Cette semaine, j’ai joué plusieurs fois à Valley of the Kings édition premium (en vo uniquement). Images BGG
C’est quoi ce jeu ? Pourquoi je l’ai acheté ?
Il s’agit d’un deckbuiling pour 1 à 6 joueurs, de 60 à 90 minutes sur le thème de l’Égypte ancienne. On incarne des pharaons préparant notre tombe pour l’au-delà. C’est déjà compliqué se préparer ses valises quand on part en vacances, vous imaginez le stress de préparer son dernier voyage ?
J’ai été attirée par le thème, son bel aspect, les petites explications culturelles en bas des cartes. Vous saviez que les intestins, le foie, les poumons du pharaon défunt étaient chacun conservés dans des vases canopes différents, avec chacun une tête d’animal précise ? Et que le cœur, lui, était laissé à l’intérieur, et qu’un scarabée en pierre était placé à proximité pour le protéger ? Et bien moi, je l’ai découvert grâce à ce jeu .
J’ai suivi la recommandation de Ze Incredibles dans leur top des meilleurs deckbuildings. Un des rares à ne pas être un jeu d’affrontement ( mais il a quand même de l’interaction).
Encore un deckbuilding !
En ce qui concerne les deckbuildings, je n’en avais plus. J’ai revendu Dominion il y a quelques années. Je l’ai trouvé un peu répétitif, dans le sens où selon les cartes choisies, on peut toujours, d’une partie sur l’autre, acheter les mêmes cartes à peu près dans le même ordre dans le marché commun. J’ai revendu aussi la Vallée des Marchands qui ne m’a pas enthousiasmée.
Voici les particularités de Valley of the kings :
- Le marché n’est pas fixe, il évolue constamment. Il a la forme d’une pyramide de cartes de 3 étages (1 - 2 - 3 cartes). Seules les cartes en bas de la pyramide sont achetables. Dès qu’une carte de la base est achetée, la pyramide s’écroule un peu, le trou est comblé par une des cartes de l’étage supérieur, puis la carte du sommet descend au 2e étage.
-
Le marché est alimenté par une pioche composée de cartes venant de différents sets, avec les cartes dorées au fond, et les cartes argentées au dessus, histoire de faire apparaître les cartes les plus chères seulement en milieu de partie.
-
à part les cartes de base, chaque carte n’existe qu’en 2 exemplaires, voire 1 seul pour les cartes uniques.
-
à la fin de la partie, on ne marquera des points que pour les cartes que l’on aura enterrées dans notre tombeau. On marquera des points pour les cartes uniques, puis le carré du nombre de cartes de chaque collection ( par ex :1 point pour 1 statue, 4 points pour 2, et jusqu’à 49 points pour les 7 statues !). On ne peut enterrer qu’une seule carte par tour ( sauf effets de cartes).
Elle change quoi, cette édition premium ?
N’ayant pas le jeu dans son ancienne version, je me base sur des comparatifs que j’ai pu lire. A savoir le jeu de base edt hyper rare à trouver.
Cette édition est issue d’un kickstarter datant de 2019, qui est une réédition premium du même jeu et de ses 2 extensions : After Life et Last Rites. Auparavant, chacun était en format pocket.
La nouvelle édition propose une « big box » (en fait une boîte de format classique, mais forcément plus grande que 3 formats pocket !). La boite est magnifique, et les cartes dont désormais en très grand format, des sleeves et des séparateurs sont fournis. Le livret de règles a été agrandi et un livret supplémentaire est proposé pour guider les joueurs dans la constitution de decks variés en utilisant les extensions. Des cartes de pouvoirs asymétriques pour les joueurs, et quelques cartes artefacts ont été ajoutées.
Il y avait en exclu ks un petit pack de cartes en plus.
Petits bémols :
-
même avec les sleeves fournis, seule la moitié de la boite est utilisée. Le reste de l’insert était prévu pour d’autres extensions, qui ne verront à priori pas le jour, ce que regrette l’auteur Tom Cleaver, qui répond régulièrement aux questions sur bgg.
-
Malgré la grande taille des cartes, je ne pense pas qu’à 6 tout le monde puisse bien lire les cartes de la pyramide.
-
à en croire BGG, les règles du mode solo n’ont pas été révisées pour y intégrer les nouveeles cartes.
