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Les joueurs ont voté, voici les nouveaux jeux en financement participatif qu’ils ont jugé les plus intéressants. Au top, cette semaine : Solar 175.
Solar 175
Notre coup de cœur
Je déteste qu’on me vende un jeu comme étant Legacy alors qu’il s’agit en fait juste d’un jeu en campagne. Et que c’est aussi très bien les jeux en campagne. De toute façon, dans tous les cas, la campagne finie, on a généralement plus envie de jouer à autre chose.
Et c’en sera fini de mon râlage. Parce que, en dehors de ce petit détail, il n’y aurait plutôt que de bonnes choses à dire de ce jeu “euro” à campagne. Déjà, saluer la durée (annoncée) de chaque scénario / partie : 60 minutes. Ca permettra à la plupart d’en enchaîner plusieurs; et donc de finir la campagne.
On retrouve évidemment les inévitables enveloppes à ouvrir qui viendront ajouter leur contenu au jeu. L’univers (de jeu) s’agrandira, de nouvelles règles s’ajouteront etc.
C’est quoi ce jeu ?
Mécaniquement, on est sur un jeu de la famille de Orléans où chacun essaie de mettre dans son joli petit sac les ressources qu’il espère piocher ensuite. Et qui lui serviront à acquérir le contrôle de zones clés de son développement. On pouvait trouver bien pire comme inspiration ! D’autant plus que ce système est généralement assez fluide et fait que les joueurs s’intéressent plus, en général, à ce que font leurs adversaires. Cette petite curiosité plus forte que nous qui nous oblige à regarder ce qu’il pioche
En complément, Solar 175 ajoute un système de vote assez ingénieux, où les joueurs, durant leur tour, vont tenter d’influencer le vote final dans un sens qui favorise leur stratégie. Ou adapteront leur stratégie de façon à bénéficier au mieux du vote qui déterminera la valeur des différents objectifs dans le décompte final. Et, oui, cela rappelle beaucoup les votes de Turmoil (extension pour Terraforming Mars)
Et comme on est dans un jeu à campagne, la situation à la fin de chaque partie (notamment le résultat du vote final) influencera les conditions de départ de la suivante. N’espérez tout de même pas attendre le niveau d’histoire de Oath: Chronicles of Empire and Exile mais tout de même probablement un peu moins figée que dans une campagne à embranchements classique.
C’est bon, mangez-en ?
Question délicate. Au niveau mécanique, le jeu semble efficace. Impossible de juger de la campagne / Legacy. Par contre, visuellement, et contrairement à la très jolie photo que j’ai choisi en illustration, le jeu se montre moins convaincant.
Constituer à chaque fois une grille de tuiles n’a rien d’une partie de plaisir. Cela bouge tout le temps pendant la partie, ce qui peut être gênant (voire insupportable pour certains). Et, visuellement, l’effet est étrange. Chaque tuile fait bien son boulot mais l’ensemble me parait très hermétique, absolument pas accueillant.
C’est peut-être moi. C’est peut-être la direction générale.
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Les autres sorties de la semaine
Small Samurai Empires
Sur Kickstarter jusqu’au 24 mars.
La page KS. On en discute.
Cette campagne concerne le financement d’une extension mais il est évidemment possible de prendre aussi le jeu de base, ses composants deluxe etc. Information qui peut avoir son importance si on se souvient que le jeu de base était disponible chez Philibert, en import, pour 36 € (hors points fidélité).
Le jeu est un assez classique contrôle de territoires (le but étant d’unifier le Japon) dans lequel chacun programme ses ordres en secret. Et ça fonctionne vraiment bien, le jeu est d’une belle fluidité et se révèle abordable (disons légèrement plus complexe qu’un simple Colt Express au Japon).
C’est même un excellent jeu de contrôle… SI vous vous limitez à trois joueurs. Comme souvent pour les jeux à base de programmation, l’ajout de joueurs a malheureusement tendance à multiplier le chaos. Du coup, une extension censée permettre de jouer à cinq… on peut relativiser son intérêt.
