La figure de Karl Franz, tantôt homme de pouvoir vieillissant (JdR) ou héros de guerre monté sur griffon (figurine), n’est pas bien différente d’un Sigmar (AoS) ou d’un primarque (40k). L’Empire est assiégé de toute part (comme l’Imperium), et doit faire face à la corruption intérieure (comme dans tous les univers made in Games). Le Vieux Monde lutte pour sa survie et je n’ai pas le sentiment que le monde respirait la joie et la bonne humeur (les v1, v2 et v3 du JdR décrivaient un univers désespéré, ce qui changeait d’ailleurs de la fantasy « à la D&D » de l’époque). Bref, AoS peut déplaire, aucun soucis là dessus, mais je ne crois pas que Warhammer était plus « fin » dans son écriture. Et je ne crois même pas qu’il était plus original. Maintenant, clairement, par nostalgie et pour avoir grandi avec cet univers, je lui conserve des yeux d’amour (bon, surtout Blood Bowl). Mais bon, je maintiens que c’est le même regard que pour cet ex qui n’était pas si extraordinaire que ça mais pour laquelle on continue d’avoir des sentiments.
Dans tous les cas, et encore une fois, il ne faut pas s’attendre, dans un livre de règles pour jeu de figurines à beaucoup de subtilité ; le lore doit être prétexte au conflit, et un conflit généralisé pour permettre à toutes les factions de s’affronter. On peut parler de la Tempête du Chaos si vous voulez, mais dans le genre fluff pas extraordinaire, ça se posait là !
Je ne pense pas non plus que Battle était plus finement écrit qu’AOS. Et il a subi plusieurs changements depuis ses toutes premières éditions (les Vents de Magie n’apparaissent qu’au cours de la V3 par exemple). Mais je ne pense pas que quiconque ait dit qu’il était plus original qu’AOS.
Chacun a ses forces qui en font aussi ses faiblesses. AOS a un univers avec plusieurs mondes hyper vastes. Ça laisse effectivement place à toutes les créations possibles. Mais dans le même temps, ça manque aussi certainement d’identification, d’ancrage et d’enjeu. Un monde entier peut péter qu’il en reste tellement à coté.
De l’autre, Battle était limité à une seule planète. Forcément, le moindre événement majeur peut devrait ?) avoir des conséquences irrémédiables. La Fin de temps en est un exemple flagrant. Mais j’y reviendrai ultérieurement sur un autre point. Comme l’a dit @Merguez, Battle est un patchwork de plein de choses connues : des continents qui ressemblent aux nôtres, des références culturelles, historique ou mythologiques, des références à des fictions (Tolkien, Moorcock et d’autres). Tout ça lui permet d’y accrocher et de l’appréhender très facilement. Mais ça en fait un univers qui peut manquer d’originalité.
Mais AOS conserve quand même beaucoup de références issues de Battle, que ce soit dû aux contraintes des gammes de figurines (qu’on ne peut pas changer en un claquement de doigt) ou au simple fait qu’il est la suite de Battle.
Le point sur lequel je voulais revenir, c’est la manière dont est conduit l’univers. Certains aiment que l’histoire se déroule, qu’on avance dans la timeline. Ce n’est pas forcément évident de bien le faire avancer sans tout chambouler (encore une fois, il y a la contrainte de la gamme de figurines qu’on ne peut pas chambouler comme ça, quoique avec GW). AOS peut s’y prêter, de part sa jeunesse et sa vastitude (oui, c’est ce mot-là, ou alors il y avait vastité plus vieillot). Battle non à cause des limites dont je parlais précédemment. Pour ma part, je préfère un univers «contexte». On nous le présente tel qu’il est, avec son passé, et ça ne bouge pas. C’est à nous de le faire évoluer à notre gré, de notre coté. Ou alors, s’il évolue, c’est peu et très peu souvent (pas beaucoup tous les trois ans pour répondre aux changements de versions).
De ce côté, je trouve que AoS peut se prêter à des changements majeurs (voir la Guerre des Âmes par exemple) sans remettre en cause l’intégralité du monde, de part comme tu l’as sur sa vastitude. L’univers qui est en perte de vitesse à mon niveau, pour moi, c’est 40k que je trouve de plus en plus sclérosé.
Il s’y prête bien plus, oui. Après, faut-il encore ne pas vouloir faire intervenir toutes armées (ou presque). C’était déjà tiré par les cheveux quand ils le faisaient à Battle.
Disons que le lore offre des possibilités comme la capacité des Eternels de l’Orage à se projeter sur le champ de bataille avec les éclairs ou les portails entre les Royaumes qui peuvent se trouver un peu n’importe où.
Les bouquins de WB tournent essentiellement autour du Chaos, la victoire de ce dernier est inéluctable.
Néanmoins il y a une grande variété (et qualité il faut l’avouer) dans les histoires, sorti des Félix et Gotrek vous pouvez trouver du chasseur de sorcières, du point de vu Skaven (Thanquol & Vorax), du Vampires (avec le cycle Von Carstein), des cycles sur les grands du Vieux Monde (Sigmar, Nagash, Malékith), de l’elfe noir (Malus Darkblade), du Slaanesh (Sigvald), du Bloodbowl, la Lustrie (les rivages brûlants), du Gob (Skarsnik), etc.
