Retour cette semaine de la revue en deux parties. Et, surtout, grand retour du vote des joueurs de cwowd. Qui ont cette semaine laissé parlé leur cœur.
Taverns & Dragons
Le projet de la semaine
C’est frais, coloré : tout à fait dans la lignée du précédent / premier jeu de Lord Raccoon : The Last Bottle of Rum. Si ce second fonctionne aussi bien que le premier, qui s’en plaindra ?
On pose le décor : vous êtes les aubergistes d’un bled paumé où le Roi doit prochainement faire halte. Vous avez donc quelques jours/tours pour préparer un banquet digne de recevoir son altesse. Et va pas falloir chômer, le dragon est apparemment très tendance par les temps qui courent.
OK, thème un peu plaqué mais gentiment foutraque qui sort le jeu des classiques du genre. Visuellement, c’est tout de suite plus prometteur que d’aller au marché de gros.
Niveau mécanique, ça part aussi un peu dans tous les sens avec du placement de dés, des ouvriers, des objectifs et, donc, un peu de gestion de ressources. Le tout est toutefois plutôt bien lié, sans être trop décousu comme c’est hélas parfois le cas. Et demandera/permettra même des efforts de planification, de bon timing.
Evidemment, on reste dans l’esprit de The Last Bottle of Rum, avec de l’interaction directe, du hasard et une mise en scène très gaie, très colorée et, on espère, avec cette foultitude de petits gimmicks sur les plateaux et cartes qui aident à se plonger dans l’univers.
Familial mais pas trop
Ce jeu me fait en fait beaucoup penser à Alien Frontiers (ou ses équivalents). Du placement de dés très accessible mais qui, de par l’interaction directe et la course permanente aux (meilleurs) objectifs, peut vite créer un puzzle qui va faire chauffer les cerveaux.
Les règles ne poseront aucun souci et s’expliqueront assez facilement même à des non-habitués. Les graphiques attrayants feront l’essentiel du job : ce jeu fait envie. Encore plus, à mon avis, que le précédent de l’éditeur (qui faisait déjà bien envie).
Et pourtant ça coince
La période n’est certainement pas la plus facile; mais aucune ne l’est. Passer pas Gamefound (sans un budget pub massif) n’était certainement pas non plus le pari de l’année.
Le tarif est plutôt correct; mais l’éditeur paie peut-être le contre-coup de The Last Bottle of Rum qui s’était finalement retrouvé moins cher en boutique.
Le thème (rigolo mais) un peu artificiel. Le gameplay qui finalement n’est pas si évident, bien trop pour un jeu perçu comme un gentil familial. Et, en même temps, cette interaction directe, punitive, qui ne cadre pas avec un jeu plus profond…
Tout cela rend difficile, en fait, de situer ce jeu. Dans une période assez incertaine, avec déjà des sollicitations de partout, nombreux sont ceux qui soutiennent la démarche de l’éditeur. L’incitent à poursuivre. Mais sans, forcément, vouloir / pouvoir mettre la main à la poche.
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Les autres sorties de la semaine
Paint the Roses
Sur Kickstarter jusqu’au 11 novembre.
La page KS. On en discute.
Déduction dans l’univers de Alice au pays des Merveilles. Et plus précisément tiré de la scène avec les jardiniers de la Reine de Cœur.
Ce que vous êtes dans le jeu (les jardiniers) qui devez créer le jardin conforme aux souhaits de sa Majesté. Sinon… Couic !
Couic aussi si vous n’allez pas assez vite. Si vous ne devinez pas correctement ses souhaits…
Et ceux-ci seront de plus en plus complexes (couleurs des tuiles voisines au départ, puis motifs et enfin motifs et couleurs) tandis que la Reine se fait de plus en plus menaçante. Que le Chat et autres personnages viennent ajouter des contraintes…
Au final, de la pose de tuiles dont les similitudes/différences avec ses voisines vous permettent de faire deviner au autres joueurs à quel « ordre » (cartes objectifs) vous obéissez. C’est charmant. Très original. Et ça s’annonce bien délicat. Avec en plus la possibilité d’être varié à souhait avec les modules; indispensables.
Qu’est-ce qui pourrait coincer ? North Star Games, l’éditeur, n’a pas toujours été au top dans sa gestion backers vs boutiques. De plus, la deluxification couplée aux envois et TVA double facilement l’adition par rapport au prix boutique (probable). Est-ce que cela les vaut ?
De la déduction en équipe avec des règles simples mais un niveau de tension qui va en augmentant fortement : si c’est le genre de jeu qui vous plait, vous savez combien la proposition est rare. Encore plus venant d’un éditeur habitué à publier d’excellents jeux (Evolution et ses dérivés Climate et Oceans ou les party games de M. Crapuchette hélas jamais localisés, Wits & Wagers et Say Anything).
Tant pis pour le bras qu’il vous coûtera, vous regretterez plus tard de ne pas l’avoir en Deluxe.
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Bardwood Grove
Sur Kickstarter jusqu’au 4 novembre.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
L’éditeur nous a souvent enthousiasmés par le passé. Avec des réalisations à tomber par terre. Mais… Mais la suite ne fut pas toujours à la hauteur des attentes. Des promesses. Du fantastique travail d’habillage.
