pas l’impression que ce point te soit reproché. Chacun son référentiel.
C’est plus sur l’intention que tu prêtes à la personne qui s’habille d’une certaine manière
Le
peut-être a-t-elle conscience que pour une certaine partie de la population ça provoque une réaction particulière, peut être pas, mais dans tous les cas, elle ne devrait pas avoir à s’en préoccuper, parce qu’elle a son propre référentiel aussi.
Si.
Parce que je pense toujours que ce n’est pas aux femmes de devoir subir des injonctions ou d’assumer parce qu’un connard pourrait ne pas savoir s’empêcher. (« Un homme, ça s’empêche. Voilà, ce qu’est un homme ou sinon… » Camus visait la barbarie mais ça marche avec toute ivresse de pouvoir, y compris sur le corps d’un autre quelqu’un. )
J’ai 2 garçons 2 filles, trentenaires maintenant : je crois que j’ai transmis à tous et toutes le respect de soi même et d’autrui.
Et particulièrement aux filles, d’invisibiliser les connards ou de dire stop quand ça passe les bornes. Je les souhaite libres, maîtresses de leurs choix et pas constamment repliées sur la défensive.
Donc effectivement, je ne leur ai jamais demandé de rectifier leur tenue parce qu’elles devraient prendre en charge l’incapacité des autres à s’empêcher.
Ah mais on est d’accord.
C’est juste qu’on va un peu vite pour trouver des connards et ça me gêne.
Il y a des connards évidents, qui écrivent des commentaires déplacées sous une vidéo. De là la vindicte se lance et on généralise, on pointe du doigt, on cherche d’autres coupables, on ne nuance rien…
Bref, je savais bien que je n’aurais pas du intervenir dans ce fil.
Je pense que l’individualisme contemporain fait qu’on ne tolère plus le fait de devoir se soucier d’autre chose que de soi, de ce qu’on aime, de ce qu’on porte, bref de ce qu’on estime comme acceptable selon son « référentiel » propre.
C’est le problème du libéralisme et des sociétés « axiologiquement neutres ». (Pas de référentiel commun car tout référentiel commun est perçu comme potentiellement oppressant. )
On croit ainsi que la fin de certains codes sociaux (certes parfois oppresseurs et étouffants) veut dire qu’ils ne faut plus en avoir du tout pour être heureux.
On retrouve alors autant de référentiels que d’individus. C’est beau sur le papier mais ça ne marche qu’au McDo (le fameux « Venez comme vous êtes ») dans la vie ça donne la guerre de tous contre tous (chacun mettant en avant son référentiel qui va forcément entrer en opposition avec le référentiel de quelqu’un d’autre à un moment, sans parler de savoir pourquoi respecter un référentiel plutôt qu’un autre etc… ) ou à une indifférence généralisée, qui est un moindre mal mais qui n’est pas vraiment ce que j’appelle vivre en société.
Si si ton point de vue est intéressant au contraire.
C’est juste que j’ai l’impression de ne pas arriver à te faire sentir à quel point cette injonction de devoir tout le temps faire gaffe pour une femme est pesant, alors qu’elle n’a, de fait, aucune prise ni responsabilité intrinsèque sur autrui, ses pensées, ses actes.
J’avoue, c’est un peu frustrant.
Je pense que porter ce que l’on souhaite n’a strictement rien à voir avec le fait de ne pas se soucier d’autrui. Alors évidemment, si je porte sciemment un tee-shirt qui dit « Fuck Jesus » et que je me rends dans une église, il sera tout à fait légitime de considérer que je fais de la provocation. Mais en dehors de ce genre de cas extrême, porter n’importe quelle tenue ne saurait être considéré comme un acte individualiste. L’acte individualiste est au contraire de refuser l’altérite et, pire, de le faire savoir.
Je l’ai dit, je suis à titre perso très soucieux de ne pas blesser des gens par mes propos, de ne pas gêner leur quotidien si c’est injustifié. Par exemple, je ne vais pas arrêter ma voiture contre un trottoir pour aller acheter des clopes, « ça va ça gêne pas, j’en ai pour 30 secondes, le mec qui est bloqué peut bien attendre 30 secondes ». Autre exemple : j’ai un jardin que j’entretiens comme je peux et, surtout, comme je veux. Donc il y a, disons, « de la vie », dedans. Je suis à peu près convaincu que cela gêne 2-3 vieux dans le quartier : je m’en fiche, je ne peux pas, pour ma part, imaginer une seule seconde être gêné parce que je trouve le jardin d’un des dit-vieux mal entretenu selon mon goût. En revanche, si je vois dépasser une branche pouvant être gênante de mon terrain, je vais me précipiter pour la couper et angoisser à l’idée qu’elle ait pu embêter quelqu’un qui passait.
