Pfftttt… Tant de choses à dire, a exprimer mais même pas la force et l’énergie d’essayer de remettre les idées en place et de comprendre la dissolution. Je crois que ça se résume à un caprice de gamin. Bon allez je m’en retourne sombrer dans la folie au côté de Roland Banks et Kate Wintrop a Arkham. Faut croire que là -bas , y’aura moins de folie qu’ici. A désespérer tout ça
Je te recommande la lecture de « Pourquoi les pauvres votent à droite ? » de Thomas Frank.
Extrait de la préface de Serge Halimi:
À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus déshérités qu’eux. C’est alors que la question de l’insécurité resurgit. Elle va embourgeoiser l’identité de la gauche, perçue comme laxiste, efféminée, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».
Cette métamorphose s’accomplit à mesure que l’inflation resurgit, que les usines ferment et que l’« élite », jadis associée aux grandes familles de l’industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » friande d’innovations sociales, sexuelles et raciales.
Les médias conservateurs n’ont plus qu’à se déchaîner contre une oligarchie radical-chic protégée d’une insécurité qu’elle conteste avec l’insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n’est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, d’intellectuels jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ?
« Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.
Et le quatrième de couverture:
Depuis des décennies, les Américains assistent à une révolte qui ne profite qu’à ceux qu’elle est censée renverser. Les travailleurs en furie, forts de leur nombre, se soulèvent irrésistiblement contre l’arrogance des puissants. Ils brandissent leur poing au nez des fils du privilège. Ils se gaussent des affectations délicates des dandys démocrates. Ils se massent aux portes des beaux quartiers et, tandis que les millionnaires tremblent dans leurs demeures, ils crient leur terrible revendication : " Laissez-nous réduire vos impôts! " L’État le plus pauvre des États-Unis a réélu George W. Bush avec plus de 56 % des suffrages aux dernières élections. Pourtant, le New Deal avait sauvé la Virginie-Occidentale de la famine pendant les années 1930. Et ce bastion démocrate fut ensuite un des très rares États à voter contre Reagan en 1980. Alors, républicaine, la Virginie-Occidentale? L’idée semblait aussi biscornue que d’imaginer des villes " rouges " comme Le Havre ou Sète " tombant " à droite. Justement, cette chute est déjà intervenue… Car cette histoire américaine n’est pas sans résonance en France.
Ça n’a pas été dit tout a fait de cette façon si je peux me permettre et je vais en profiter pour reformuler clairement afin de lever des ambiguïtés persistantes apparemment (je me sens quand même un peu concerné par le propos).
Par delà la provocation que j’ai reconnue comme idiote et excessive (mes culpa again, je n’ai pas su voir une limite acceptable qui ne decredibiiserait pas complètement mes interrogations), le seul moment où on peut douter de mon tremblement de menton était quand même accompagné d’une notion claire de « ressenti » subjectif sans preuve, nuancé de « certains médias ». Ça n’affirme pas une égalité absolue de traitement, même si j’ai joué sur cette ligne ambiguë et même si je peux comprendre que cela aurait pu être plus clair et bien plus nuancé, bien plus constructif si moins provoc. Ça me servira de leçon, m’apprendra à limiter ce defaut qui me suit depuis longtemps, et a me méfier de moi même. Y a pas d’âge pour apprendre.
Pour le reste, dire que des partis d’extrême droite et extrême gauche se plaignent ou ont pu se plaindre (de différentes façons au demeurant) de traitements dont ils sont l’objet dans les médias est un constat, pas un jugement de qui dit vrai ou pas.
Déjà j’aimerais savoir quelles idées de l’extrême-gauche (si on met LFI dedans, ce qui est assez discutable, mais soit) aurait été « dédiabolisées ».
Très très bonne question !
Des idées ou des propos diabolisées et distordus il y en a eu.
C’est presque effrayant de lire qu’il faudrait dédiaboliser l’extrême-gauche.
Les mecs d’extrême-gauche (donc pour aller vite NPA/LO/Revolution Permanente), ils parlent fin du capitalisme et internationalisme, on peut ne pas être d’accord avec ça, mais mettre un signe égal avec ce qui est porté par l’extrême droite c’est vraiment ahurissant.
