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Cette semaine, ce sont les jeux en français qui sont à l’honneur. Tout juste titillés par des jeux dont la traduction est quasiment assurée. Et de beaux projets. Des jeux originaux. Enfin ! Cela faisait tout de même un mois qu’on vivait surtout sur des reskins, suites et déclinaisons.
Ca fait du bien, ce petit vent frais. Surtout quand, à la fin des votes, et après une lutte serrée, c’est un tout petit indé français qui l’emporte. Une juste récompense après deux jeux rondement menés et vite appréciés.
La première partie de la revue, avec les projets se terminant et les annonces de la semaine, est dans la revue de lundi.
Notre coup de cœur
The Spirit of Eden
Alone Edition est un spécialiste du solo avec quelques titres récemment qui ont à chaque fois fait mouche : The Road, Way of the Samurai. Le petit dernier de Yossef Farhi, l’homme derrière ce double (et bientôt triple) succès, reste bien sûr dans la même veine. Mais avec un matériel encore plus réduit.
Pour la technique : c’est en gros un puzzle game, jouable en 15 minutes. Avec une belle palette de modes de jeu pour varier les plaisirs. Y compris un mode rush si vous aimez ce genre de défi.
Le principe ? Un territoire de 9 cartes que des méchants veulent ravager. Et vous qui disposez de l’aide de trois esprits de la nature pour les emprisonner. Reste à décider de leurs actions avec 4 dés à répartir sur 4 cartes aux compétences différentes. Sur celle-ci, un 3 vous permettra de déplacer un Esprit. Sur celle-là, le même dé vous permettra au contraire d’attirer un méchant. Ou peut-être de défendre un territoire ?
Quatre dés. Quatre cartes aux possibilités différentes. Trois esprits pour piéger trois méchants. Cela semble si simple… Attendez donc de découvrir les variantes : une carte de manœuvre en moins, un setup plus tendu… Et même un mode Apocalypse (nécessitant deux boîtes, il va falloir convaincre un ami^^).
Le bonheur, c’est simple comme un coup de CB
C’est en français. Plutôt joli. Et pour moins de 20€, port inclus.
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Les autres sorties de la semaine
Weather Machine
Sur Kickstarter jusqu’au 18 décembre.
Jeu en français.
La préco VF. On en discute.
Vital Lacerda : le retour. Annuel; comme le bonhomme rouge pour emplir les caisses de cwowd.
Oublions cinq minutes que je déteste les jeux de Lacerda (…) Il nous propose un exercice de style de toute beauté où il faut réussir à contrôler une machine qui, par effets papillon, menace toute la planète.
Avec des aspects semi-coopératifs (mais le jeu est totalement compétitif !) où il faudra se mettre à plusieurs pour activer certaines machines.
Et c’est… terriblement sexy (mince, il m’arrive quoi, là ?).
Reste que je suis terriblement mal à l’aise avec ce projet. Si vous êtes français (ou belge, ça marche aussi ?), cela passe par une précommande chez Philibert. Sur laquelle, comme d’habitude, cwowd touche sa commission. Je suis donc ravi quand vous allez engraisser Eagle-Gryphon Games.
Et, en même temps (aucun lien de parenté), je n’ai qu’une envie, c’est vous dire d’envoyer paître cet éditeur et ses pratiques commerciales. Il n’y a absolument aucune justification possible au fait que ce jeu soit proposé sur Kickstarter, donc sans intermédiaires, à $130 + frais + TVA (ou même $100 de plus pour le recevoir un mois en avance, pourquoi se faire chier ? Les gens se ruent dessus !). Pour rappel, le même jeu, en préco chez Philibert, vous coûtera 120€ (moins avec les points fidélité). Port et TVA inclus. En permettant à un intermédiaire (Philibert) de réaliser sa marge au passage. Et pour un montant qui est déjà étonnamment onéreux pour un jeu en mini cubes de bois et cartonnettes.
Avec déjà 5000 souscripteurs au démarrage, autant tabler sur un futur Lacerda chez Eagle-Gryphon (Inventions) à $150. Ce sont les backers qui fixent les tarifs. Eagle Games ne se fera pas prier tant que cela marche.
Bref, ça m’aurait embêté que vous en fassiez notre coup de coeur de la semaine. Merci Yossef.
Je ne rentre pas trop dans les thématiques, vous y retrouverez tout ce qui fait que vous aimez le Vital [NDLR : qu’est-ce que tu n’as pas compris, Thierry ?].