Tu l’auras compris, je pense précisément l’inverse. La guerre vient généralement plutôt de ceux qui refusent que l’on se plie à leurs référentiels. Ou même, sans parler de les « refuser », qui les ignorent.
Me sentir agressé par la différence, exiger d’autrui qu’il se plie à mon référentiel, ce n’est pas vraiment ce que j’appelle vivre en société.
Si tu vas en tongues et chemise hawaïenne à un enterrement, tu envoies un certain message, que tu le veuilles ou non.
[quote=« BaneRequiem, post:1556, topic:51013 »]
Voir mon exemple plus haut. Toi ça ne te choque pas, mais en choisissant sciemment (car je te crois assez intelligent pour savoir que tu romprais alors les codes implicites de l’enterrement) tu fais un choix égoïste pour des raisons qui te sont propres (se démarquer, par indifférence aux autres et à ce qu’ils pensent…) ou parce que t’as juste envie d’être toi alors que c’est pas de toi dont il est question ici. C’est une forme d’égocentrisme.
Ce n’est pas ce que j’ai écrit. Je dis juste qu’avoir certains codes sociaux (cf. le reste de mon post) ce n’est pas la dictature.
Mais on a largement dépassé la question de départ et le cadre de la vidéo.
je pense exactement l’inverse.
Mon individualisme poussé à l’extrême m’amène je pense au contraire à une très grande tolérance dans l’acceptation de l’autre tel qu’il est.
Communitarisme, corporatisme, citoyenneté etc, je mets tout ça à la poubelle. Seul compte l’individu que tu as en face de toi.
(bon, je fais une exception pour le cwowdisme)
Pas de troll.
Je met juste en perspective ton propos des tenues qui sont « responsables », en tout ou partie, des réactions des hommes avec des contres exemples où le problème n’est pas le vêtement mais l’attitude de la personne.
Donc à l’inverse de ce que tu professes.
Et je maintien que, de façon générale, nous sommes face à un problème de comportement et non à un problème de vêtements qui expliqueraient lesdites attitudes des hommes.
Les vêtements, c’est juste une excuse.
C’est juste la triste représentation de ce que subisse les femmes chaque jour, d’être systématiquement ramenée à leur statut de femme.
Peu importe leurs compétences ou qualités, elles sont systématiquement ramené à leur apparence, à leur supposé illégitimité, etc, etc, etc.
Je me souviens des premiers commentaires du Passe Temps en 2017, où c’était régulièrement, « veut-tu m’épouser ? » « enfin une femme bonne à marier », sur la tenue ou même sur le fait que c’était, je cite « une fille donc elle n’y connait rien ».
Aparté, c’était d’ailleurs la mode des dick pic et .j’ai quelques mauvaises images de MP qu’on m’avait montré.
En fait, c’est quelque chose d’oppressant, permanent et qui est continu et qui n’arrive jamais pour les hommes. Car là il était question d’un seul commentaire mais quand s’en est plusieurs et régulièrement, au bout d’un moment, ça impact non seulement la santé mental mais aussi le comportement.
Beaucoup de streameuses, de journalistes et de femmes politiques ont expliquées comment ces réflexions ont changé de manière consciente ou inconsciente leurs habitudes, juste pour survivre.
Au sujet de l’espace, voici des exemples concrets, tirés de mon expérience personnelle et de podcasts :
les toilettes. Ca a déjà été évoqué ailleurs sur le forum mais pas avec autant d’explications. Mes réflexions proviennent en grande partie de ce podcast : Sexisme aux toilettes - Chroniques du sexisme ordinaire | Acast. Lors de la modernisation des villes, certains décisionnaires ignoraient (volontairement ou non) le besoin des femmes d’en disposer. Il y avait une grande disparité entre le nombre de toilettes pour hommes dt pour femmes dans l’espace public. On assiste à une réduction du nombre de toilettes publiques.
Le manque de toilettes va limiter les déplacements des femmes, qui n’ont pas la possibilité de se soulager debout. ( en l’espace de 2 mois, j’ai aperçu,
depuis ma voiture, dans ma petite ville proche de la campagne, au moins 5 ou 6 gars en train de se soulager tranquillement le long d’une haie, d’une palissade, de l’autoroute, et souvent garés un peu n’importe comment).
Certaines se privent de manifestations faute de toilettes.
Avant de quitter mon domicile pour un certain temps, je vais très souvent passer aux toilettes avant, chose que mon mari fait très rarement. L’année dernière, en route pour Essen, on s’est arrêtés sur une aire d’autoroute belge avec station essence et boutique… mais la boutique et les toilettes étaient fermées avant 6h du mat. J’ai du aller m’enfoncer un peu dans les bois, pas fière, mais rassurée de ne pas être seule. Je me suis sentie hyper vulnérable… pas du tout agréable comme sensation.
