Enfin quelqu’un qui écrit variabilité et pas rejouabilité
Parce que la variabilité n’amène pas de la rejouabilité ?
Nope, les échecs sont toujours rejouables, comme le Go, etc bien que n’ayant aucune variance dans le setup de depart.
Dire qu’ajouter de la variété dans les setup ou le contenu d’un jeu ajoute de la rejouabilité est une incongruité fréquente dans le domaine du JdS.
J’imagine que cette dérive provient du langage du JV où on parlait de rejouabilité d’un jeu pour indiquer si il y aurait intérêt à le relancer après l’avoir terminé une fois.
Le fait que des jeux non-variables soient rejouables n’implique pas que la variabilité n’est pas un facteur positif de rejouabilité
PS : j’adore le Go, mon jeu #1 donc je ne suis pas un apôtre de la variabilité
A ceci prêt que le setup fixe des échecs à entrainé la formation d’une méta, certes très riche, mais qui n’évolue que très peu.
Et du coup des gens ont inventé le format 960
Pour ma part dans mes nombreuses critiques publiés sur ce forum, je distingue systématiquement « variabilité » et « rejouabilité mécanique » car ce sont 2 concepts fort différents, contrairement à ce qu’aimerais nous faire croire les astuces marketing des KS…
Je trouve la nuance intéressante (et je n’y avais jamais fait attention), merci de la soulever.
Par contre comme dit plus haut, c’est pas parce que l’absence de A (variabilité) peut tout de même impliquer B (rejouabilité) que A ne peut jamais générer B. Je dirais que c’est un syllogisme aussi vieux que la mauvaise utilisation de ces deux termes
D’autant que tu dis rarement qu’un jeu est très rejouable sans dire pourquoi il l’est.
Dire :
L’asymétrie des armées amène une grande rejouabilité
est plus pertinent que de dire
L’asymétrie des armées amène une grande variabilité (ou tu viens juste de dire quasiment deux fois la même chose)
tu pourrais définir les deux ? ca m’intéresse bien ça pour mes articles
j’ai toujours parlé de rejouabilité dans le sens où d’une partie à une autre, on n’a pas la sensation de répéter ces actions dans le même ordre. Donc un jeu est dit rejouable quand les parties ne se ressemblent pas et je donne l’exemple de SETI (joué récemment, hier à 2), rien qu’en début de partie tu reçois 5 cartes dont une à mettre en revenu, et tu as à ton tour le choix entre 8 actions dont l’action « jouer une carte » avec les 4 cartes qu’il te reste en main. J’ai pu réfléchir à mes cartes le temps que mon adversaire arrive et les possibilités de jeu sont immenses, commencer par telle action , puis au tour d’après faire ça, puis …
c’est ça que j’appelle rejouable et pourtant ça me parait correspondre à la variabilité dont tu parles (on peut en faire un sujet dédié plutôt que sur ce topic là)
La variabilité c’est le caractère variable des positions de départ, cartes en main, cartes en jeu etc. Ele amène souvent de la rejouabilité, on pourrait dire que la rejouabilité est une conséquence probable de la variabilité.
À Terraforming Mars selon ta corpo, tes cartes de départ et l’ordre des cartes dans la pioche tu ne vas pas jouer la même partie que celle d’avant. La variabilité amène donc de la rejouabilité, si l’on admet qu’un jeu est « rejouable » quand les parties se suivent mais ne se ressemblent pas. Ton expérience de SETI c’est exactement ça.
Aux échecs ou au go par contre il y a zéro variabilité puisque le setup est identique ; pourtant chaque partie est différente. Il y a donc de la rejouabilité sans variabilité mécanique (il y a des « ouvertures » qui dirigent un peu le début de partie mais on s’en éloigne très vite).
Il y aurait matière à faire un sujet à part sur la question ! Pour moi il y vraiment des choses différentes.
je dis variabilité quand ca n’est pas dépendant de l’expérience ressentie. On devrait pouvoir définir une valeur objective de variabilité qui te dit que ce jeu te mets face à X situations différentes, à différents niveaux.
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la variabilité des éléments de jeux qui vont changer des choses avant même le début de la partie. genre Aeon’s end, tu as des personnages, des boss, un marché de cartes et des combinaisons presque infinies (et plus ou moins semblables) entre tous les paramètres. Ca va souvent être une variabilité induite par le matériel physique.
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la présence de hasard dans un jeu apporte une variabilité. la belote tu peux y jouer pendant 18 siècles en continue sans que tu te retrouve avec le même tirage de carte à la table. Ca va souvent être une variabilité induite par des règles.
La rejouabilité ne peut être selon moi qu’un ressenti subjectif, qui pourrait être plus ou moins dit comme « est-ce que j’ai l’impression d’avoir toujours la même expérience ». Poussé à l’extrême, ma formulation pourrait être même que je joue deux fois la même partie d’échec exactement, une fois en tant que novice et une fois en temps que bon joueur, et que mon vécu de la partie est totalement différent parce que je ne vois pas les mêmes chose.
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la profondeur d’un jeu, bien que difficile à définir, amène souvent cette sensation de rejouabilité. Des jeux avec des grandes courbes de progession qui vont faire que ce n’est pas le jeu qui change, mais nous même en tant que joueur. Quand tu commence des jeux comme projet gaia, que tu découvre le départ académie alors que ca semble presque impossible quand tu commence le jeu, tu as tellement de possibilité qui s’ouvre, ca élargie les décisions que tu peux prendre dès le premier tour, c’est énorme. En ce sens, des jeux solo non variables peuvent etre vachement rejouables
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Des mécaniques de jeu qui impliquent une interaction forte. Des jeux de négociation, de communication, de bluff… Il peuvent être très rejouable en changeant non pas le matériel mais les gens. J’ai rejoué à La Famiglia hier, il a typiquement très peu de variabilité, mais le tempérament des adversaires et du partenaire va avoir une influence vraiment majeure sur la partie. Et je pourrais potentiellement me lasser d’y jouer avec les mêmes gens, si on adopte toujours les mêmes attitudes autour de la table, amis dès que tu change les joueurs, ca change de nouveau tout le jeu. Pour moi ca entre dans la rejouabilité et pas dans la variabilité, parce que ce n’est pas quantifiable.
