Encore l’exemple des maths! Bon allez moi aussi j’abandonne.
Bonne soirée à tous, ce fut très stimulant.
Encore l’exemple des maths! Bon allez moi aussi j’abandonne.
Bonne soirée à tous, ce fut très stimulant.
Parce que c’est justement super intéressant l’histoire des maths, même si je m’y suis pas assez intéressé.
Oui mais je t’ai déjà concédé que pour les maths et les sciences formelles, c’était effectivement moins probant car c’est en effet un langage formalisé.
Juste, ça serait chouette de trouver des exemples plus contemporains pour argumenter la pertinence du relativisme. Parce que comme je te l’ai déjà mentionné, à l’intérieur même de la pratique en sciences experimentales nous ne travaillons plus comme nos collègues du 19e. On ne travaille même plus comme dans les années 90, voire 2010 sur beaucoup de sujets.
Et ça serait vachement intéressant de discuter de biais plus récents.
J’ai pas vraiment le temps ni à vrai dire les connaissances pour débattre philo des sciences en profondeur, mais si jamais c’est un truc qui te chauffe :
Si tu as l’occasion de mettre la main dessus, c’est absolument génial. Très (trop) costaud pour moi honnêtement mais faudra que j’en reprenne la lecture un jour.
L’exercice démonstratif a un but principal : saper l’attrait, malheureusement peu démenti par les années, exercé par le relativisme épistémologique sur une partie notable des milieux intellectuels.
Je vais le réserver de ce pas à ma médiathèque de quartier !
Merci beaucoup
[Edit : Punaise pas dispo dans une seule bibliothèque à portée de chez moi ou de mon taf ]
Tu vas voir qu’il y a quelques surprises ne te fie pas trop à ça.
Oui mais je pensais justement que Bierre revendiquait ce relativisme et là il conseille un livre qui, de l’aveu même des auteurs, vise à en saper l’attrait…je suis confus!
Du coup ça m’intrigue!
C’est un dialogue (un peu à la Platon) entre 4 philosophes (fictifs) des sciences et le livre revient sur les controverses du XXème siècle. C’est très intéressant en ce sens, puisque l’auteur a une connaissance réelle de tous ces courants parfois radicalement opposés. Pourtant, pour l’avoir lu, ben je trouve que le relativisme s’en sort quand même très bien. Attention ça fait chauffer le ciboulot.
Sinon y’a aussi cet article (en anglais) qui parle relativisme, constructivisme dans les sciences :
tibbetts1986.pdf (1,1 Mo)
Bon j’arrive après vos discussions sur les sciences, et je n’ai clairement pas le niveau, mais en fait, ce que je crois (mais j’ai rien lu comme vous…), pour moi les sciences sont des « modélisations » qui nous permettent de décrire ce qui nous entoure. Et donc, la modélisation est forcément biaisé par la culture non?
Le débat était plutôt sur le fait que certes l’objet observé va être décrit/modélisé de façon imparfaite, partiale et biaisée selon les époques et les observateurs, mais que (selon moi) cette modélisation aussi imparfaite et lacunaire qu’elle puisse être, ne change pas les caractéristiques physiques et la matérialité de l’objet observé. En d’autres termes l’objet existe tel qu’il est indépendamment de l’interprétation potentiellement biaisée que l’on peut avoir de lui.
Bierre, si je ne trahis pas sa pensée, pense que certes l’objet existe « malgré » celui qui l’observe mais qu’au final cet objet n’existe réellement et n’est appréhendable qu’à travers celui qui le pense. Il est donc impossible à « modéliser » de façon objective.
C’est en cela que je rapproche sa pensée de l’idéalisme qui est « la position selon laquelle toute réalité se ramène à des déterminations de l’esprit, qu’il s’agisse d’« idées », de représentations mentales ou de déterminations plus subjectives comme les « expériences sensibles » ou les sensations. »
Si cette position relativiste est tenable dans les sciences sociales, qui sont des constructions humaines artificielles et aussi dans les sciences formelles comme les mathématiques, qui est un langage formalisé par les hommes, elle me semble plus difficile à tenir pour ce qui est des sciences dites « dures » ou expérimentales qui s’appuient sur la recherche de faits empiriques non « socialement construits » et dont l’analyse est moins susceptible, en théorie, de pâtir de la subjectivité des observateurs.
En d’autres termes si l’on peut déconstruire la société de classes de façon plus ou moins objective ou biaisée, selon la volonté d’exposer les rapports de force et les inégalités ou au contraire faire le choix de les minimiser, cette façon orientée et biaisée d’appréhender les choses ne va pas changer la nature même d’un phénomène naturel (qui existe tel quel quelque soit l’interprétation que l’on a de lui) comme la photosynthèse par exemple.
Toutes les sciences sont des constructions sociales puisque toutes les sciences dépendent d’un cadre social (universitaire), de choix paradigmatiques avec des conflits internes, des controverses etc… La constitution des savoirs n’est jamais neutre. (L’utilisation des « races » biologiques au niveau de l’humanité, la technique atomique à des fins guerrières, la médecine à des fins eugénistes etc…).
Et les sciences sociales comme toutes les autres sciences s’attachent à décrire au mieux la « réalité », ce qui me semble être une démarche commune. Et pour finir, ce qu’on appelle « société » est une réalité toute aussi réelle que ce qu’on appelle un bloc de « granit » ou un « poisson ».
J’avoue que j’atteins mes limites dans le cadre du fonctionnement de la recherche.
Il faudrait demander à @fabericus son avis là-dessus.
Je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec toi sur les exemples que tu donnes, je te trouve juste trop catégorique et tu sembles prendre des cas particuliers (tes exemples sur la race, l’eugénisme etc..) pour faire de ces travers quelque chose de systématique.
L’utilisation des sciences à des fins détournées de la connaissance et donc utilitaristes (et idéologiques) est assez banal, on pourrait même dire que c’est à leur fondement.
Et ça touche aussi les sciences sociales dans leur histoire.
Oui mais on ne parlait pas de l’usage détourné des sciences, on parlait des sciences tout court.
Je crois très sincèrement qu’on ne peut pas détacher les sciences d’une certaine forme d’utilitarisme. Le développement des sciences sociales, donc la recherche de compréhension de l’humain, sans le courant humaniste, ça n’existe simplement pas.
Déjà merci de ta réponse. C’est très clair.
Débat super interessant.
On s’en fout mais ma croyance sur ce point ira à Bierre
Je comprend plus la discussion, du coup je vais dire un truc au hasard.
Genre que la recherche contre le cancer vient potentiellement de grandement avancer.
L’équipe de Raphaël Rodriguez qui n’apparaît pas sur la photo… Ah les misères de la personnification des innovations scientifiques alors que ces dernières sont toujours le fruit d’un travail collectif (que ce soit une équipe ou grâce à des travaux antérieurs et/ou parallèles) et avant qu’on m’attrape la veste, oui, oui il y a eu le même souci avec Pierre Bourdieu et par ailleurs tous les scientifiques starifiés.
C’est pourtant simple: ces molécules contre les cancers réfractaires agissent-elles objectivement contre le cancer ou s’agit-il de l’interprétation potentiellement biaisée des chercheurs qui ont travaillé dessus et que d’autres chercheurs, appartenant à d’autres cultures ou évoluant dans d’autres paradigmes socio-historiques, pourraient peut être, dans leur système d’interprétation, en conclure que ces molécules ne servent à rien.
Et dans tout ça , quelque part, il y a une vérité à déceler sur l’efficacité ou non de ces molécules.