Qu’est-ce que j’en pense ?
J’aime beaucoup. Les deux premières parties à 2 étaient complètement différentes.
La première m’a semblé un peu laborieuse, le temps qu’on découvre les cartes, qu’on retienne quelle carte de quelle collection on a déjà. Je devais me dépêtrer avec des cartes de base que me refilait mon mari (c’était tout bénef pour lui : il épurait son deck tout en me mettant des bâtons dans les roues !).
La deuxième, au contraire, a été hyper rapide : je faisais des combos de malade , j’arrivais à prendre plusieurs super cartes de la pyramide… ce qui a accélé la fin de partie, ce dont je me suis rendue compte trop tard, en contemplant avec dépit mon deck rempli de trésors qui ne participeront pas au dernier voyage du pharaon ! Ma tombe était surtout remplie de camelote, avec une ou deux collections un peu entamées.
Troisième partie hier soir. Je me fixe comme objectif de moins me disperser, de me concentrer sur quelques collections seulement, de ne pas rusher la partie. Sauf que j’aurais dû surveiller plus attentivement la collection de statues de mon mari… Il a réussi à récupérer les 7 statues différentes, et a fini à 100 points ! J’avais pourtant sacrifié du marché des bonnes cartes pour lui, mais à chaque fois il avait la carte qui permet d’aller prendre la carte du dessus du cimetière commun !
Ce que j’apprécie le plus, si on met de côté l’esthétique et le bien très bien retranscrit, c’est le nombre de choix à faire :
- dès le début du jeu : on commemnce avec 5 cartes de valeur 1 en main : est-ce qu’on achète une bonne carte de valeur 5 ou seulement une de valeur 4 pour pouvoir enterrer 1 carte faible ?
- on utilise la capacité de la carte, son pouvoir d’achat ou on l’enterre ?
- quand enterrer ses bonnes cartes ?
- après un achat de la carte du milieu : quelle carte va-t-on rendre plus accessible à l’autre ?
- si on n’a pas fait d’achat, il faut sacrifier une carte de la pyramide, oui, mais laquelle ?
On a un sentiment de montée en puissance quand on acquiert des cartes de plus en plus fortes.
A deux les parties durent moins d’une heure, ce qui risque de durer un peu plus longtemps à 6, même s’il y a le même nombre de cartes, cf. mon questionnement sur la lisibilité des cartes de la pyramide à 6. Les scores seront certainement moins satisfaisants, car ce sera plus compliqué d’avoir 1 collection bien remplie, puisque chaque carte n’existe qu’en 2 exemplaires.
En ce qui concerne nos cartes enterrées, au lieu de le cacher sous notre tuile tombeau, on préfère les étaler par set afin déjà de s’y retrouver personnellement, et d’avoir un aperçu de où en sont les autres.
Au sujet de l’interaction, elle est pas mal présente :
-
Dans la pyramide, on peut Intervertir des cartes pour rendre moins accessible une carte pour son adversaire tout en rapprochant une bonne carte pour nous. On peut aussi sacrifier des cartes pour les envoyer au cimetière de la pioche.
-
des cartes permettent de demander de se défausser de cartes, d’en sacrifier une, de nous refiler une carte dans notre défausse, et on peut aussi pourrir le deck de l’adversaire avec des cartes faibles, ou en voler 1 de sa défausse.
Sinon, j’ai entrepris de traduire les cartes, en optant pour une police plus grande et des mots clés en gras afin d’augmenter les chances de le sortir, et d’éviter de ruiner l’expérience de jeu avec un habitué du club de jeu, pas trop à l’aise avec l’anglais et qui demande toujours : et cette carte elle fait quoi ? Je précise que l’anglais est basique (sauf pour les explications cturelles) : swap, sacrifice, entomb, discard, opponent…
Je posterai ici mes pdf quand ils seront prêts (ce ne sera pas le fond original des cartes, mais un fond neutre à coller sur chaque zone de texte). J’ai bien aimé traduire, en allant chercher des référence dur interner, j’ai vu que Book of the heavens, c’était le Livre de la Vache Céleste .
Si vous êtes, intéressés, dites-le moi !
Je vous laisse, mon flixbus arrive bientôt à Paris. Je vais aller à la recherche des vases canopes, amulettes et autres chabtis au musée du Louvre