Pour ceux qui ne savent pas trop à quoi s’attendre… disons qu’il s’agit d’un exercice de planification XXL de ses actions, et donc de l’acquisition des ressources nécessaires, avec plusieurs tours d’anticipation. Le tout en optimisant le temps et, surtout, ses ouvriers (des bots). Ceux-ci doivent en effet rester un temps plus ou moins long sur le prototype de Machine pour mener les expériences demandées. Et seront même « perdus » si vous les envoyez travailler sur le prototype final.
J’éviterai aussi d’en dire trop sur la thématique. Tout aussi beau soit-il, ce jeu me semble aussi sexy qu’un Kanban après trois semaines de retard sur toutes les taches d’un projet en équipe. Je ne suis pas la majorité, beaucoup adorent au contraire les jeux de Lacerda pour leur thématique. Est-ce que vous aurez l’impression après deux heures de jeu d’être un scientifique manipulant des machines à contrôler le climat ?
Hegemony
Sur Kickstarter jusqu’au 2 décembre.
La page KS. On en discute.
Un pays inconnu mais contemporain dans lequel quatre classes sociales (travailleurs, capitalistes, classe moyenne et Etat) tentent de faire valoir chacune son propre intérêt.
Un thème pas si courant dans nos jeux: et, malheureusement, le plus souvent réservé à des jeux très basiques à grands coups de crasse dans ta face.
Celui-ci tendrait un peu dans l’autre direction. Certainement pas aussi complexe que le terrible (dans tous les sens du terme) Die Macher (simulation des élections allemandes; des années après, j’ai encore les neurones qui vibrent de peur à l’évocation du nom). Mais néanmoins bien touffu avec des factions totalement différentes, jusque dans les objectifs.
Et, donc, des interactions permanentes. Ce qui risque de devenir un souci dans un jeu essentiellement stratégique où certains peuvent agir et voter à l’encontre de leurs intérêts. Typiquement le genre de chose qui peut vite dégénérer. Ou, en tout cas, devenir frustrant pour ceux qui se trouvent du mauvais côté d’une alliance. Et, en règle plus générale, tous ceux qui peinent à débattre. Parce que, à trois ou quatre joueurs, il faudra discuter alliances. Votes. Pour ou contre. T’es avec moi ou contre moi !
Est-ce bien compatible avec un jeu où les joueurs sont supposés optimiser ? Planifier ? Sur une partie de trois heures ?
Et peut-on y jouer à moins ? L’éditeur ajoute deux automa supposés remplacer les joueurs absents afin d’y jouer à deux-trois (voire en solo). Faute de quoi le jeu se résume à deux à un tug of war (tir à la corde) entre Labor et Capitalists; en évitant, apparemment, au moins toute forme de caricature (en tout cas pas trop chargée, il faut bien retrouver les stéréotypes).
Je ne voudrais pas que cette critique soit à charge car le jeu est terriblement excitant. Avec sa promesse bien à part. Sur un thème rarement abordé. Et sans sombrer dans l’austère ou la foire à la saucisse / satire totalement biaisée (peu importe le biais).
Il me semble juste nécessaire de bien mettre en avant ces particularités qui risquent de devenir des défauts. Soit pour tous, si le jeu n’est pas à la hauteur des espérances. Soit pour ceux chez qui cela tuera le plaisir.
Terriblement excitant. Mais probablement encore plus terriblement difficile à sortir, à faire partager. Sans que ça parte en vrille.
A titre personnel, je suis plus bloqué par le fait que chaque partie ne puisse terminer qu’avec un vainqueur (enfin, si on joue à quatre, qui semble la configuration optimale). Cette vision que les classes sont cloisonnées, exclusives, vivant au détriment des autres m’embête. Pourquoi un système de points et pas des objectifs individuels ? Quitte à avoir un jeu asymétrique, dommage de s’être arrêté au milieu du chemin.
Dans le doute, vous pouvez toujours invoquer la règle du « pas en français » Il semble que Don’t Panic Games soit sur le coup; attendre une VF en boutique, dans le doute ?
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Clash of Decks Saison 2
Sur Kickstarter jusqu’au 25 novembre.
Jeu en français.
La page KS. On en discute
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La première campagne permettait de se procurer le deck de base gratuitement. Ou, en tout cas, moyennant 2€ incluant les frais d’envoi. Evidemment, et c’était totalement assumé par son auteur-éditeur, Léandre Proust, l’objectif était de faire découvrir son bébé au plus grand nombre.
Et, si possible, les faire cracher tout leur pognon ensuite. Mwahahahahaha !