C’est normalement le moment où je vous dis “prenez donc le jeu de base en boutique, il vous suffira largement”. Et ce serait un excellent conseil. Sauf que la version en boutique souffre d’une dégradation de son matériel : tous les jetons en bois, avec lesquels on “gère” nos ordres, et qu’on fait donc passer en permanence d’une face à l’autre, se retrouvent en carton.
Pour un jeu où les jetons sont autant manipulés, c’est assez gênant. Il faudrait donc prendre le all-in, avec les jetons en bois. Mais il devient alors difficile de justifier la somme demandée (110 € tout compris) pour un jeu de ce segment.
Bonne chance pour trouver une solution totalement satisfaisante.
Western Legends: Big Box
Sur Kickstarter jusqu’au 15 mars. Jeu en français.
La page KS. On en discute.
L’insert, c’est le nouveau “avec ou sans sleeves”. Certains ne jurent que par lui, peu importe la dépense. Et quand il s’agit d’insert « bois », peu importe de perdre toute possibilité de transport, le moindre jeu d’apéro pesant alors son âne.
Certains éditeurs ont compris qu’il y avait une source de revenu et n’hésitent plus désormais à proposer eux-mêmes des boîtes dans lesquelles on pourrait dissimuler un âne mort. Avec plus ou moins de succès.
Au-delà du succès commercial de cette campagne, se pose la question de savoir si le jeu gagne réellement, avec cet insert, un système rapide de mise en place/rangement. Parce que c’est tout de même la raison la plus raisonnable pour offrir un insert à un jeu qu’on aime. Et sur ce point, l’expérience prouve que l’idée que l’éditeur se fait d’un bon insert n’est pas forcément celle du joueur. Ou des joueurs car tous n’auront pas forcément non plus la même vision de ce qui est bon et juste.
Ce qui se complique ici avec une gamme déjà fort conséquente. Et, donc, quasiment une obligation à prendre le all-in pour justifier la solution de rangement. Alors même que celle-ci, composée de 32 éléments (en bois, donc) est un modèle de complexité.
Pour les autres, ceux qui ne connaîtraient pas Western Legends : c’est LE bac à sable ambiance far west. L’équivalent à cheval de Xia: Legends of a Drift System et ses pew-pew galactiques.
Si vous aimez les jeux à ambiance, où vous pouvez faire à peu près ce que vous voulez (et n’importe quoi) de votre personnage, sans aucune recherche d’optimisation, rien que du fun : oui, c’est un excellent titre. Que vous pouvez déjà trouver dans votre boutique ou chez Philibert pour 55€. De nombreuses extensions existent mais toutes ne sont pas indispensables; autant se faire une idée avec le jeu de base…
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Illiterati
Sur Kickstarter jusqu’au 25 mars.
La page KS. On en discute
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Un petit jeu de lettres qui s’inspire de The Crew : même idée de jeu coopératif avec une scénarisation / campagne qui enchaîne des rondes avec, à chaque fois, ses petits défis à réussir.
C’est malin, ça semble bien fonctionner. Il est juste dommage que le jeu soit uniquement en anglais (avec ses répartitions de lettres différentes).
Peut-être cela fonctionnera-t-il tout de même ? Attendez-vous néanmoins à ce que certaines situations soient ou trop simples ou quasiment infaisables. Le jeu est assez rapide (2-3 minutes par manche) pour que ce risque soit probablement acceptable.
Je ne suis pas un amateur de jeux de lettres mais celui-ci me tente beaucoup. Probablement mon coup de cœur à moi de la semaine.
GigaWatt
Sur Kickstarter jusqu’au 30 mars. Jeu en français.
La page KS. On en discute.
Je l’imaginais faisant un meilleur score vu son thème « la transition écologique des nations européennes ». OK, écrit comme cela, ça semble bien peu fun^^.
