Politique [sujet non modéré, Cwowd et ses modérateurs ne sauraient être tenus pour responsables de ce qui s'écrit ici]

D’où l’intérêt de constitutionnaliser.

3 « J'aime »

C’est vrai mais tu peux réduire le délai d’avortement, faire fermer des centres, rendre les procédures longues… Enfin, j’imagine que les vieux réacs d’extrême droite chercheraient des moyens de contourner les règles. Ou pas, mais les signaux ne vont pas dans le bon sens.

5 « J'aime »

Ce qui est amusant, c’est que tu reviens à la charge dans chaque réponse avec une demande de solution parfaite. Garantir l’accès effectif, simple, gratuit, etc. à l’IVG, ça demande un effort considérable législatif, structurel, financier, etc. C’est un combat complexe qui s’entrelace avec les problèmes d’accès à la santé pour les femmes en général (par exemple dans certaines banlieues pauvres, en milieu rural, etc.), avec des problèmes d’information (pour le respect des délais, par exemple), de médecins formés et qui ont le temps de recevoir les patientes, et j’en passe. Mettre le droit dans la constitution est un élément pour aller vers une amélioration, un petit élément et c’est déjà bien de l’avoir. On construit une solution progressivement en avançant sur chaque point.

C’est une constatation, c’est tout.

2 « J'aime »

C’est exactement ça et c’est déjà ce qu’il se passe.

Bon déjà outre le coup de com à l’arrivée des européennes de la part du gouvernement, si on regarde plus près ce qui permet aux personnes de disposer d’un IVG dans de bonnes conditions c’est là que le bas blesse et c’est aussi là que la gauche institutionnelle se fourvoie.

On accuse de chercher la solution parfaite mais en attendant il y a des décisions politiques réelles qui vont dans le sens d’une dégradationdu soin : Casse de l’hôpital public, fermeture de planning familiaux et des centres IVG. (130 fermetures de centres ces 15 dernières années).

Édit : Encore récemment : Fermeture de deux centres d'interruption volontaire de grossesse en secteur 1 à Paris

Donc la constitutionnalisation ok, mais l’IVG dans des conditions précaires c’est une forme d’empêchement.

3 « J'aime »

Bon résumé. Mon reproche principal aux tenants de la solution parfaite, c’est justement de ne pas faire ce type de résumé et de faire des arguties à côté de la plaque, du genre, « mon dieu ma Judith Butler, on parle de femme ce qui exclut les hommes trans ». Parce que bien sûr, ce qui va empêcher un homme trans d’avorter, c’est évidemment la mention de femme dans la constitution.

Tu fais une fixette sur un point que tu es seul à évoquer.
Mais tu es libre de le penser et tu as le droit de le dire. C’est peut-être plus clair comme ça.

Néanmoins il faudra l’observer. L’oubli des hommes trans était attendu, mais ça peut légitimement les inquiéter.

C’est toute l’astuce avec un sophisme, en fait.

Je pense que c’est tout sauf un oubli. L’IVG n’est pas liée à un genre socialement construit ou expérimenté en son for intérieur, mais au sexe biologique dans sa binarité (production de petites ou de grosses gamètes). Il y a des gens à droite comme à gauche qui n’ont pas du tout envie qu’on introduise dans la constitution un mélange entre le genre et le sexe, pour des raisons diverses.

Ça peut donc les inquiéter pour ce que ça dit en creux (les motivations anti-trans de certaines personnes), mais pour ce qui est de l’accès à l’IVG, la source d’inquiétude ne devrait pas être la constitution. Être un homme trans, ça veut dire aussi prendre des hormones et on peut espérer que les personnes concernées sont conseillées sur les dangers que cela peut poser sur un fœtus. Elles ne sont pas immunisées contre des grossesses non désirées, bien entendu, mais c’est comme pour la prise de roaccutane, les effets tératogènes sont connus, donc normalement on prend la pilule, voir on double avec d’autres protections. Ce qui fait qu’on parle de cas assez hypothétiques, ce qui est typique des objections de ce genre.

2 « J'aime »

soupire

Je sens que ça risque vite de tourner dans un débat à vide, mais je m’y engouffre un peu.

l’IVG est belle et bien une avancée vis à vis des personnes menstruées et pas que des femmes, « femme » étant bel et bien une catégorie sociale. Être femme en l’affiliant purement et simplement aux gamètes est une invention intellectuelle qui émerge avec la Biologie en Europe, donc c’est une manière de catégoriser strictement les « femmes » et « les hommes » assez récente.

Au XVI - XVII ème par exemple, ce qui sert de critère premier à cette affiliation genrée est l’habit, évidemment la binarité de genre existe et les femmes en tant que tel est une catégorie relativement proche de la nôtre, mais il n’était pas si rare par exemple de trouver des femmes habillées en hommes qui faisaient l’armée et se battaient dans l’armée française, ça se savait plus ou moins, et ça fermait les yeux dessus.

