Women In Boardgames : le MeToo du JDS?

L’accès peut être sécurisé par empreinte génitale je crois.

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Plus suffisant aujourd’hui… désolé !

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De rien.

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Alors, ca pour le coup meme des hommes peuvent le dire et le disent.

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Juste une aparté (rien à apporter au sujet; s’il y a des gens malsains dans le jeu comme ailleurs, je ne vois pas quoi redire à des femmes qui décident de dire « assez! » à des hommes qui se comportent comme des merdes) parce que ce genre de propos me surprend toujours : cela suppose que la pratique en question permettrait de faire preuve de sa supériorité (au moins intellectuelle); et que faire ainsi la preuve de sa supériorité serait une bonne (donc approuvée socialement) chose. Alors qu’on pourrait tout aussi bien considérer que la pratique d’un loisir essentiellement ludique à seule fin d’affronter autrui(s) pour faire la démonstration de sa supériorité intellectuelle est d’une rare vanité; et que la société pourrait gagner à s’en passer ?

Autant dans de très nombreux domaines d’activité on peut déplorer une présence inégale des populations, autant dans d’autres, on pourrait tout aussi bien remettre en cause l’activité.

(et si on veut aller plus loin, c’est amha le rôle de l’activité « jeux » qui est à revaloriser auprès des femmes, et ce dès l’enfance, pour ne pas les en éloigner au profit d’activités « mieux adaptées ». Et d’un autre côté, le jeu dit expert, c’est aussi une autre façon valoriser des jeux ne reposant pas sur une relation humaine directe : approche qu’on favorise chez les garçons là encore très jeunes)

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Elle n’a peut-etre pas les competences ?
Elle ne joue qu’avec des inconnus ? Il n’y a pas de « monde export » quand tu joues avec tes amis. Tu es peut etre responsable de sa réponse… :-o

Je pense qu’il y a une vraie étude sociologique à mener sur la question, sur pourquoi le jeu expert est avant tout une activité d’homme blanc.

Le sentiment de légitimité est souligné, et je trouve ça très juste. Par exemple ma femme aime encore moins les jeux de coopération, parce qu’elle a peur de ne pas comprendre et du coup d’amener tout le groupe à l’échec, ce qui est beaucoup plus lourd pour elle que de simplement perdre une partie.

Au final, je pense que c’est un mélange d’individualisme (au sens Boudon) et de structuralisme, c’est à la fois la structure qui pousse les femmes à éviter les domaines experts, et les femmes qui intériorisent et vivent selon ces normes.

Une solution à ça, c’est évidemment la représentation. Plus il y aura présence d’une certaine catégorie sociale dans une activité donnée, plus les personnes appartenant à cette catégorie se sentiront légitime d’y participer.

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Les compétences, elle les a. A minima autant que 99% des random joueurs que je peux croiser. Ce n’est même pas une question en fait.
Le simple fait qu’elle le ressente est un soucis.
Mais tu vois, étonnamment, je suis presque près à mettre un vrai billet sur la table que tu n’aurais jamais dis ça pour un homme.

Le monde expert n’existe pas ? bah si, celui des réseaux, de FB, d’insta, dans les boutiques, en salon… A moins de vivre dans une bulle…

Séverine (ouais, on va l’appeler par son prénom ça sera infiniment mieux que « ma chérie ») me dit souvent qu’elle aimerait le faire.
Parce qu’avec le temps, elle a son groupe de joueuses et du coup, elles ont un paquet de retour sur ça.
Et clairement, je sens que ça la démange pas mal.

Faudrait voir comment on peut structurer ça, mais je pense que ça serait chouette !

Pour le coté coop, y’a clairement les 2 versions :
Soit celle que tu relates soit, elles acceptent en s’invisibilisant pour ne pas induire le groupe en erreur.
Dans les deux cas, c’est pas normal.

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J’espère (mais j’ai un gros doute) que tu te rends compte que ce genre de réponse (parce qu’en gros tu sous-entend que c’est de leur faute) démontre précisèment qu’il y a un problème.

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Du coup, comme on a l’air d’être majoritairement entre homme sur ce sujet, est-ce que vous-mêmes vous avez été acteur de comportement négatif autour d’une table de jeux ?

Personnellement, j’adore expliquer les règles d’un jeu. J’ai réalisé que j’étais plus infantilisant relativement à une femme qu’à un homme. Je vais être un peu trop encourageant, en mode « c’est bien ». Alors qu’avec un mec, beaucoup moins.