On peut saluer le parti pris graphique très intéressant, très coloré. Et l’idée générale d’avoir des régions / tableaux tous interconnectés, assez réaliste (pour ce que je peux comprendre de cette problématique énergétique). Du coup, et c’est le défaut de cette bonne idée : le jeu fonctionne mieux à partir de trois joueurs (et jusqu’à six joueurs). « Mieux » signifiant probablement exclusivement…
Earth Under Siege: Flashpoint
Sur Kickstarter jusqu’au 24 mars.
La page KS. On en discute.
Après un lancement cafouillé (souci technique), le projet a réussi à dépasser les 1000 contributeurs sur la première semaine. Vu le matériel, le nombre de langues et le peu de chances qu’un jeu d’un éditeur inconnu vendu plus de 100 € fonctionne en boutique… c’est encore un succès tout relatif.
L’offre en jeux basés sur l’infiltration reste très limitée. Le principe varie peu, du coup, d’un titre à l’autre : on reste sur du simili dungeon crawler qui se différencie par des ennemis agissant différemment selon qu’un certain seuil d’alerte a été franchi (ou pas), le jeu passant en mode horde une fois l’alerte déclenchée. Il n’est donc jamais simple de satisfaire à la fois la partie “furtive”, où les héros doivent passer inaperçus. Et l’inévitable seconde “gros bourrin” où le seul objectif est généralement de rusher à travers des ennemis de plus en plus nombreux.
Celui-ci propose un livre de campagne composé de 20 missions (avec l’extension) entre lesquelles vous aurez la possibilité de faire évoluer vos personnages.
Et voila quoi. L’univers du jeu n’est pas transcendant d’originalité. La réalisation est plus flashy que brillante. Pas facile de se démarquer sur un segment peu fréquenté mais généralement par des jeux à la thématique forte (Assassin’s Creed, V-Commandos, Reichbusters…). Et le tarif a des allures de grosse claque dans la gueule.
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Sentinels of the Multiverse — Rook City Renegades Expansion. Je n’ai pas testé la Definitve Edition, le jeu ayant été remplacé chez moi par Marvel Champions (même s’ils ont autant de différences que de points communs). J’avais dans mon cerveau l’impression que cette édition marquait la fin de la licence. Apparemment, je n’avais rien compris : c’est reparti pour un tour. Ca reste un excellent jeu de cartes thématisé héros en collants. Que je trouve tout de même un peu daté. Et, surtout, dont le style visuel divise plus qu’il ne fédère. Son avantage est de ne nécessiter aucune construction, chaque super vient avec son propre deck. Sur Kickstarter jusqu’au 31 mars. On en discute.
League of Dungeoneers. Dungeon crawler old school. Volontairement old school, ça n’a rien ici d’un accident malencontreux. Il parait que ça en émoustille certains, j’ai laissé ce genre de nostalgie dans le placard où sont rangées mes vieilleries des années 80 (auxquelles je ne rejouerais pour rien au monde. Non, mais, vous avez vu les jeux de malade édités ces 5-10 dernières années ?). Et oui, le Print and Play qui était disponible a été acclamé; mais ce n’était que du print and play et pour des joueurs désireux de faire l’effort d’imprimer cette “suite/successeur” à Warhammer Quest. Sur Kickstarter jusqu’au 31 mars. On en discute.
Munchkin Batman. S’il y en a qui ont un public à la fois peu exigeant en mécaniques, amateur de John Kovalic, très pointu en anglais… Et si vous avez les moyens car ça douille méchamment pour un paquet de cartes ($85 hors taxes et rien ne garantit qu’ils s’en occuperont, il faut donc prévoir les frais de dossier en supplément et, donc, une facture de probablement 120 €). Sur Kickstarter jusqu’au 18 mars. La page KS.
Spring And Autumn: Story Of China. Reboot tout aussi loupé que la première tentative. Le jeu n’est pas inintéressant (un jeu de conquête quasiment 4X). La réalisation un peu vieillotte mais rien de dramatique non plus vu l’époque du jeu (”Chine” antique). Et le tarif de base du jeu acceptable. Oui mais… $100 de plus pour ajouter les figurines, ça ne passe pas alors que c’est forcément l’édition qu’on vient acheter sur Kickstarter. Inacceptable, surtout quand il s’agit de quelques figs en 25 ou 50 exemplaires chacune (recherche peintre stakhanoviste) dont la qualité sera probablement médiocre/OK. Sur Kickstarter jusqu’au 24 mars. On en discute.