Voir la super vidéo de Sur le Champ : Les Oubliées de l’Armée : Les Femmes dans le monde militaire du XVIe au XIXe siècle (youtube.com)

De ces deux façons de voir il n y en a pas une plus vraie que l’autre, elles se trouvent être différentes en fonction du contexte social et culturel, donc ce qui délimite à être femme ou homme est bel et bien relatif et le critère primordial des gamètes n’est qu’une façon de le déterminer parmi d’autres. Et donc oui, les hommes trans sont concernés par l’IVG en tant qu’hommes.

Question naïve : le terme « femme » dans ce cadre (un texte législatif, ou plutôt constitutionnel) n’aurait-il pas une définition précise ? Auquel cas il me semble difficile de reprocher l’usage d’un terme technique.

(Après on peut tout à fait questionner la pertinence et la façon dont les catégorisations sont faites dans la loi, mais ce n’est pas la même chose).

Ensuite je n’ai pas bien compris la partie où les individus sont classifiés en tant que « femmes » par le costume, mais qu’en même temps il existe des femmes habillées en hommes dans les armées. Je vois l’idée mais il me semble que la formulation contredit le propos.

C’est complètement le point, le droit est le reflet de la « bonne morale » à un moment T dans l’histoire, ça change et c’est souvent le reflet d’une époque, donc on peut totalement remettre en cause une définition du droit. Et j’en sais rien pour ce qui est de la « technique », je m’y suis pas intéressé.

Dans l’armée elles étaient considérées comme « hommes », après il faut faire attention, je ne sais pas dans quelle mesure ces personnes se sentaient homme et si même c’était une préoccupation, la notion d’individualité et d’identité de genre n’étant pas du tout opérante de la même façon à cette époque.

T’inquiète, quand tu commences comme ça, tu indiques bien que tu n’es pas là pour discuter. Je t’invite à relire ce que j’ai écrit : pour être concerné par l’IVG au sens où elle s’applique à toi, il faut que tu sois de sexe biologique féminin (sachant que dans cette catégorie, il y a aussi des personnes non concernées, mais qu’elle contient toutes les personnes concernées). Tout le reste est intéressant mais hors de propos pour la définition précise des personnes concernées. Je ne dis pas que cette catégorie doit être reconnue légalement comme étant « les femmes », je dis juste qu’il y a des gens qui ne veulent pas le contraire.

4 « J'aime »

Le « sexe biologique féminin » est justement ce qui est remis en question, c’est apposer une catégorie sociale la féminité, le féminin, être femme, à un organe génital. Les hommes trans n’ont pas un sexe biologique féminin, ils ont un certain type de gamète.

Et ils sont concernes par l’IVG ?

Oui et donc ?

Non, c’est utiliser une définition biologique précise (sexe biologique féminin) pour désigner l’ensemble des personnes qui ont la capacité à être enceinte.

Non, la définition correcte de sexe biologique féminin est celle qui est basée sur la possession des organes permettant potentiellement la production de grosses gametes peu ou pas mobiles (même si les organes en question ne sont pas ou plus opérationnel). Les hommes trans sont des femmes au sens biologique du terme.

2 « J'aime »

Et tu remarqueras que je n’écris pas femme sans préciser, pour éviter la confusion entre la notion floue, fluctuante et sociale, d’une part et la définition biologique précise, d’autre part.

Encore une fois, j’ai mon opinion sur le sujet, mais je n’écris pas qu’il faut ou qu’il en faut pas faire mention de femme dans l’IVG dans la constitution. Je dis juste qu’il est clair que cette mention est délibérée et correspond à un choix qui traduit une équation faite entre la notion de femme au sens large et la notion de femme au sens biologique.

des femelles. Même si, en termes légaux, ça ne change rien. C’est juste que les élus de la Républiques ne pouvaient pas en cette époque, écrire dans la Constitution des droits pour des femelles humaines.

Il serait plus légitime de se poser la question de savoir s’il est du ressort constitutionnel, légal ou juridique de décider de ce qu’il convient de répondre à une femelle revendiquant un statut d’homme qui ne se reconnait pas dans un article constitutionnel autorisant aux femmes plutôt qu’aux femelles la liberté de pratiquer une IVG sur sa propre personne.

2 « J'aime »

Je peux aller me rincer les yeux merci :slight_smile:

L’idée de « sexe biologique » est beaucoup plus compliquée que ce que tu dis et je t’invite, si tu le peux à te procurer et lire cet article : Biological Sex, Gender, and Public Policy - Sari M. van Anders, Zach C. Schudson, Emma C. Abed, William J. Beischel, Emily R. Dibble, Olivia D. Gunther, Val J. Kutchko, Elisabeth R. Silver, 2017 (sagepub.com)

Parce que si on s’en tient à ce qui est « féminin » ou « masculin » au niveau biologique vous serez heureux d’apprendre que votre catégorisation ne s’en tient pas seulement au sexe justement mais également à votre niveau d’hormones par exemple. Bref, peut être que vous disposez d’un pénis, mais peut être également n’êtes vous pas totalement ce qu’on affilierait à un « homme biologique » au niveau hormonal.