Quant à LFI, n’en parlons pas. On ne les a jamais entendu remettre en question le système capitaliste, lors crédo c’est plutôt de renégocier le partage des richesses produites. C’est le programme de Mitterand 40 ans plus tard. Mais c’est vrai qu’à l’époque une certaine classe redoutait l’arrivée des chars russes sur les Champs Elysées après l’élection de FM…
J’avoue qu’entendre LFI=EG, ça me fait m’interroger sur cette routine qui aimerait mettre LFI au rebut simplement parce que des gens n’aiment pas Melenchon. C’est grave quand même de ne pas être foutu d’identifier un parti sur l’échiquier politique.
Ce matin, j’ai même entendu un journaliste dire que Jordan Bardella était la Droite maintenant (sous-entendu, pas l’extrême-droite). Ce n’était pas tout à fait affirmatif mais plutôt dit comme une sorte de constat (pour être honnête). Mais on en est là quoi.
La fameuse « union des droites », qui te permet à RN et Reconquête de faire le petit pas de côté qui les sortent du camps des « extrèmes », eux.
C’est quand même le monde à l’envers. Enfin, il paraît qu’on est entré dans l’ère de la post-vérité.
Tiens, vu que bientôt les députés Renaissance sortant vont nous exhorter à voter pour eux pour « faire barrage » au Grand Mal Rassemblement National :
On n’oubliera pas que ce sont précisément ces députés qui eux ont glisser un bulletin RN dans l’urne, en élisant des vice présidents RN à l’assemblée nationale.
petit préambule
Petit préambule : pas de troll dans les lignes a venir. Si questions dans mon propos, elles sont sincères, et appellent a lire vos réponses parce que c’est un débat et des réflexions qui m’intéressent réellement dans un domaine où j’excelle bien moins que la mauvaise foi et où je crois que rien n’est si simple.
Cela va probablement dépendre de ce que l’on considère sous le terme de dediabolisation en politique et dans les médias, mais pour moi : Il y a , a mon sens , quelques idées/thèmes portés par des mouvements d’EG au regard de l’échiquier politique en France et depuis plusieurs années (décennies pour certains), qui font leur chemin dans les médias et trouvent des échos assez forts alors qu’ils n’avaient aucune place ou étaient des repoussoirs absolus pour certains médias/personnes ( alors que certains ont finalement été « empruntés » ou ressortis par appropriation intéressée très récemment par des partis non considérés comme extrêmes, un comble): des questions et des positionnements forts de politique internationale (proche orient au hasard en ce moment, mais pas que), des questions portant sur l’identité intime de chacun, la question sur le droit a mourir avec assistance, l’écologie évidemment (qui mérite encore plus), des contestations sociales avec des propositions d’alternative (les retraites, c’est vous que je regarde par exemple). Bref, des questions de société fondamentales.
Certes, ces éléments ne font pas tous l’unanimité et sont certes beaucoup moins traités dans les médias que les thèmes favoris de l’extrême droite, nous sommes évidemment ok la dessus.
Néanmoins, ces thèmes ont été des repoussoirs absolus ou totalement inexistants pendant longtemps. Ce n’est plus le cas a mon sens, ils sont présents dans une partie du débat public y compris dans des « grands » médias (dans des proportions bien moindres évidemment, nous sommes encore une fois d’accord). Alors évidemment, certains se foutent de ses sujets profondément humains et qui incarnent un choix de société humaniste, mais je n’ai plus l’impression que ce soit des repoussoirs absolus. Malheureusement, ça intéresse moins les médias et une frange importante de la population, j’en conviens aisément.
Mais certains thèmes forts de l’ED ont envahi le débat public et restent eux aussi, heureusement, refusés/contestés et combattus également par des millions de personnes. Pourtant, on parle bien de dediabolisation.
Ce qui repose sincèrement pour moi la question de la définition de la dediabolisation et de son objet : de quoi parle-t-on avec ce concept en politique et dans les medias ? Ça peut paraitre évident, mais pour moi, ça ne l’est pas tant que ça.
- est-ce qu’il s’agit plus d’accepter de parler avec certains interlocuteurs qui seraient plus respectables que d’autres (et sur quels critères) ?
- juste d’accepter la présence dans les médias et le débat sur des thèmes et idées historiquement rattachés a des mouvements politiques « extrêmes » ?