Un exemple de jeu qui a beaucoup de variabilité mais que je je trouve peu rejouable, c’est Bonfire de Feld. littéralement tout bouge à chaque partie (du coup ca met 30min à mettre en place), mais cette variabilité n’a pas d’impact sur les choix que je vais faire, ca va juste me donner des opportunités différentes, mais j’ai le même ressenti en y rejouant, je n’y trouve pas de plaisir de nouveauté. J’ai revu le même film avec des costumes différents, mais bon c’était le même film, j’ai pas eu de surprise ni trop de plaisir.
la rejouabilité dépend beaucoup des gouts des gens, et notamment je pense de l’attrait pour le stratégique vs. le tactique. Ca serait probablement très intéressant de faire des entretiens avec des joueureuses autour de la rejouabilité pour savoir comment cest perçu sur différents types de jeux
La variabilité pour moi c’est plutôt simple à définir : ce n’est ni plus ni moins que la diversité des éléments de jeu qui vont varier d’une partie et une autre.
La rejouabilité est un concept plus fourre tout. C’est pourquoi moi je précise que je parle de « rejouabilité mécanique ».
La rejouabilité mécanique c’est le nombre de stratégies différentes qui vont vous permettre de gagner la partie.
Rejouabilité c’est très subjectif comme terme, enfin je trouve. Pour reprendre l’exemple du go, on peut y rejouer tant qu’on a envie. Ou une seule fois. Comme n’importe quel jeu. Asséner que un jeu a une bonne rejouabilité c’est faire abstraction du ressenti du joueur et ça m’apparaît plus comme un argument marketing (vous allez aimer y rejouer, comme on vous le dit) que une vérité objective. Contrairement à la variabilité, qui est factuelle. Et pas nécessairement synonyme de rejouabilité.
Mouais y autant de rejouabilité dans les échecs que dans le jeu de l’oie au final. Chaque partie est différente.
Ca reste flou quand même. Tu considère que c’est une qualité intrinsèque à un jeu ? comment dénombrer des stratégies ? Je suis preneur d’exemples. Sur des jeux avant tout opportunistes comme appliquer cette définition ? par exemple, pour moi parler de stratégie à ark nova c’est déjà perdre, parce que si tu es pas pret à changer de plan à chaque tour, tu rates les timings importants, les occasions décisives…
Foret Mixte est réputé déséquilibré, est-ce qu’il n’a pas de rejouabilité mécanique ?
Il ne s’agit pas ici que les parties soient différentes, mais que les décisions à prendre soit différentes. A la limite tu pourrais dire ca des petits cheveux, comme on a plusieurs pions on a du choix, mais les regles qui permettent de faire nos choix sont vite comprises et ne génère pas de sensation de se confronter à de la nouveauté stimulante
EDIT : Ca revient à différencier le GAME et le PLAY, comme font les anglophones, en fait. Le fait d’avoir un seul mot n’aide pas tellement à penser ces concepts en français (et d’ailleurs les sciences du jeu francophones utilisent ces termes anglais).
Dans un cas le jeu (GAME) change, dans l’autre c’est le « jouer » (PLAY) qui change.
Au jeu de l’oie tu subi un lancé de dé : faible rejouabilité (bien que le matériel le rende rejouable, contrairement à un jeu destructif) car tu subi le jeu et de ce fait les parties vont se ressembler.
Aux échecs (je n’aime pas, trop abstrait pour moi, je préfère un tableur Excel) : rejouabilité importante liée à l’impact de tes actions : tenter d’autres stratégies a un intéret car pourra présenter un résultat différent. L’interaction forte va généralement augmenter la rejouabilité, si le jeu n’est pas trop scripté, si on n’est pas poussé à toujours faire les mêmes actions en réaction à une situation donnée.
Vous vous ennuyez à ce point aujourd’hui ?
Mon point de vue c’est que la variabilité est plus sur le postulat de départ du jeu.
Commencer le jeu toujours de la même manière, avec les mêmes cartes / perso / pouvoirs ou tout autre élément figé, à contrario d’avoir une mise en place différente à chaque partie.
La rejouabilité, bah personnellement, tous les JDS hors Legacy (qui une fois /déchiré/collé/etc est fini) sont « rejouables ». Les cartes piochées/jouées, les tuiles découvertes, l’évolution de son perso, les combats, l’exploration, le loot, les stratégies adoptées tout ça fait qu’un jeu est rejouable. Après, c’est plus une question de degré selon ce que propose un jeu par rapport à un autre.
Intéressant tout cela.
J’ai dans l’idée que la « rejouabilité » tant vantée sur KS et autres lieux similaires, c’est l’idée de « ne pas se retrouver dans les mêmes situations que dans les parties précédentes ».
Je prends l’exemple du 7th Continent : avec les versions KS on a plus de cartes, donc on a potentiellement moins de chances de se faire attaquer à chaque fois par les mêmes fourmis.
Le jeu est plus varié, donc plus agréable à rejouer pour nous, pour reprendre des concepts énoncés par mes VDD.