Defenders of the Wild : Aux arbres, peluches!

Lien vers l'article : https://www.cwowd.com/defenders-of-the-wild-aux-arbres-peluches/


Dans une semaine pourtant bien chargée, les membres de Cwowd ont attribué leur Coup de cœur à Defenders of the Wild. Avant de ne plus lui accorder le moindre post… Mérité ? Injuste ? Pourquoi ?


Des animaux anthropomorphisés s’associent pour défendre la forêt contre les vilaines machines qui l’attaquent pour le compte d’un méchant blaireau. C’est à peine une métaphore de l’air du moment. A peine^^. Et visuellement, ça s’appellerait Root II, personne ne se poserait de question.

Defenders of the Wild

Ensemble, on est meilleur

Le jeu est une coopération entre Henry Audubon, qui a explosé sur la scène ludique avec Parks, et le bien moins connu T.L. Simons (un seul jeu à son actif, Bloc by Bloc).

Le duo n'a pourtant pas du tout réalisé là une suite de Root. Hormis le visuel, l'univers, les jeux n'ont en effet rien en commun. Le commun, il est à chercher chez le suscité Bloc by Bloc qui mettait les joueurs dans la peau de gentils contestataires en lutte contre de méchantes forces de l'ordre.

Oui, la fourrure, c'est nettement plus vendeur que les cagoules.

On en discute

En ce moment chez nos partenaires

Profitez de nombreuses réduction sur une sélection de jeux de société.

Mécaniquement, le jeu est un coopératif avec une phase de silence durant laquelle les joueurs ne peuvent pas communiquer entre eux. C’est d’ailleurs un des points forts du système que d’intégrer plusieurs mécaniques qui vont contraindre chaque joueur à prendre ses décisions; ceux qui ont un souci de joueur alpha [joueur étant neutre dans tous mes articles^^] apprécieront.

Et c'est tant mieux car on n'est pas réellement dans du coop tranquille auquel on jouera avec Tata Maryse. Evidemment, Bloc by Bloc et son thème révolutionnaire laissait de nombreux joueurs à la porte (pour, au contraire, en attirer d'autres). Mais la quantité de choix disponibles, d'options, et la longueur général, avec un système assez lourd, n'incitait guère à le sortir.

Le nouveau thème forestier devrait réglé la moitié du problème. Pour l'autre moitié, who you gonna call ? Au vu de ses œuvres précédentes, on imagine facilement Henry Audubon venir dégraisser un peu le jeu pour 'adeptes'. La durée de jeu (annoncée) est ainsi passée de 60-120 à 45-90 minutes : autant dire que ça a tranché sévère !

L'opposition nature / machines est tout autant binaire que le précédent émeutiers / police. Et, malgré tout mon enthousiasme pour le projet, j'ai finalement tendance à préférer l'original (même si, mécaniquement, cette revisite s'annonce bien meilleure). Les petites peluches, c'est sympa comme tout. Mais, au final, quitte à faire dans le cliché, j'aurais préféré qu'il ne soit pas noyé derrière un univers gentillet.

Pourtant, j'aime beaucoup les mécaniques, particulièrement les machines qui se développent en bordure et vont peu à peu limiter les options de jeu, créer des murs, de la pollution. J'apprécie aussi que chacun choisisse sans "aide" sa carte pour le tour; puis que ça discute une fois toutes les cartes révélées.

Et, tout comme dans Root, on retrouve des factions différentes pour chacun; chacune privilégiant un mode de résistance différent. Defenders of the Wild propose ainsi d'incarner une communauté de savants, cartographes et bibliothécaires capables d'utiliser le Feu, une fédération de gardiens qui protègent et nourrissent leurs congénères, des sorcières, herboristes, bardes etc. qui pratiquent les arts magiques ou une société de machinistes et autres mineurs qui détournent la technologie de l'ennemi.

Je ne ressent juste pas le besoin d'avoir édulcoré le tout en le Root-ifiant. Je peux comprendre l'édulcorant, j'ai du mal à trouver intéressant le "comme la référence". Dans ce cas, et même si les jeux proposent des expériences totalement différentes, j'ai plus envie de jouer à l'original (Root ou Bloc by Bloc, d'ailleurs). Mais c'est peut-être moi (vu le peu d'excitation sur le forum, j'en doute).

En ce moment chez nos partenaires

Sélection de jeux Gigamic à moitié prix

Au final : un jeu intéressant, probablement plus exigeant (dans ses mécaniques et sa difficulté) que ce que les apparences laissent supposer. Un univers graphique très réussi, Root-esque. Et un thème que je qualifierai d’actuel.

Mais, au bout du compte, la réalisation édulcorée, toute en plumes et poils, a tendance à plutôt desservir le propos. la métaphore trop évidente. L'univers déjà déjà vu et revu, rendant difficile de se dégager de la concurrence. A moins de rentrer dans la thématique et de s'intéresser au message de fond. Mais, alors, pourquoi l'avoir édulcoré ? Pourquoi ne pas en être resté à un thème fort, moderne, comme pour Bloc by Bloc ?

Evidemment, la question n'en est pas une. Sans même parler d'argent, je serais l'auteur (T.L. Simons), je serais certainement tout aussi désireux de partager avec le plus grand nombre ma création. Même si le thème du premier opus ne me parlait pas particulièrement, j'avais en tout cas assez apprécié les qualités du jeu pour trouver bon que le monsieur soit mieux connu.

Dommage qu'il soit pour cela relégué au cinquième rang de l'équipe sur la page KS. Dommage, aussi, d'avoir peut-être poussé le bouchon un peu loin, passant de trop différent à indiscernable de Root, Explorers of the Woodlands et autres.

Reste que c'est beau (si on aime les peluches). Intéressant. Et bien fait. Sans être trop inabordable (70€ tout compris pour la France / Belgique) mais sans rien qui soit réellement exclusif.

A ce jour, aucune information quant à une éventuelle localisation. Soutenir cette campagne reste donc la meilleure option d'obtenir facilement le jeu. Même si certains exemplaires seront probablement disponibles , pour moins cher, chez Philibert et autres boutiques pratiquant l'import. Et qu'il ne serait pas syrprenant de voir apparaître, un jour, une localisation. La fourrure, ça se vend bien.

Pour les rôlistes curieux, l’éditeur propose aussi un JDR léger dans l’univers du jeu de plateau.



On en discute

10 « J'aime »