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Alice in Wordland: Curiouser and Curiouser. J’avais mal compris, il s’agit en fait d’une extension. Pour un jeu qui n’a pas trouvé son public (façon polie de dire que c’est probablement pas génial et que cette extension n’y changera rien). Achetez donc plutôt Olé Guacamolé qui joue dans le même registre (mots avec des lettres interdites”) du sympathique Guillaume Sandance (aucune compensation financière ou autre n’a été perçue pour cette recommandation, c’est que du plaisir). Sur Kickstarter jusqu’au 24 mars. La page KS.
Behext. Mais pas une image sur les cartes, qui dont a eu l’idée saugrenue de créer un jeu de deckbuilding avec les cartes d’action de Gloomhaven ? Et avec en plus de légères asymétries de départ. Sur Kickstarter jusqu’au 19 mars. La page KS.
The Lost Code. L’éditeur a réalisé un gros travail depuis le reboot pour rendre son offre intéressante. Tant financièrement qu’au niveau du jeu et du matériel. Et ça fonctionne nettement mieux cette fois. Après, il faut apprécier les jeux de déduction à la sauce Hanabi (vous ne connaissez pas les numéros de vos tuiles, vous voyez seulement ceux des autres joueurs). Qui est en plus une version rénovée par Leo Colovini de son Think Str8! qu’avait édité Hutch il y a six ans dans l’indifférence générale. Et puis, l’éditeur a aussi à son passif de la réédition-rénovation de Cléopâtre et la Société des Architectes qui n’est pas un succès en terme de fonctionnalité. Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu’au 22 mars. On en discute.
2023 Quest Calendar. Juste un petit plaisir personnel, un jeu de rôle sous forme de calendrier. Certainement anecdotique, et uniquement en anglais, mais c’est couillon et j’aime ça. Sur Kickstarter jusqu’au 22 mars. La page KS.
Library Labyrinth. Un jeu militant, composé exclusivement de personnages féminins. Il manque un semblant d’effort esthétique pour vérifier l’intérêt du jeu dessous. Sur Kickstarter jusqu’au 31 mars. La page KS.
Downfall of the Third Reich. Jeu en VF via une précommande chez Shakos. Une gamme (deux titres) de wargames assez accessibles (en difficulté et en durée). Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu’au 20 mars. On en discute.
Factory 42 - For The Greater Good Edition. Un jeu d’ouvriers qui ne manque pas d’originalité. Mais souffre d’une direction artistique… repoussoir ? On peut comprendre que le thème des “ouvriers nains dans un univers steampunk marxiste” impose un certains style. Mais c’est faire insulte à la propagande soviétique que de la ramener à une unité tristounette comme le propose ce jeu.
C’est dommage car le jeu est bourré de petites touches thématiques dans ses mécaniques comme on en voit peu souvent (jusqu’à la tour à cubes de ressources pour simuler les rouages insondables de l’administration). Cela méritait, je trouve, bien mieux. Sur Kickstarter jusqu’au 14 mars. La page KS.
Mondrian: Color in Motion. Un petit jeu semi-abstrait (donc avec hasard), mélange de dominos (multicolores, à trois cases) et dames. On pose une tuile-domino qui doit se superposer à celles en jeu. Chaque superposition réussie permet de placer un jeton. Puis on peut “sauter” autant de jetons qu’on veut/peut dans l’ordre qu’on souhaite. Le vainqueur étant celui qui aura pris le plus de jetons. Léger. Trop, probablement pour prendre le risque de soutenir un projet qui n’est pas EU-friendly (et se retrouver à devoir payer aussi cher que le jeu en frais de dossier à la livraison) Sur Kickstarter jusqu’au 1er avril. La page KS.
Worldbreakers. Sur Kickstarter jusqu’au 1er avril. La page KS.