J’ai tendance aussi à être un peu trop « protecteur », et j’aurai tendance à plutôt taper sur un mec que sur une meuf. Par exemple, je me rappelle d’une partie de loup-garou, où je jouais à côté d’une femme qui ne pigeait pas grand chose. Du coup je lui soumettais les pistes d’interprétations relativement aux évènements de la journée, j’étais en mode « tkt, je vais t’expliquer ». Alors qu’en fait c’était un loup, et acquis à sa cause mâle débile que je suis, elle a attendu le dernier moment pour me dévorer. Comme quoi le sexisme tue.

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Vous faites remonter des traumas d’assos de jeux, avec des mecs qui ont du mal à comprendre wazabi mais veulent faire des jeux plus gros…

« S’il y a un éclair sur la carte, ça veut dire que c’est un effet immédiat. Tu la révèle et on verra ce que ça fait ».
Fin de la partie : 15 cartes à effet immédiat en main…

Mais jamais le sentiment de pas être à sa place…

Quand j’essaie de jouer avec madame, elle n’accepte que des jeux aux règles courtes, comme Onitama ou Santorini, mais au final se concentre plus sur moi, rendre la partie intéressante pour moi, être à ma hauteur… Ce qui l’empêche de réfléchir au jeu en soit, de profiter, tout ça.
Zendo fonctionne bien du coup, car elle joue pour elle.
J’ai aucune idée de comment la débarrasser de ses idées parasites, et fausses, mais c’est vachement frustrant…

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ça, c’est possible que, en presence de 2 gens que je ne connais pas bien, un homme et une femme, j’aille taper sur le mec (sauf si madame est en tete, faut pas deconner)

Mais oui, ça c’est un biais inconscient (enfin, qu’on conscientise ici…) assez probable

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J’aime beaucoup l’anecdote des Loups Garou :rofl:

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Je pense que c’est justement lié au fait que les femmes ne se sentent pas à leur place à une table de jeu, qu’elles ont peur de pas comprendre, ect…
On essaie de surcompenser pour leur montrer qu’elles sont capables, pas plus bêtes que les mecs de la table…
Après, c’est effectivement con, parce que ça alimente le problème, alors que l’intention est justement de lutter contre.
(Maintenant, je suis comme ça avec pas mal de gens en fait, hommes et femmes, mais c’est aussi lié à mon sentiment de mal expliquer et de pas être clair, surtout quand j’explique en anglais, ce qui m’arrive souvent ^^ )

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Je prolonge du coup mon idée précédente : qui a décidé que laisser parler son esprit de compétition serait une meilleure chose que de passer un bon moment ensemble ?

Chaque fois qu’on tient ce genre de propos, c’est uniquement une affirmation que sa pratique du jeu, en mode expert compétitif, était supérieure ou préférable à une pratique du jeu « socialisante ». Ce qui est exactement, finalement, ce qu’on (société) répète aux petites filles. Si faire jouer tout le monde, sans distinction de sexe (ou de quoi que ce soit) est si important, ne vaudrait-il pas mieux éviter de valoriser de soi-disant jeux experts pour, au contraire, changer soi-même et prendre du plaisir en jouant de façon plus informelle ?

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Ben, on est relativement d’accord.

Je ne place pas Onitama et Santorini dans les experts mais passons, c’est un détail.

Le problème n’est pas qu’elle joue en mode détente. C’est qu’elle ne se détend pas. J’ai l’impression que son cerveau se bloque en mode « soit à la hauteur, soit à la hauteur, soit à la hauteur, soit à la hauteur ». Et elle bloque 15 minutes sur un coup, sans réfléchir au coup lui même, mais parce qu’elle se met elle même cette pression, et passe pas un bon moment, donc moi non plus au final.
(Elle a des tendances autistiques aussi, donc ça n’aide pas de ce côté là).
Mais j’ai pas l’impression de lui mettre la pression, j’essaie de faire de mon mieux pour qu’elle profite et se sente bien en fait…

Sinon effectivement il y a la sphère privée (amis, famille) et la sphère « publique » (clubs … ).
Rapide réflexion. Dans la sphère publique, il y a sans doute des pressions. Il y a des inconnus donc certainement des gros cons et pas facile de s’en débarrasser ou recadrer peut-être.
Mais dans la sphère privée, vos femmes / amies / membres de votre famille ont des pressions masculines pour leur dire qu’elles sont pas assez compétentes pour jouer avec vous ? C’est plus facile d’esquiver un gros con ou de le remettre en place non ? Ou le problème c’est votre cercle de jeu ?
Bref donc il devrait y avoir plus de femmes dans les cercles privées non et quasiment une parité donc ? C’est le cas ? Et vous connaissez beaucoup de femmes qui disent ce soir je vais jouer avec mes copines à un jeu expert ? (J’ai dit beaucoup)

Ben donne le billet tout de suite… Vous êtes rigolos avec vos attaques à deux balles.