Rise To Nobility, Robin Hood, Cavern Tavern… même si ces jeux sont pétris de qualités, ce n’est jamais non plus sans défauts. A chaque fois, du bon mais aussi cette impression qu’ils auraient pu mieux faire. Travailler un peu plus certains aspects. Supprimer certaines mécaniques ou ce petit tour en trop qui allongent pour rien…
A l’exception, probablement, du dernier : Merchants Cove (La baie des marchants).Du même auteur (en collaboration avec l’inépuisable Johnny Pac). Ce qui, évidemment, laisse plutôt une note d’espoir.
Néanmoins, la Collector à $110 (auxquels il conviendra d’ajouter frais de port et TVA; soit plus de $150 tout compris) limite clairement les envies de curiosité. Par le passé, nombreux sont ceux qui ont en effet pledgé malgré leurs inquiétudes car l’acte était peu impliquant. Là, le tarif douche bien les ardeurs.
Evidemment, il est aussi possible de prendre le pledge sans extension ni pièces métal. On pourrait. On peut aussi bien se passer du Deluxe et attendre de voir comment ça tourne.
Sinon, le jeu a l’air sympa. Jouer des bardes composant leur œuvre au fur et à mesure de leurs aventures est une bonne idée. Mais il en faut plus pour que, à ce tarif, on y aille autrement qu’en trainant la patte.
Birdwatcher
Sur Kickstarter jusqu’au 30 octobre.
La page KS. On en discute.
Oh! Un jeu avec des oiseaux, quelle originalité!
Des paradisiers… Pourquoi pas, au moins le jeu sera coloré. Qu’il faut aller photographier pour faire la couv de magazines…
Ca ressemble furieusement à un truc plaqué pour être dans l’air du temps… Et puis, franchement, qui a vraiment envie d’incarner des photographes prêts à se tirer dans les pattes pour réaliser un cliché ?
Ce jeu s’adresse évidemment à ceux qui ont déjà craqué pour Wingspan. Eh ! Qui aurait parié il y a encore deux ans qu’il existait une niche au croisement du jeu de plateau et des observateurs d’oiseaux ?
Maintenant, si vous aimez Wingspan, c’est probablement aussi parce que le jeu est excellent. Et pas juste orné d’illustrations qui vous ravissent. Ne vous attendez pas à ce que ce jeu rivalise. C’est un très classique jeu de set collection. Mais avec de jolies illustrations d’oiseaux colorés.
Avec bien moins de 1000 backers en une semaine, la ficelle était visiblement trop grosse.
Dandelions and Psychic Pizza Deliverers Go to the Ghost Town.
Sur Kickstarter jusqu’au 5 novembre.
La page KS. On en discute.
Deux perles japonaises dénichées par BoardGameTables.com. Un éditeur que, vous devez commencer à le savoir, j’adore.
Kabuto Sumo, QE (qui sera bientôt disponible en français), Bites… toujours de petits jeux mais à chaque fois très efficaces et à la réalisation impeccable (sans jamais rien de superfétatoire !)… au point que la localisation est généralement impossible (l’excellent On Tour et ses plateaux de jeu effaçables ne sera ainsi pas localisé car trop coûteux).
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Dandelions s’inscrit dans la gamme de l’éditeur avec un principe de départ étonnant : vous avez 11 dés, vous les lancez. Puis vous en utiliserez un par tour pendant les onze tours que dure la partie. Faites au mieux mais comptez sur les autres joueurs pour se mettre en travers (et vous pousser autant que possible^^). De toute façon, un jeu qui m’invite à devenir un pissenlit, il a forcément tout de suite toute mon attention.
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Psychic Pizza Deliverers Go to the Ghost Town a pour lui le titre le plus nawak du moment. Les joueurs doivent parcourir un labyrinthe « en aveugle » pour livrer une pizza à son destinataire. Car seul un joueur (le « Maire ») connait l’emplacement des obstacles, fantômes et autres menaces. Un très étrange mélange de déduction, puzzle et jeu à déplacement caché.
Evidemment, sur ce genre de petits jeux, les frais d’envoi sont un tue l’amour. D’où l’intérêt de prendre les deux; quasiment en aveugle. La proposition est cette fois un peu moins excitante que lors de leurs précédents KS. Notamment car le titre le plus intéressant (Dandelions) est aussi le plus petit.
OLEM, the boardgame robot. L’idée d’un petit robot à bluetooth qui va servir d’élément central à un jeu de plateau est intrigante. Enfin, des jeux : il est proposé avec une vingtaine. Comme les précédents projets de ce genre, il n’y a hélas, pour les joueurs que nous sommes, rien qui dépasse la simple phase de curiosité. C’est néanmoins quasiment financé (mais avec un objectif de jeu de cartes). Sur Kickstarter jusqu’au 3 novembre. On en discute.
Heroes & Villains. De l’affrontement entre supers. A base de cartes; je n’ai pas creusé plus loin, rien vu qui laisse supposer que cela puisse rivaliser avec les références du genre (Sentinels of the Multiverse, Marvel Champions…). Sur Kickstarter jusqu’au 9 novembre. La page KS.
Union Station. Un jeu de train tout ce qu’il y a de plus typique… si ce n’est la taille qui a été réduite et devrait pouvoir être joué sur une table de bar. Apparemment, il y a tout plein d’autres originalités qui ne sauteront aux yeux que des habitués du genre. Moi, je me fais trop vieux. La vue baisse. J’ai plus le temps pour ces conneries^^. Sur Kickstarter jusqu’au 9 novembre. La page KS.
Winds of Baltoro. Sur Kickstarter jusqu’au 11 novembre. La page KS.
La première partie de la revue, avec les projets se terminant et les annonces de la semaine, est dans la revue de lundi.
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