Pour continuer avec les toilettes : pourquoi n’y a-t-il pas plus de toilettes pour femmes alors que tout le monde sait que l’on a besoin de plus de temps ? Le podcast plaide même pour des toilettes mixtes sans pissotière.
De plus, il manque souvent de poubelles dans les toilettes individuelles publiques ou chez des particuliers, ce qui est gênant quand on a ses règles, mais ça reste un impensé.
Il n’y a pas de distributeur, même payant, de protections, dans les toilettes, comme j’ai pu le voir dans d’autres pays. Avant de quitter son domicile, il faut toujours prévoir.
Concernant la ville, (binge.audio) le réseau des métros reprend souvent le schéma en étoile, adapté aux trajets domicile en banlieue- travail en ville, mais n’est pas adapté aux trajets banlieue - banlieue pour aller prendre soin de ses proches…
En allant au bitwin village de Lille, drôle de constat : dans un grand hall face au magasin cycles de Décathlon, les parents peuvent s’assoir sur des bancs pour observer leurs bambins essayer leurs draisiennes et leur 3 roues le long des pistes. On peut choisir de s’adosser à la large vitre qui donne sur la salle de sport, ou au contraire, choisir de la regarder. On a alors une belle vue sur les postérieurs des personnes s’exerçant sur les tapis roulants, toutes des femmes, lors de mon passage, dont le bas des reins étaient justement dans la ligne de vue des personnes travaillant leurs abdos sur les tapis au sol , uniquement des… hommes ce jour là.
concernant les villages, https://youtu.be/Kro2wFOMUDI?si=xrjrY83Roh7IKkm5 , avoir une voiture est très important pour sa vie sociale et aussi professionnelle. Les voitures sont souvent léguées aux jeunes hommes, moins aux femmes.
Pour ce point là, j’ai plus l’impression que c’est une question de vision de la ville avec un centre ville riche où se passe l’activité et des banlieues dans lesquelles se positionnent une population moins riche. Le coté « prendre aller soin de ses proches » ne me parait pas dans le sujet. Par contre, il y a un vrai sujet d’inéquité sociale (mais plus lié à la richesse).
La aussi, c’est très multifactorielle et je ne mettrais pas l’omniprésence de la voiture comme une volonté sexiste avant tout. En fait, dans un village, un système de transport urbain collectif peut être plus compliqué, en raison des densités et des distances. Toujours compliqué de faire rouler un bus pour 1 ou 2 passagers (ça m’est arrivé plusieurs fois dans mon village). Généralement, les maires et président de ComCom privilégie le transport scolaire.
Par contre, même si les deux exemples que tu cites ne me paraissent pas les plus saisissant, il y a bien sûr une mobilité genrée avec des différences importantes sur les déplacements et la façon de se déplacer entre hommes et femmes, et avec un avantage pour les hommes. Ces avantages ne relèvent pas forcément des infrastructures (même si parfois ça l’est), mais aussi (et encore plus je dirais) des stéréotypes (par exemple dans l’usage des modes actifs, beaucoup plus importants chez les hommes, ou comme tu le disais la transmission de la voiture ou de la culture voiture).
Du coup c’était fermé pour hommes et femmes, je ne comprends pas le lien. La contrainte d’aller pisser au fond des bois assise ou debout elle est physiologique pas lié à l’aménagement de l’espace.
Aujourd’hui j’ai quand même l’impression qu’il y a autant de toilettes hommes/femmes partout. Sauf peut-être dans les bars ou restos où parfois c’est mixte et on reviens à la préconisation du podcast.
Par contre qu’en général il n’y ait pas assez de toilettes publiques c’est vrai et que des hommes pourraient être un peu plus discret quand ils se soulagent au bord de la route c’est tout à fait juste aussi .
Ben, si on se préoccupe des contraintes des femmes plus importantes que celles des hommes, on ouvre les toilettes ? Ou on prévoit une alternative.
Vaste sujet les toilettes : qui n’a pas remarqué en festival les files d’attente aux toilettes femmes alors que c’est fluide côté hommes ?
Je n’avais pas envie d’entrer dans les détails, mais s’il le faut : la différence est de taille : un mec peut se soulager à l’orée du bois, n’a qu’a ouvrir sa braguette, reste debout et n’est que peu exposé aux regards.
Moi j’ai dû dévêtir mon postérieur, ce qui m’a demandé de m’enfoncer un peu dans les bois ( il n’y avait pas beaucoup de buissons !), et j’ai dû rester en position mi-assise avec mon jean sur les genoux. Si une personne mal intentionnée s’était approchée de moi, j’aurais mis du temps à fuir, le temps de me rhabiller. Et un voyeur au loin pouvait se faire plaisir sans même avoir à s’approcher.
Une même cause, la fermeture des toilettes, est bien plus pénalisante pour les femmes que pour les hommes, ne serait-ce qu’en temps passé à chercher un endroit de substitution, sans parler de se mettre dans une position de vulnérabilité.