Ben pareil je pense qu’on me prête de mauvaises intentions, de quelle faute tu parles ?

Faut juste résumé mon point de vue à les hommes et les femmes sont différents et on ne peut pas avoir de parité. Et ce n’est pas quelque chose de mal.

Effectivement la ludicité est différente et limite certains jeux experts n’ont de jeu que leur appellation :stuck_out_tongue:

Alors avec ma femme, je pense pas : on est tous les deux passionnés, et elle me fout la pilée à la majorité des jeux auxquels on joue (ce qui fait que je pense qu’elle n’a pas du tout ce sentiment « de ne pas avoir les compétences » quand elle découvre un jeu ou joue avec d’autres gens) :rofl:

Pour le reste, je pense que j’ai sûrement eu avec des femmes des comportements différents de ceux que j’aurais eu avec des hommes au cours de jeux. Mais je saurais pas dire quel genre de comportement précisément car je ne m’étais jamais vraiment posé la question jusqu’ici.

En tout cas j’ai une anecdote. Un pote avec qui on fait de temps en temps des aprèm jeux (mais là on parle de « petits jeux », de Unlock, de Time Stories, de jeux d’ambiance, ou, au mieux, d’un Isle of Skye). Il y a quelques années, il a une nouvelle copine et je lui demande si elle aimerait venir jouer aussi. Il répond pourquoi pas mais bon, faut que ce soit des trucs très très simples « parce qu’elle n’aime pas trop se prendre la tête ». Moi je me pose pas de question, du coup je propose que du jeu d’ambiance, du petit jeu (Insider, Vélonimo, ce genre de truc). Pendant des années à chaque aprèm jeux ensemble, on fait genre un Unlock et un Vélonimo. Ils sont hélas désormais séparés, mais on a passé une aprèm avec l’ex-copine de mon pote (sans lui du coup) et en discutant je me rends compte qu’elle a envie de jouer à autre chose que les trucs habituels. Pas de faire un Brass, mais genre essayer un Clank, un truc qui peut, quand on connaît pas, paraître plus impressionnant qu’un petit jeu de cartes. On le fait, elle a grave kiffé (et évidemment absolument aucune difficulté à intégrer les règles, alors que mon pote c’est parfois plus compliqué :rofl:).

Tout ça pour dire que je suis persuadé qu’il ne lui a jamais demandé si ça la tentait de jouer à un jeu de plateau avec un peu plus de règles. Il est juste parti du principe au mieux que ça lui plairait pas, au pire qu’elle serait perdue dès l’apprentissage des règles.

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Oui, c’est assez courant, notamment chez les femmes que leur « éducation » a plutôt habitué à agir ainsi.

Le problème est peut-être justement dans cette « impression » :wink:

(et histoire d’être sur : je vis en gros la même situation avec ma femme et pas forcément résolu mieux le souci -si souci il y a; je suis pourtant bien plus intéressé par jouer, peu importe à quoi -tant que c’est un jeu^^-, qu’à gagner mais je génère néanmoins une pression qui va la gêner dès qu’on sort de nos jeux habituels -où elle est de toute évidence aussi bonne si ce n’est meilleure)

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Et sinon pour faire un petit cross-over avec le topic des influenceurs, y’a la chaîne Un monde de jeux qui se fait un peu avoiner sur Twitter pour l’absence totale de mention de l’initiative Women In Boardgames dans sa dernière émission de news sur le monde ludique. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que c’était injuste comme reproche car on n’a aucune idée de comment est préparée l’émission, quels sont ses délais, etc. Bref, que l’absence de cette info n’était pas volontaire.

En fait elle l’était.
Capture

Et pour tout dire, je trouve ça au minimum surprenant. L’article ne donne pas de nom, donc je ne comprends pas le problème à relayer une initiative visant à offrir un safe space aux femmes dans le monde du jeu. Et je m’interroge d’autant plus fortement que dans mon métier, on se pose toujours la question de quelles infos on doit relayer, comment et avec quelles limites. S’il s’agit de relayer une accusation en place publique visant nommément une personne, effectivement, ça provoque toujours au minimum des questionnements ou un débat à la rédac, car en relayant, on endosse aussi une responsabilité. Mais là, à moins de vouloir tenter d’invisibiliser l’initiative, je ne comprends pas le projet :thinking:

Notez que je relaie le fait qu’Un monde de jeux est attaqué là-dessus parce que Un monde de jeux a répondu. Pas de procès d’intention, donc. Et d’ailleurs je n’ai à peu près aucun doute sur le fait que Martin et Penelope, qui présentent l’émission, partagent le fond de ce qui est dit dans l’article sur le blog de Polgara (et l’intérêt de la démarche), d’où mon étonnement.

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