eu le moyen de me professionnaliser dans la photo / directeur de la photographie pour des clips / films mais finalement j’ai préféré ne pas y aller d’y perdre le plaisir que j’y trouve (là je ne fais que ce qui m’intéresse).

J’ai longtemps été ingénieure R&D en formulation produits laitiers domaine qui doit être le moins bien payé dans l’agroalimentaire alors que c’est clairement pas évident du tout tout ce qui touche au lait.

Vu que j’allais devenir papa j’ai changé de branche et je suis maintenant toujours en formulation mais dans les boissons.

Je gagne mieux en faisant moins et en ayant moins de responsabilités. Limite ca manque de challenge pour être honnête mais au moins j’ai plus de temps libre xD.

Je serai prêt à redescendre mon salaire pour un truc qui me parle plus (je suis pas plaindre non plus ça reste intéressant) mais de combien c’est plus compliqué à dire.

Un truc marrant j’ai fais pas mal de postes au cours de ma vie toujours en agro mais dans des boîtes et avec des missions très différentes. A chaque fois les gens estimaient ne pas être assez bien payé et avoir une charge de travail trop importante. Pour le côté pas assez bien payé je me garderai de juger mais sur la charge de travail parfois c’était justifié d’autres fois c’était un peu foutage de gueule xD.

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Bien sûr, pour le coup c’est personnel et cela dépend de chacun.

Pour moi passion = musique, j’ai eu l’occasion d’en faire mon métier mais à l’époque j’ai préféré éviter car j’avais la crainte de m’en dégoûter et donc de perdre ma passion en même temps que mon travail dans le cas où je saturais.

Vocation = le travail à destination d’une population pour laquelle j’ai eu un gros coup de coeur (les personnes en situation de handicap mental).
Bon, je ne suis plus en contact directe au quotidien avec cette population ayant maintenant un poste de direction mais au moins je sais pourquoi je me lève pour bosser.

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L’hopital de ma ville a fermé le service urgence par manque de personnels. Faut maintenant faire 40 bornes pour y avoir accès …

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Ok ça me paraît plus clair merci :grinning:

Spoiler: non :sweat_smile: (pour le foot au moins)

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Je vais apporter ma pierre à l’édifice en résumant qu’à mon avis, on veut ce qu’on a pas.

Si on fait un métier « normal » plutôt mieux payé qu’un métier « passion » ou « vocation », on se dit qu’on aurait dû faire un truc qui nous motive plus.

Si c’est l’inverse on se dit qu’on aurait dû faire un métier « normal » et gagner plus.

Bref, à mon avis, on est toujours insatisfaits.

Désolé pour le pavé !

  • Expérience perso :
    Quand j’étais en master j’ai fait un M1 en banque et je me suis dit que je ne pouvais pas continuer dans cette voie, que faire de la banque pendant toute ma vie c’était impossible. Je voulais de la passion. J’ai fait un master de droit et d’économie du sport et aujourd’hui je bosse dans le foot. Des jours je me dis, qu’avec mes compétences, en banque je pourrais gagner 2x plus, au moins, alors que je suis relativement jeune. Des fois j’ai envie de juste bosser, pas envie d’avoir l’impression de regarder un match « parce que je dois », etc.
    Tout ça est très cyclique je pense (même si j’ai peu d’expérience). L’important c’est d’être content de sa situation à l’instant T et de pouvoir changer quand ça ne nous va plus. C’est pour ça que je mettrai l’accent sur la formation continue, pour être plus flexible et pouvoir changer si j’ai besoin/envie.