- De thèmes qui intéressent (a tort ou raison) pas grand monde et occupent plus ou moins l’espace public ?
- Est-ce prendre pour acquis maintenant des idées autrefois inentendables par principe moral ou autre ?
- Donner plus de poids et valeurs a certains thèmes a cause de leur « filiation » politique ?
- Un peu tout ça ?
Pourquoi (j’y reviens, désolé) cette différence, comment l’expliquer et la comprendre ?
- Juste parce que ça « touche » un électorat potentiel plus ou moins important ?
- Une « bourgeoisie » et des arrières pensées politiques et sociétales ?
- Est-ce que certains partis considérés comme « extrêmes » ont adouci polissé leur discours et cela a suffi à faire mieux valoir leur thèmes (les imposer, pour certains) ?
- De simples visées électoralistes et opportunistes des partis plus « au centre » qui font le choix d’aller pas si naïvement là où on les attire ?
- Autre chose que je n’imagine même pas ?
Je trouve d’ailleurs a ce titre que la discussion avec @anon9958639 , une fois plus apaisée, a permis de reposer (même si on ne s’en est pas vraiment saisi) la question de la distinction potentielle entre l’exposition et la diabolisation/dediabolisation et de reposer la réflexion autour de la hiérarchisation des luttes qui a probablement une part d’intime alors que certains thèmes touchent a des sujets d’humanité « absolue » dans son ensemble.Mais c’est repartir sur d’autres réflexions encore et il est tard
Encore une fois, pas de malice de ma part. Des questions peut-être idiotes aux yeux de certains, mais pas de malice.
Voilà, c’est fait, la nouvelle nupes est réformée, toute la gauche derrière LFI.
D’ici quelques semaines on pourrait donc avoir quelque chose comme :
(si seulement on était sur le topic mêmes… Mais non)
Pardon d’être un peu lapidaire, mais rien dans tes exemples ne provient de l’extrême gauche. Le positionnement pro arabe au proche orient, c’était une encore une doctrine d’Etat sous Chirac, le point de bascule c’est le mandat Sarkozy, qui en parfait atlantiste a mis la France dans la roue de l’Otan (d’ailleurs il a mis la France dans l’Otan tout court), ce qui a très certainement fait se retourner le Général de Gaulle dans sa tombe. A moins que tu ne considères De Gaulle comme un représentant de l’extrême gauche ?
En fait je vais être un peu brutal avec toi mais ta grille de lecture est complètement biaisée, pour ne pas dire déréglée. Tu es une illustration complète de la droitisation de la France. Je ne dis pas que tu es de Droite, je n’en sais rien et ça ne me regarde pas. Mais si le Centre (enfin ce qu’on perçoit comme le centre) se décale vers la droite, alors automatiquement les idées de gauche glissent doucement vers l’extrême gauche. Ce ne sont pas les idées qui changent, mais leurs perception.
Le mariage pour tous, ce n’est pas une idée d’extrême gauche. La retraite à 60 ans, encore une fois à l’origine c’est Mitterand qui le fait.
Par ailleurs, encore une fois, les idées ou idéaux « extrêmes » de l’extrême gauche, ce n’est pas le rejet ou la haine de l’autre. On peut ne pas être d’accord avec ce qu’ils portent, mais ils n’ont rien à dédiaboliser parce qu’ils ne sont par exemple pas les héritier de Pétain, ou que leurs partis n’ont pas été fondés par des collabos ou autre.
Par contre, ce sont des logiques purement électoralistes (qui datent encore de Sarkozy) qui ont permis aux idées nauséabondes de l’extrême droite d’infuser dans le champs politique. La droite s’est abîmée là-dedans, les Ciotti et consorts ont complètement perdu leur boussole, les Gaullistes (Xavier Bertrand, Pecresse) peinent de plus en plus à se fair entendre.
Et même la majorité présidentielle s’est perdue là dedans. Il n’y avait qu’à écouter Attal répondre à Bardella sur l’immigration en parlant de chiffres, au lieu de rappeler qu’en l’occurence il était question du destins de femmes et d’hommes, et aussi de la grandeur et du rayonnement de la France.
Bref, je vais me répéter, mais déjà il me semble important d’être capable d’identifier ce qu’est un concept ou un idéal d gauche ou d’extrême gauche.
