Les tie-breakers c’est nul. Partager la victoire c’est bien.
Sauf si ça peut être préparé largement en amont, et que ça s’avère aussi important que la condition de victoire, parce que les égalités sont très fréquentes (genre Le Trône de Fer).
Sur bgg il y a des bonnes notes venant de Français, et une sale note en anglais d’un joueur se plaignant du manque de recherches historiques des auteurs de Kauri…
Dans Dune le départage à l’Epice je trouve ça pas mal et plutôt thématique. Mais c’est parce que ça m’a fait gagner contre un bon joueur alors c’est forcément cool !
J’en avais parlé un peu dans un chat avec mes joueurs locaux, ils étaient un peu choqué que tu mettes sur le même pieds des colonisateurs, les natifs, un animal considéré comme de la peste et un oiseau (et ils avaient dit « faudra que l’extension contienne le kiwifruit et les moutons tant qu’on y est »).
Y a quelques trucs qui tâchent vraiment, comme les « temples » māoris, les māoris n’ont pas de temples et rien qui s’en rapproche culturellement, alors qu’ils auraient mis marae avec une note pour dire que c’est la maison commune où tout le monde se ressemble pour les évènements et ça passait crème. Le fait que les māoris soit la première faction à sauter en réduisant le nombre de joueurs peut probablement créer un peu d’irritation.
L’auteur déteste les tie-breaker et préfère le partage des victoires dans l’amour du succès commun.
De ce que j’avais lu/vu, il disait grossomodo que si à la fin d’une partie d’un de ses jeux (troyes, deus, …) s’il y avait égalité, ça ferait mal vu d’ajouter de manière arbitraire un « départage » qui n’a pas lieu d’être dans le jeu en tant que tel ou pour favoriser une stratégie jugée plus risquée dans l’équilibrage initial du jeu. J’aime plutôt cet état d’esprit, plutôt qu’un jeu avec 4 niveaux de tie breaker différents.
Je suis assez fan des designs minimalistes à la japonaise, et je n’ai pas été déçu du tout.
C’est un wargame pour deux qui retrace les 5 campagnes des guerres Médiques (je n’ai pas oublié de r) entre les perses et les grecs en une grosse demi-heure, ce qui est un petit exploit en soi. Le jeu se joue avec 16 cartes qui possèdent chacune un évènement grec et un évènement perse et que l’on doit jouer à son tour pour l’événement de sa faction ou pour faire un mouvement de troupes. Le sel du jeu vient de:
L’asymétrie entre les deux factions: en gros les grecs sont forts au combat mais peu nombreux; les perses sont nombreux mais moins efficaces au combat. Un classique, mais ca marche toujours.
la phase de préparation: on a un nombre différent de tunes pour acheter troupes et cartes pour le round, ce qui est très intéressant, vu que le nombre de cartes achetées correspond au nombre d’actions qu’on va pouvoir faire dans son tour. Le perse a 2 fois plus de tunes que le grec, mais le grec peut garder des cartes d’un tour sur l’autre. Il y a cette décision difficile de juger comment se renforcer et comment planifier son tour, sachant que plus d’actions équivaut a moins de troupes.
Le système de ravitaillement et de lignes de communications qui fait qu’en gros, il n’est pas possible de faire la tortue, de créer des places fortes imprenables et qui assure aux deux camps la possibilité de conquêtes stratégiques pour déstabiliser le réseau de villes adverses, sachant qu’on gagne des points en fonction du nombre de villes qu’on contrôle.
Il n’y a que 5 manches au maximum, sachant que 2 manches peuvent être annulées si les rois perses meurent (par un effet de carte tirée dans la phase de préparation). Ca c’est juste génial car cela induit une énorme tension et un jeu tactique en fonctions des cartes dans la défausse.
le jeu de carte: évidemment, en fonction des cartes qui sont tombées et des événements dans la défausse ainsi que des effets kisscool qu’on a en main, on prépare ses offensives afin d’être en position de force. J’adore ce système à la Twilight Struggle light. Il y a aussi un gros effet « hou, il fait ca parce qu’il a probablement cette carte en main mais l’a t il vraiment ou veut il me faire croire qu’il l’a ». Gros potentiel d’effets méta qui encouragent, ainsi que la durée courte, à poncer le jeu.
Ya de la chance au dés, bien sur, il faut un peu d’aléatoire, mais je n’ai pas trouvé ca dérangeant à moins de série insolemment hors statistique, ce dont je n’ai pas fait l’expérience.
ya aussi des clins d’œil assumés au film, c’est fun. Notamment un passage marrant avec Artemisia, jouée par Eva Green.
bref, j’ai beaucoup aimé, et en VP a Philibert je trouve que c’est 15 euros super bien investis, bien joué moi!