Je plaisante. Enfin… Je crois. Je ne connais pas le bonhomme personnellement mais au vu des vidéos de lui-même et sa femme qui occupaient leurs soirées à préparer une à une nos enveloppes, j’ai le plus grand mal à l’imaginer dans le rôle du capitaliste ourdissant son plan machiavélique.
Donc la saison deux est là avec ses six extensions pour 30€. Port et TVA inclus. Et déjà plus de 10% des backers de la première campagne qui ont répondu présents. Soit probablement un bon quart en fin de campagne. Sans l’argument « gratuit » pour déconnecter les cerveaux, ça ressemble fortement à un pari réussi.
Et ce n’était pas un pari facile. On est ici à la limite du jeu à collectionner (qui ne fonctionne absolument pas sur Kickstarter -à raison). Réalisé avec des moyens très amateurs. Mais un amateur qui n’a pas eu peur de prendre des risques et de mettre les mains dans le cambouis. Voire, pire, dans la colle à enveloppe-timbre.
Evidemment, il a été aidé. Parce que le jeu est bon. Sinon, il aurait eu droit à deux lignes de texte (grand maximum). Rapide, efficace et, bientôt, avec une bonne grosse rejouabilité/variabilité.
Très impressionné je suis. Chapeau !
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Heroes of the Shire. Présenté en deux boîtes pour réduire le coût apparent, seul le pledge Collector avec les deux retiendra évidemment notre intérêt. Et ça douille du coup autant que n’importe quel jeu d’aventure / crawler etc. (135€ tout compris) alors que le matériel est basique de chez basique.
Et pourtant, ça semble intéressant. Même si le jeu en arène sera probablement au mieux anecdotique, restez-en au jeu à scénarios (coop). A creuser, j’attend votre avis avec impatience si vous avez moyen de regarder en-dedans de ses entrailles. Sur Kickstarter jusqu’au 9 décembre. La page KS.
The Realm of Shadows : A Trio of Solo Games. Trois jeux solos qui partagent le même univers, la même histoire. Mais pas les mêmes mécaniques. Le style est particulier, l’idée intéressante et l’auteur est un habitué des exercices solitaires. Je suis d’ailleurs surpris que vous ne lui ayez pas accordé plus de suffrages. Sur Kickstarter jusqu’au 4 décembre. On en discute.
Resurgence. Un euro-survival dans un Moscou post-apocalyptique. L’auteur, Stan Kordonskiy (Rurik: Dawn of Kiev, Endless Winter, Dice Hospital…) nous a déjà surpris (en très, très bien !) par le passé.
Prenez donc votre temps avant d’enterrer ce projet. Surtout que les conditions sont très correctes. Sur Kickstarter jusqu’au 1er décembre. On en discute.
Honey Buzz: Fall Flavors. Je ne connais pas ce jeu d’ouvriers sur fond d’abeilles butineuses (ouvrières, donc) devant vendre leur miel au marché des ours mais ça semble très bien foutu. En plus de l’évidence qui saute aux yeux : c’est aussi superbement réussi. Notamment ce plateau central en nid d’abeille. Dans la catégorie des jeux intermédiaires. Et à condition de rester à l’écart du Deluxe, trop onéreuse. De toute façon, une VF est en approche (et devrait faire un carton en boutique, impossible à rater). Sur Kickstarter jusqu’au 25 novembre. On en discute.
Megapulse. Un jeu de course assez chaotique tron-esque pour amateurs de Wipeout. Plus fun (si vous aimez les mauvais coups) que stratégique. Sur Kickstarter jusqu’au 2 décembre. On en discute.
Gartenbau. De la tuile avec des plantes. Rien de fantastiquement nouveau ou particulièrement beau. Au moins, ce reboot aura permis de financer mais sans enthousiasme. Sur Kickstarter jusqu’au 19 novembre. La page KS.
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Le mal-aimé de la semaine
Star Fighters: Rapid Fire
Du combat de vaisseaux à base de lancers de dés en mode frénétique. Roll roll roll roll encore, attribue tes dés, active et recommence à roller. Particulier, donc. Mais plutôt bien réalisé et l’éditeur est généralement très bon dans ces jeux familiaux-moyens (liste…) orientés fun.
C’est la guerre, bordel ! Le stratège qui sommeille en toi peut aller faire sa sieste, on s’adresse ici aux joueurs qui aiment lancer des poignées de dés de toutes les couleurs en essayant de ne pas trop faire n’importe quoi en les répartissant dans l’urgence.
Ca nous change des combats bien ordonnés, où les équipages agissent dans le calme et l’ordre. Sur Kickstarter jusqu’au 2 décembre.
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