Et surtout, il est capital de se rappeler que si les idéaux d’extrêmes gauche sont discutables, et clivants par nature, commencer à discuter des idéaux d’extrême droite (et particulier avec des représentants d’extrême droite) c’est déjà ouvrir au loup la porte de la bergerie.
Si on en est là, c’est précisément parce que nos élus au pouvoir ont légitimé l’extrême droite (au prétexte de les combattre), en particulier Emmanuel Macron et sa bande.
J’avoue que je m’interroge sur cette candeur à ne pas cerner le terme dédiabolisation qui me semble assez net.
Ensuite tu commences par assimiler des idées de gauche à des idées d’extrême gauche. Ce qui me fait lever un sourcil. On arrive bien à différencier les Républicains du RN, je ne vois pas pourquoi on n’arriverait pas à distinguer LFI-PS du NPA.
Ça devient fatigant.
Dédiaboliser les idées d’ED, ça signifie les rendre entendables et acceptées dans le débat public. Ça va même jusqu’à leur donner une saveur républicaine. On parle de l’ED qui valorise le nationalisme (préférence nationale), l’autoritarisme et le déni de démocratie (qui vote contre la hausse du smic, contre le rétablissement de l’ISF…).
Bref, ne pas saisir les portées des idées politiques de chaque camp en 2024 et le rôle central qu’ont eu les médias dans l’accompagnement politique des extrémistes de droite et de la bourgeoisie, c’est « étonnant » de mon point de vue.
Très intéressant et enrichissant, merci à vous 2.
Ça a en effet l’air très intéressant. J’ai déjà lu et je partage cette idée que beaucoup de membres des classes populaires n’ont plus l’impression d’en faire partie et regardent avec plus de méfiance ceux qu’ils perçoivent comme plus pauvres qu’eux plutôt que les plus riches.
Pour parler plus clairement et de manière un peu caricaturale beaucoup de pauvres « de souche » vont plus facilement blâmer d’autres pauvres (immigrés) de leur situation plutôt que les plus riches et vont donc davantage se tourner vers l’extrême droite que vers la gauche.
Mais encore une fois, à qui la faute ? Sans aucun doute en partie à l’extrême droite et à certains médias qui montent les membres des classes populaires les uns contre les autres et attisent les divisions.
Mais c’est aussi la faute de cette gauche qui donne l’impression d’avoir oublié que les classes populaires se trouvaient aussi ailleurs qu’en banlieue et qui jette le discrédit sur leur combat en justifiant tout et n’importe quoi.
Je donne un exemple plus précis : quand LFI donnait l’impression l’année dernière de défendre/justifier les émeutiers suite à la mort de Nahel, elle a bien plus perdu le soutien des classes populaires au profit de l’extrême droite que lorsque que lorsque les médias la « diabolise » ou invite Jordan Bardella à s’exprimer.
Et pour revenir sur le point de départ du poste, ça ne favorise pas une solidarité et une conscience de classe entre les membres des classes populaires.
Euh quand même si. 2 exemples non exhaustifs :
https://melenchon.fr/2024/02/07/pourquoi-le-capitalisme-est-la-racine-du-mal-meeting-a-belfort/
Effet d’annonce.
Mélenchon sait très bien qu’un pays seul ne peut pas sortir du capitalisme.
Trop facile, t’es vraiment le pro des pirouettes pour t’en sortir.
De plus, que ça soit un effet d’annonce ou pas, ça reste une remise en cause du capitalisme.
Je suis plutôt d’accord pour dire que, si, le programme de LFI est bien celui remettant le plus en cause le capitalisme parmi ceux des partis de gouvernement, à l’exception du PCF.
Reste que je n’ai pas vu grand chose « d’extrême-gauche » dans leurs propositions.
Tu m’étonnes que les politiques professionnels cherchent à faire carrière avec des gens aussi naïfs que toi qui gobent n’importe quel effet d’annonce. On a pas le cul sorti des ronces.
LFI a toujours cherché des aménagements avec le Capitalisme, c’est un parti social démocrate, la timide remise en cause du capitalisme n’est là que pour draguer un certain électorat. Il n’y a pas de base marxiste à la LFI, Mélenchon s’est d’ailleurs déjà inscrit contre le marxisme plusieurs fois.