  • Avis macro:
    D’un point de vue plus général, je pense que c’est naturel que les salaires soient moindres dans les métiers passions/vocations simplement parce que si on imagine qu’on passe à une situation où c’est aussi bien payé, plus de monde voudra les faire, et donc mécaniquement les salaires redimininueraient. C’est très simplifié mais je pense que sur le long terme ce sont simplement des mécanismes de marché qui s’applique. Il faut des salaires plus importants dans des métiers « normaux » pour compenser la préférence naturelle qu’on aurait tous à faire un métier « vocation/passion ».
    Et pour le secteur de la santé, de ma fenêtre (ma mère est médecin) c’est effectivement la merde. Mais si l’offre de travail vient à manquer (moins de gens candidatent, restent, etc.) ça devrait pousser les salaires à la hausse selon toute vraisemblance :crossed_fingers:

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C’est assez peu vrai dans le public pour l’instant, ou les salaires sont contraints par les grilles et très très peu adaptables. Et la revalorisation du salaire des fonctionnaires c’est pas pour demain (enfin, pas significativement).
Surtout dans la santé, si on nous paye mieux, c’est super évidemment. Mais ce n’est pas tellement la demande numéro 1. Non, à l’unanimité des gens que je côtoie, aides-soignants, infirmiers, médecins, ce qu’on demande c’est d’être plus nombreux. Afin de récupérer le temps de bien soigner et d’être auprès des patients sans toujours leur donner l’impression d’être déjà à moitié parti voir le suivant. Ce qui n’est satisfaisant pour personne, et est à mon avis le facteur numéro 1 de souffrance au travail dans ces métiers du soin (au sens large : c’est évidemment aussi valable pour les travailleurs sociaux, éducateurs et autres…).

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Je plussois à 100000%

Si notre bien-être était dépendant de notre revenu on ne serait pas dans ces secteurs.

Le problème aujourd’hui, c’est bien le manque de personnel.
Alors probablement que le fait que le salaire soit moins intéressant qu’ailleurs est un facteur mais je pense que c’est plus profond que ça. (Car une fois de plus, on ne choisit - normalement - pas ce secteur par défaut, c’est bien une vocation).

Edith : je serais même près à me séparer d’un certain pourcentage de salaire et ne pas autant galérer à trouver du personnel pour mon asso, et c’est pas faute d’avoir bien augmenté les salaires.
Pour te donner une idée, je passe 2/3 de mon temps de travail à recruter depuis janvier et je suis toujours en méchamment sous effectif.

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Pas mieux. C’est exactement ça

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Je pense que le domaine de la santé (et ses difficultés) mériterait son propre sujet.
C’est bien de l’avoir abordé, j’en suis assez éloigné et ça ouvre les yeux, mais c’est un peu plombant quand-même. :grimacing:
A la base, c’était rapport au JDS.
Bon, je retourne regarder BFM, ça va me remonter le moral.

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Pourquoi y a-t-il un manque de personnel ? Ça ne recrute pas ou bien il n’y a pas de candidat.e.s? Si c’est la seconde option, l’amélioration devra forcément passer par des meilleures conditions salariales pour attirer plus de monde, non?

C’est bien la deuxième raison (faute de candidats) mais il faudrait pour modifier cela changer les grilles salariales des métiers de la fonction publique hospitalière, d’une part, et les pratiques managériales des cadres infirmiers d’autre part (qui ne font qu’appliquer les directives de l’administration hein, ce n’est pas de leur faute).

Je ne vois pas comment raisonnablement tabler là-dessus dans un quelconque horizon politique crédible et susceptible d’arriver au pouvoir dans les dix prochaines années au bas mot.
Quand on voit comment, déjà, le fameux Ségur de la Santé, on allait soi-disant voir ce qu’on allait voir… Dans la conjoncture peut-être la plus favorable de l’Histoire pour les soignants (convergence transitoire politique/économique/opinion publique) quasi rien n’a été obtenu, à toute peine une pédale douce sur les fermetures de lits et des revalorisations salariales médiocres, inégalitaires et en trompe-l’œil.

Donc je ne vois pas ce qu’il faudrait pour que ça change. Si une pandémie mondiale d’un virus potentiellement mortel mettant l’économie mondiale à l’arrêt n’a pas permis une revalorisation et une aide, rien ne le pourra.

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Ce qu’il y a de bien c’est qu’ils vont pouvoir mettre les démissions et l’absence de candidature sur le dos de la pandémie… :man_facepalming:

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Quant à a situation de l’éducation nationale, je sais qu’il y a aussi un problème de recrutement ( bien moindre que dans la santé), notamment pour les profs de maths et sciences, mais pas que. Certain(e)s préfèrent bosser dans le privé dans un autre secteur où leurs compétences seront mieux rémunérées.

