Hier, première partie de Feudum à 4 (jeu reçu juste avant le confinement). Après une explication des règles, moins terrible que je le craignais (j’ai eu l’impression que tout le monde avait bien compris le jeu après l’explication), on se lance dans le jeu. On est deux à avoir déjà joué mais seulement en solo pour ma part et en duo avec Madame. Donc, peu de recul sur les stratégies de jeu.
Feudum est le type de jeu où beaucoup de stratégies sont offertes aux joueurs. Il y a de multiples façons de gagner des points de victoires, mais il faut tenir compte des équilibres du jeu et des actions des autres joueurs. Je choisi pour ma part, de miser sur le voyage épique, les ordonnances royales et les paysages. Le joueur rouge occupe de nombreuses fermes pour assurer sa maitrise de la guilde des fermiers et des chevaliers. Il fait une politique de transformation des avant-postes en fermes, fait beaucoup de cultures afin d’avoir de nombreuses ressources, et utilise beaucoup les guildes. Le joueur Violet joue l’argent en ayant de nombreuses villes et en faisant l’action de taxer (en ayant un chevalier pour en tirer pleinement partie). Il occupe bien sûr une place de choix dans les guildes des marchands et des nobles. Il construit aussi des fiefs pour entrer dans les guildes des moines et des alchimistes. Le joueur Bleu choisit une stratégie basée sur l’occupation de nombreuses régions. Il voyage à travers le continent en posant de l’influence dans de nombreux avant-postes. Cela lui permet d’assurer son influence dans la guilde des moines et des alchimistes.
Le Rouge est celui qui mènera la partie de bout en bout, ou presque, puisqu’à la fin, je lui rafle la victoire grâce à mon voyage épique (joué à tous les tours, mais sans arriver au bout du bout). La partie a en fait dessiné un double duel, entre Rouge et moi pour la première place, et entre Bleu et Violet pour la dernière. Si mon voyage épique a su m’assurer la victoire, Bleu finit par battre Violet à la faveur de la conjonction d’un malus de déloyauté (des fiefs, mais aucun acte militaire) et d’une prise de fief par moi-même au dernier tour. Le jeu a ainsi été bien tendu chacun ayant au moins un adversaire à sa portée.
Ce que je retiendrais : la bière (ou le vin, chacun sa vision des tonneaux) c’est bien car ça nourrit son homme (énormément de pions bourrés sur le plateau). Les ordonnances royales sont assez puissantes et à ne pas négliger. Les paysages aussi sont des sources importantes de PV, surtout qu’à 4, il est plus facile d’être serf que maitre d’un lieu. Cultiver, lorsque l’on joue les fermes et un fermier est une super source de ressources diverses. Les fiefs sont puissants, mais il ne faut pas oublier de faire la guerre (ou de provoquer des famines) si on ne veut pas perdre de nombreux PV. Les deux premières époques ont pris un peu de temps, mais après, le jeu accélère beaucoup (1 tour par époque), et finalement, une partie n’est pas si longue (moins de 2h à 4). En plus, il y a très peu de temps morts, on choisit les actions pour le tour simultanément, mais les actions en elle-même sont très rapides à jouer. Il y a pas mal de manipulations, mais au final, rien d’insurmontable, surtout si plusieurs joueurs connaissent bien le jeu et qu’on peut répartir le travail (influence dans les guildes, comptage des PV, remise des ressources à chaque époque…).
J’ai vraiment beaucoup aimé ma partie (pas seulement parce que j’ai gagné). Je pense qu’il en va de même pour les autres joueurs. Ce que j’aime particulièrement dans Feudum, en plus des mécaniques de jeu, c’est l’imbrication avec le thème. Pendant le jeu, on ne parlait pas de cubes jaunes et blancs, mais de souffre et de salpêtre, on avait vraiment l’impression de faire vivre ce petit royaume. Un excellent jeu ce Feudum.