J’allais te répondre avec un argument d’autorité, mais je vois que le NIH a adopté la définition à laquelle tu fais référence.
- « Sex is a multidimensional biological construct based on anatomy, physiology, genetics, and hormones. (These components are sometimes referred to together as “sex traits.”) »
Source : https://orwh.od.nih.gov/sex-gender
Initialement j’ai été un poil surpris, voire désarçonné, car je ne voyais pas trop comment utiliser ça pour classifier les échantillons et donc répondre à l’initiative « Sex as a Biological Variable » (SABV) du même NIH.
Donc cette définition « multifactorielle » de ce qu’est le sexe correspond à ce que tu as pu lire effectivement. Mais, je note que ce n’est pas une définition du sexe biologique. Notons d’ailleurs qu’ils ne donnent nulle part de critères pour classifier mâle/femelle (et les divers cas qui se retrouvent dans la catégorie non-homogene « intersexe »).
J’ai donc cherché un peu plus loin. Par exemple, une déclaration de la société scientifique d’endocrinologie publié en 2021
- "The classical biological definition of the 2 sexes is that females have ovaries and make larger female gametes (eggs), whereas males have testes and make smaller male gametes (sperm). […] The advantage of this simple definition is first that it can be applied universally to any species of sexually reproducing organism. "
En gros exactement ce que je te disais au-dessous, c’est un critère universel pour la reproduction sexuée (ça marche aussi pour les individus des espèces isogamétiques, c’est à dire avec des gamètes de même taille : ils ne peuvent être qualifiés ni de mâles ni de femelles).
Juste en dessous ils expliquent que les facteurs sexuels secondaires, dont les hormones, sont -plus que corrélés- des conséquences du type de gonades, ce qui colle aussi avec ce que je te disais au dessus.
Mais évidemment, des individus peuvent sortir des cas typiques, et par exemple avoir des caractères sexuels secondaires ne correspondant pas à leur gamètes (sexe biologique) ou ne produisant pas de gamètes ou produisants les deux types de gamètes, etc.
Dans la société beaucoup de ces individus sont considérés (ou se considèrent) comme homme ou femme. Mais ceci ne correspond pas nécessairement à leur sexe biologique et ces classifications sont affectées par des facteurs sortant du champ de la biologie.
La problématique de l’initiative SABV est de tenir compte du sexe biologique dans l’analyse des données biologiques. Car historiquement, ces données sont soit des melanges des deux sexes, soit restreintes aux males.
Pour déceler et corriger ce biais il faut être capable de classifier les individus. Le sexe biologique est donc utilisé car non ambigu (male, femelle, les deux, aucun). Cet usage ne prétend pas dicter aux individus ce qu’ils sont, doivent être, ou autre : uniquement permettre d’identifier l’impact du sexe biologique sur les variables biologiques.
Et pour cette définition purement utilitariste on se base sur le type de gamètes quand c’est possible.
Pour les espèces dont le sexe biologique est contrôlé génétiquement (comme nous) on utilise aussi souvent le sexe génétique comme proxy (ou prédicateur) du sexe biologique. Mais c’est pareil : il s’agit uniquement un outil de classification, pas une injonction à se conformer à une norme.