Alors il y a eu une revalorisation des salaires, mais c’était pour pour les premiers échelons seulement. Dès que tu as un peu d’ancienneté ( 12 ans) tu n’es plus concerné. ( Certains se sont demandé s’il ne valait mieux pas démissionner pour repasser derrière le concours !). Et peu à peu, l’écart se réduit entre les débutants et ceux un peu plus expérimentés ( ce qui te donne l’impression que ton expérience ne vaut rien). Lors des inspections ( très espacées maintenant) seul un faible pourcentage (10% je crois des profs inspectés) peut espérer avoir une petite accélération de carrière. Et la revalorisation des salaires prévue pour août je n’y compte pas trop. Notre point d’indice sera dégelé, comme à chaque élection…

(Et je ne parle pas des conditions de travail, du manque de considération, d’être traitée comme un pion etc. Je n’ai aucun matériel « de fonction », même si mon poste suppose que je sois joignable hors horaires scolaires, mobile dans la campagne (donc voiture), que j’ai un ordinateur, une imprimante etc.).

Perso, ça me laisse songeuse quand je lis certains commentaires qui expliquent pouvoir choisir entre métier passion et métier "pognon".

Je ne peux pas faire d’heures supp avec un club comme au collège, et étant titulaire remplaçante pour réussir à travailler près de chez moi, je ne peux pas faire d’extra comme la cantine ou l’étude. Étant « polyvalente » je ne suis spécialisée en rien. J’ai un crédit pour ma maison, je ne peux pas me permettre de quitter mon travail. J’habite dans une région ( le Nord) où l’immobilier est cher. En plus je fais face à des dépenses assez conséquentes pour de la psychomotricité et de l’ergothérapie pour mes enfants ( non pris en charge par ma mutuelle ni par la mdph car taux inférieur à 50%).

Bien sûr il y a plus à plaindre, j’ai la sécurité de l’emploi ( ce qui est de nos jours très rassurant), mon métier peut être sympa ( ou pas du tout) selon les remplacements, j’ai ces fameuses vacances …

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Qu’est-ce qui te laisse songeuse là-dedans ? Tu penses que ce ne sont pas les mêmes compétences ? :slight_smile:

bonjour, on a parfois le sentiment qu’après des années d’incurie de l’état et de gestion catastrophique du service public, où on a privatisé les gains mais socialisé les pertes, on va nous dire : « vous voyez bien, ça ne fonctionne pas, il faut libéraliser ces secteurs (santé, éducation…) », à quoi on peut rajouter retraites, voire routes, etc. et la " transformation" du modèle français en modèle anglo-saxon sera achevée (où il y a des gagnants, mais où il ne fait pas bon être du mauvais côté de la barrière…).

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C’est drôle ( j’ai pas lu l’entièreté) j’ai l’impression que le coeur et la passion de vos métiers c’est le social, médical… Donc (et je fais sûrement d’amalgame) si on est pas dans le don de soi et mal payé, on ne peut pas être heureux dans son taf?

Il s’agit d’une sacrée extrapolation quand même ^^

Je n’ai pas du tout lu ça ici.

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Je connais plus d’une douzaine de personnes qui travaillent dans les métiers de la santé et de l’éducation nationale, toutes ont plus de 35 ans.
Je ne connais que 2 personnes de moins de 35 ans souhaitant travailler dans l’un des 2 secteurs.

La problématique n’est peut être pas que le montant du salaire.
Les 2 secteurs manquent clairement de reconnaissance publique, avec de fortes contraintes (horaires, charge de travail, titularisation longue…).

Mon exemple personnel n’est certes pas représentatif, mais les générations passent, et elles se cassent le c@#} de moins en moins pour leur employeur, client, boulot…
Une grande majorité souhaite, en début de carrière, gagner du pognon, et disposer de temps libre pour les loisirs.

Dans le secteur industriel que je côtoie, nous rencontrons également de nombreuses difficultés à recruter, surtout sur des postes en 2x8.

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