Pour peu que vous ayez du temps de lecture n’hésitez pas à vous pencher sur cette période de Warhammer
Le coté inéluctable, je voyais plutôt ça comme une prophétie de malheur – comme l’illuminé qui annonce la fin du monde dans Tintin – plutôt qu’un truc qui allait vraiment arriver. Ils l’ont formaliser avec la Fin des temps et ont tué le jeu. Un parfait exemple du pourquoi je préfère un univers «contexte» plutôt qu’un univers qui «avance».
Si je reste sur le jeu, même si toutes les armées n’ont pas été traitées de manière totalement équitable, c’était bien mieux que 40k. C’est d’ailleurs un des points évoqués précédemment, qu’il n’y avait pas d’armée de «poster boys» comme les SM à 40k ou les Éternels à AOS. C’est ce qui fait qu’il a plus de diversité comme tu le décris avec les romans.
Je pense aussi. Dans 40k comme dans aos, on a vraiment l’impression que tout tourne autour des SM. Dans battle, j’avais l’impression que tout tournait autour de tout le monde.
Ça tournait beaucoup autour de l’Empire, oui. Parce que c’est l’armée de référence (les humains, la race montante, etc.). Mais ça n’empêchait pas les autres races/armées d’avoir leur place indépendamment de l’Empire.
Ah, alors c’était peut-être un biais de ma part parce qu’on n’avait pas de joueur empire dans notre groupe, mais j’avais l’impression que c’était un peu de tous les peuples.
C’est peut être moi qui m’imagine les choses mais j’avais vraiment l’impression que les incursions étaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus difficiles à contenir tandis que les peuples du Vieux Monde étaient de plus en plus faibles et désunis là où commençait à poindre la notion d’unité chez les 4 divinités chaotiques.
Très sincèrement, la situation de l’Empire m’a toujours paru très similaire à celle de l’Imperium à 40k, même si bien évidemment il ne faut pas oublier le sens de la filiation (Fantasy Battle était là avant 40k et c’est ce dernier qui s’est inspiré de l’autre).
Paradoxalement, à AoS, j’ai l’impression que si la confrontation entre l’ordre et le chaos fait partie du monde, elle n’est qu’un aspect d’un univers bien plus vaste (par exemple, la mort et la volonté de Nagash de devenir la mort elle-même est un arc narratif qui a autant, sinon plus, d’impact).
Pour ma part, j’ai toujours imaginé le Vieux Monde comme étant une planète du système 40K.
Avec Sigmar, un « homme » largement au delà de la norme comme étant un primarque. La fameuse comète à deux queue présente lors de sa « naissance » et lors de sa « disparition » pouvant être le panache d’un vaisseau spatial.
Avec évidemment les orcs qui pullulent comme partout dans le système 40K, et le Chaos qui prend de plus en plus d’ampleur.
Par contre à mon sens contrairement à 40K très centré sur les humains et donc l’Imperium, je rejoins l’avis ici d’un univers plus ouvert.
Les brouilles entre Nains et Elfes, la guerre entre Nains et Orcs : les humains et notamment L’Empire n’y ont pas de rôle central, voire pas de rôle du tout.
L’histoire des Bretonniens qui se font mener par le bout du nez par les Elfes Sylvains, pas besoin de l’Empire pour porter ce récit.
La division du peuple Elfe en trois factions distinctes.
L’émergence des Hommes Lézards.
Les Skavens et leurs incursions multiples, contre tout le monde.
Même les morts-vivants, finalement leurs récits les plus marquants mettent en jeu le Mootland (OK si on veut jouer avec le lore le Mootland fait parti de l’Empire, mais ce ne sont pas des humains), les Bretonniens, les Kislevistes.
Je ne vais pas toute les faire. Finalement, pour moi, l’Empire n’est « incontournable » que quand il s’agit du Chaos.
Là qu’il s’agisse des Hommes-bêtes, basés dans la Drakwald, des armées du Nord, ou de l’ennemi intérieur, culte ou corruption, c’est souvent l’Empire qui en est la cible principale.
La mort de battle c’est juste games qui ne savait pas où, comment… mener sa barque.
Les années 2000/10 c’est du Space Marines, du Space Marines,… On vend des palettes de SM et le reste bien en arrière.
Plutôt que de chercher des solutions pour ramener le jeu sur le devant ils ont tous mis a la poubelle et sortit un 40k fantasy. Les humains (pas nom en tête) c’est juste des SM relooké fantasy. Le SM ça plaît, on vend du SM en mode fantasy, on va pas se faire chier a chercher un autre axe
). Mais bon, je maintiens que c’est le même regard que pour cet ex qui n’était pas si extraordinaire que ça mais pour laquelle on continue d’avoir des sentiments.
(dit la personne qui ne connaît quasiment rien au fulf 